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MAROC: Agro-industrie: Des clignotants au rouge

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  • MAROC: Agro-industrie: Des clignotants au rouge

    Pour le secteur de l'agroalimentaire, la signature des contrats-programmes serait une bouée de sauvetage pour le secteur

    L'agro-industrie traverse un déficit chronique de compétitivité sur l'ensemble de ses filières. Une situation à contre-courant des évolutions enregistrées au niveau de l'amont et l'aval du secteur agroalimentaire, grâce au plan Maroc Vert. La filière pèse pour un chiffre d'affaires de 126 milliards de DH. Elle table sur 203 milliards à l'horizon 2020. «La production et la productivité de l'agriculture ont été améliorées par le plan Maroc Vert. Parallèlement, il n'y a eu aucune vision pour redynamiser le volet industriel», précise Amine Berrada Sounni, président sortant de la Fédération nationale de l'agroalimentaire (Fenagri).

    Selon la corporation, moins de 15% de la production agricole est transformé. Un manque à gagner qui empêche l'émergence d'une industrie de 1re transformation et par ricochet freine les industries de 2e et 3e transformation. Les différents accords de libre-échange (ALE) n'ont pas été favorables non plus à la balance commerciale des produits alimentaires. En plus des importations légales, les importations illégales menacent aussi l'activité.

    La contrebande représente près de 5 milliards de DH en valeur. Le flux est canalisé depuis les enclaves de Sebta et Melillia. «Si le poids de la contrebande était produit localement, le PIB de 30 milliards de DH devrait passer à 45%, soit un chiffre d'affaires de 100 millions de DH», soutient un membre de la Fenagri.

    Bien que l'agro-industrie soit l'un des premiers réceptacles d'IDE, l'implantation de multinationales au Maroc est loin de tirer le marché vers le haut, voire de servir de locomotive pour le secteur. «Il n'y a pas eu de création d'entreprises, seulement des rachats, alors que l'on approche du 0% de droit de douane avec l'Europe», explique Berrada Sounni.

    Pour s'extirper de cette situation, la Fédération a entamé depuis deux ans des négociations pour la mise en place de contrats de performances pour renforcer les leviers de compétitivité de l'industrie. Des pourparlers qui ont permis la publication d'une étude réalisée par le cabinet Roland Berger et commandité par la Fenagri ainsi que les ministères de l'Industrie et de l'Agriculture en septembre 2015.

    Autre limite liée à la gouvernance cette fois-ci: «Le secteur est coincé entre deux tutelles, l'Agriculture pour l'amont et l'Industrie pour l'aval. Résultat: personne ne veut trancher et l'activité se retrouve orpheline», explique Hemmad Kassal, économiste et membre de la Fenagri. Pour cet expert, l'agro-industrie est victime d'une lutte de souveraineté entre l'Agriculture et l'Industrie.

    Le département d'Akhannouch est mobilisé dans la modernisation des méthodes de cultures et d'approvisionnement en matière première via le plan Maroc Vert. Là où le ministère de l'Industrie pose les bases d'une industrialisation du pays via le plan d'accélération industrielle. A cheval entre les deux stratégies, l'agroalimentaire s'en trouve relégué au second plan.


    L'Economiste
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