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Marrakech mise sur ses golfs verts

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  • Marrakech mise sur ses golfs verts

    Une solution unique en Afrique. La station d'épuration de Marrakech a développé une filière de traitement selon le procédé des « boues activées », pour hisser ses eaux traitées au niveau des normes internationales d'irrigation des espaces verts comme les golfs, et atteint un rendement épuratoire de 95 %. Comment ça marche ? La station d'épuration des eaux usées (Step) de Marrakech renvoie une partie de l'eau retraitée vers les nombreux golfs de la ville. Chacun d'eux consomme annuellement l'équivalent d'une petite ville de 30 000 habitants. L'activité des golfs ne tourne qu'une partie de l'année en raison des fortes chaleurs durant l'été. Au Maroc, en moyenne, un golf de 18 trous d'environ 50 hectares consomme 3 500 à 4 000 mètres cubes d'eau par jour. La ville rouge veut être aux avant-postes en donnant l'exemple pour les golfs, mais aussi pour les populations. Marrakech ne puise plus dans sa nappe, et retraite ses eaux usées. Le mouvement est venu d'en haut, notamment du roi Mohammed VI. Adil Daoudi, chef du département planification de la régie autonome de Marrakech (RADEEMA) en charge de l'assainissement, nous explique la façon dont la Step répond aux besoins de la capitale touristique du royaume et sa dizaine de golfs. Sans compter que la station d'épuration est devenue en peu de temps l'une des attractions majeures de la ville touristique.

    Le Point Afrique : comment traitez-vous les eaux usées de Marrakech ?

    Adil Daoudi : Nous récupérons les eaux usées de 980 000 habitants. La Step est dimensionnée pour 1,2 million d'habitants et nous prévoyons une extension à 500 000 habitants supplémentaires. Pour accompagner le développement touristique de luxe, il a fallu développer la Step, car chaque golf consomme en moyenne 1 million de mètres cubes par an, soit l'équivalent d'une ville de 30 000 habitants. On traite aujourd'hui 35 à 40 millions de mètres cubes par an. Six millions de mètres cubes sont réutilisés aujourd'hui par les golfs et les espaces verts après avoir subi un traitement tertiaire. Le reste, près de 34 millions de mètres cubes dont le traitement s'arrête au secondaire, retourne directement dans l'oued.


    Combien de golfs utilisent l'eau recyclée ?


    Aujourd'hui, les 8 golfs exploitent notre eau pour l'arrosage des pelouses. Nous sommes dimensionnés pour fournir de l'eau, in fine, à 19 golfs. Cinq sont en travaux et six sont encore à l'état de projet. Nous avons la volonté de faire renaître ces projets touristiques et la RADEEMA sera là pour accompagner leur développement.

    Comment a été financé ce système de réutilisation des eaux usées épurées ?

    Dans le montage financier original, sur un total de 1,32 milliard de dirhams pour la réalisation de la station, on avait prévu que 486 millions de dirhams seraient apportés par les golfs eux-mêmes. En réalité, à ce jour, nous avons obtenu 260 millions de leur part : le coût de leur raccordement au réseau d'adduction d'eau recyclée.

    Certains golfs continuent-ils à puiser dans la nappe phréatique ?

    Aujourd'hui, deux golfs fonctionnent encore en exploitant l'eau de façon conventionnelle. Là, nous faisons un effort de sensibilisation. Nous sommes en phase de pourparlers pour les convaincre de se raccorder. Pour eux, c'est une question de coût. Si l'on compare le coût du pompage de la nappe phréatique à celui des eaux épurées, on va du simple au double. Nous devons les convaincre, parce que le pompage puise dans une ressource stratégique.

    Avez-vous déjà envisagé d'utiliser l'eau traitée pour l'agriculture qui exerce également une forte pression sur la ressource ?

    Pour l'agriculture, il y a une limite psychologique, puisqu'il s'agirait d'arroser des plantes destinées à la consommation avec des eaux usées recyclées. Sur le plan technique, il faudrait éliminer complètement les bactéries et les parasites. Enfin, les besoins d'eau en agriculture vont bien au-delà de nos capacités. Aujourd'hui, nous mobilisons ces eaux pour les espaces verts, mais nous promouvons aussi son utilisation de l'eau retraitée dans le secteur industriel. Par ailleurs, il faut avoir conscience que l'eau que réutilisent les golfs, c'est autant d'eau qui n'est pas tirée de la nappe et qui est donc disponible pour d'autres usages de types domestique et agricole.

    La première partie de station de traitement des eaux usées de Marrakech a été construite à partir de 2008. Auparavant, que devenaient les eaux usées de la ville ?

    Avant 2008, aucun traitement n'était fait des eaux usées qui étaient déversées à l'état brut en trois points de rejets au nord de la ville dans les champs. L'un d'eux était un site proche d'une zone d'intérêt biologique et écologique (SIBE), le marais « Oulja » de la palmeraie de Marrakech, né à l'origine de la remontée de la nappe phréatique.

    Quand on a arrêté d'y déverser les eaux usées, le marais de la SIBE a commencé à sécher [avec la baisse du niveau de la nappe et la sécheresse du climat, NDLR]. Comme il s'agissait essentiellement de pollution organique, la nature dégrade progressivement les résidus. Pour vous dire, à Marrakech, l'activité la plus polluante, c'est la tannerie [paradoxalement, le déversement des eaux usées de Marrakech près du marais de la palmeraie, le maintenait en vie, NDLR]. Aujourd'hui, nous sommes en train de réaliser des travaux pour alimenter en eaux usées épurées les deux palmeraies de Marrakech.

    * Régie autonome de Marrakech (RADEEMA)


    le Point fr

  • #2
    c'est une véritable abomination ecologique ces golfs et le gâchis en eau qu'ils induisent , et ca devient indécent surtout pour une ville comme Marrakech , qui est au porte du désert et qui a consenti des milliards d'investissement pour améliorer l’accès à l'eau .....
    " Je me rend souvent dans les Mosquées, Ou l'ombre est propice au sommeil " O.Khayaâm

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    • #3
      ça me dérange vraiment l'idée d'irriguer des terrains de golfs par les eaux de la nappe phréatique alors qu'il y a des régions ou on trouve pas de l'eau à boire pour les humains et le bétail a cause de la sécheresse

      On s'en fout de l'argent que rapporte le tourisme de Golf au Maroc mais il y a des priorités et il y a des normes écologiques et un environnement à respecter.

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      • #4
        Tout à fait Sergio ,c'est l'horreur

        Franchement c'est une politique non responsable vue l'énorme consommation d'eau d'un terrain du golfe alors qu'on interdit au petits agriculteur de creuser les puits ,ôn favorise les grands groupes à gaspiller une denrée rare et meme tres rare
        C'est honteux ,un Maroc vert sans eau
        Dernière modification par keazy, 10 juillet 2016, 19h18.
        Coucher du soleil à Agadir

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        • #5
          Nous récupérons les eaux usées de 980 000 habitants. La Step est dimensionnée pour 1,2 million d'habitants et nous prévoyons une extension à 500 000 habitants supplémentaires.
          Ce sont des eaux qui allaient se perdre dans la nature.

          Les recycler pour arroser des terrains de golf qui sont indissociables du tourisme d’élite qui fait rentrer des devises fortes au pays n'a rien de révoltant bien au contraire ..C'est même écologique !!

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