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Algérie : l'été de tous les dangers (par FRANCE CULTURE)

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  • Algérie : l'été de tous les dangers (par FRANCE CULTURE)

    Ecoutez le billet economique de France Culture :

    http://media.radiofrance-podcast.net...21023452-0.mp3


    Si vous ne pouvez pas ecouter, voici le texte du podcast :

    Le cours du pétrole reste autour de 50$ le baril. Un niveau insuffisant pour remplir les caisses de nombreux Etats pétroliers, dont l'Algérie. Le fonds de réserve ne permet pas de boucler le budget 2016. Effet collatéral, une reprise en main autoritaire de la presse.

    Le pétrole oscille autour de 50 dollars le baril depuis plus d'un an. Mais la semaine dernière, à l'issue des résultats du réferundum sur le Brexit, son cours a chuté plusieurs jours de suite avant de se rétablir à la bourse de New York.

    Quelle que soit la volatilité, les hausses et baisses en séance, 50 dollars c'est toujours trop faible pour les Etats pétroliers qui doivent apprendre à vivre, comme le suggère le FMI dans un récent rapport, "with a cheaper oil", avec un pétrole moins cher.

    La situation est critique pour de très nombreux Etats: Arabie Saoudite, Qatar, Koweït, Bahrein, Venezuela, Turkménistan, Azerbaïdjan etc.... mais en Algérie, le problème se pose à très court terme, puisque le gouvernement n'est pas assuré de pouvoir boucler son budget 2016

    Entre 50 et 70% du budget de l'Etat Algérien dépend de la vente d'hydrocarbure selon les années. Quand le pétrole était à 120 dollars, il y a encore deux ans, tout allait très bien (côté finances publiques), aujourd'hui rien ne va plus.

    Pour avoir osé le dire en public, et laisser planer le doute d'une possible faillite de l'Etat cette année, le président de la banque d'Algérie, Mohammed Laksaci, a été limogé au début du mois de juin, officiellement pour mauvaise gestion de la baisse des cours du pétrole.

    Le ministre des finances Abderahmane Benkhalfa et son collègue de l'Energie, Salah Khebri ont été limogé deux semaines plus tard, un an seulement après leur entrée en fonction, officiellement pour incompétence. On assiste ces dernieres semaines à une mise au pas de la presse indépendante: des émissions satiriques ont été interdites, des responsables de presse incarcérés, et le siège d'El watan encerclé par la police... la veille du Brexit. Discrétion internationale assurée tous les médias ne parlant que du résultat du référendum britannique. C'est clairement le signe d'un pouvoir qui se durcit à mesure que son inquiétude grandit.

    Situation financière plus que critique

    Les chiffres parlent d'eux même. 2015 était déjà une très mauvaise année, le déficit public a atteint 17% du PIB... 17%! 2016, s'annonce encore plus catastrophique puisque sur les deux premiers mois de l'année, le solde du trésor algérien, c'est à dire ce qu'il y a dans les caisses de l'Etat, a baissé de 240% par rapport à 2015.

    La balance commerciale était excédentaire de 22 milliards de dollars en 2012, en 2015, -13 milliards, -6 milliards sur les trois premiers mois de l'année 2016.

    Jusqu'à maintenant l'Algérie a utilisé les réserves qu'elle avait faite quand le pétrole était cher pour combler le trou... mais ces réserves, logées dans un Fonds de Régulation des Recettes, seront taries d'ici la fin de l'été. Selon Boualem Aliouat, professeur d'économie et de management à Sophia Antipolis, et vice président du conseil Africain de l'innovation qui suit ce sujet à la loupe et que j'ai pu joindre, il ne reste plus que 856 milliards de dinars dans ce fond; à peine de quoi payer les fonctionnaires jusqu'à la fin de l'année.

    L'Etat Algérien a des réserves de changes (140 milliards de dollars selon les autorités), qu'il pourrait utiliser, mais s'il le fait, le dinar sera dévalué, et les Algériens s'appauvriront d'un coup, puisque le pays ne produisant rien à part du pétrole, il importe tout.

    Dernièrement, le gouvernement a lancé un emprunt obligataire auprès de sa population, vite surnommé emprunt obligatoire, car les fonctionnaires étaient obligés d'y souscrire. Mais dès septembre, il va devoir chercher d'autres sources de financement.

    Qui pour prêter à l'Algérie?

    L'Algérie n'inspire confiance à aucun investisseur. La moitié de l'économie est informelle, les impôts ne rentrent pas, le pays n'est pas dans l'OMC, il n'est pas noté par les agences de notation, et la tête de l'Etat, vieillissante et oligarchique, donne peu d'espoir sur un éventuel renouveau.

    Pour prêter à l'Algérie, les yeux se tournent vers le FMI, qui avait prêté au pays dans les années 90 mais le FMI a déjà fait savoir qu'avec un pétrole à 50 dollars, le potentiel Algérien n'était plus ce qu'il était. Comprenez, les taux d'intérêt d'un éventuel prêt seront élevés.

    Dans son rapport intitulé "Apprendre à vivre avec un pétrole moins cher", le FMI plaide pour des réformes structurelles, il enjoint les pays pétroliers à limiter leurs subventions à la population pour retrouver une marge financière. Déclencher une bombe sociale ou vivre une tempête financière, il faut choisir. Quel choix!

    Source: France Culture

  • #2
    La journaliste n'a pas tort :

    http://www.algerie-dz.com/forums/sho...d.php?t=379867

    Commentaire


    • #3
      Qui pour prêter à l'Algérie?
      Le FMI qui doit a ce pays deja 5 milliards $,plus les 173 tonnes d'or que l’état pourra éventuellement s'en servir,et je suis certains que le pays trouvera de l'argent.
      Mais moi ce n'est pas ça qui m’inquiète,car la situation actuelle n'est pas tombé du ciel déjà en 2011 Abderrahmane MEBTOUL tirait la sonnette d'alarme sur notre déficit:

      Il est étonnant que les responsables algériens l’Algérie dont le déficit budgétaire uniquement pour l‘année 2011 dépasse 62 milliards de dollars, l’économie algérienne étant mono exportatrice dont le prix des hydrocarbures est dépendant de l’extérieur, rappelons les effets de la crise de 1986 avec les onde de chocs en 1994 (cessation paiement) , la chute de près de moitié (45%) des recettes en devises entre 2008/2009 n’accordent pas une attention à ce processus stratégique des turbulences de l’économie mondiale. Comme toujours et faute de prévisions et de gouvernance et ce dans presque tous les domaines, navigant à vue, l’on espère que l’orage passera et la télévision algérienne toujours est absente de véritables débats, qui pourtant engagent le pays et la sécurité nationale
      Il ya lieu d’être attentif au fait et que 98% de nos exportations sont libellés en dollars et 60% de nos importations en euros. Par ailleurs, selon le Ministre algérien des finances 80% des 157 milliards de dollars sont déposés à l’étranger soit 125,6 milliards de dollars, en majorité en bons de trésor dont 45% aux USA, 45% en euros, le reste ne yen et livre sterling et toute dépréciation combinée à l’inflation mondiale donnerait un rendement négatif
      Donc les articles d'aujourd'hui ne font qu'enfoncer des portes ouvertes.Tant que des reformes structurelles ne seront as entreprises par l’Algérie alors qu'elle peut se le permettre(121 milliards de dollars de réserve de change),elle seront imposées par le FMI avec beaucoup de douleurs,et nos voisins en savent quelques choses.

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