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Découvert bancaire : le jackpot pour les banques

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  • Découvert bancaire : le jackpot pour les banques

    FAIT DU JOUR. Les découverts coûtent cher aux clients mais rapportent gros aux établissements.

    Les Françaissont régulièrement dans le rouge. Les comptes ordinaires des particuliers étaient débiteurs d'environ 7,6 Mds€ au 1er trimestre 2016, selon la Banque de France. En dix ans, de 2006 à 2016, l'encours des découverts a augmenté de 22,5 %, un gouffre financier pour les particuliers, mais surtout, pour les banques... une véritable mine d'or !

    Car l'autorisation de découvert, traduite en langage économique, n'est rien d'autre chose qu'un crédit à court terme à un client captif, très peu risqué pour l'établissement bancaire et très bien rémunéré, avec des taux compris entre 8 % et 16 % (découvert autorisé), pouvant même grimper jusqu'aux alentours de 20 % (découvert non autorisé). Cerise sur le gâteau pour les banques, la plupart profitent même du dépassement de découvert autorisé pour prélever de généreuses « commissions d'intervention ». Certes, depuis 2014, la loi est venue mettre de l'ordre : celles-ci ne peuvent plus excéder 8 € par opération, avec un plafond de 80 € par mois. Mais en retour, beaucoup de banques se sont alignées à la hausse sur le plafond légal...

    Bref, les découverts coûtent cher (aux clients) et rapportent gros (aux établissements). En 2016, les tarifs des banques tournent autour de 190,50 € par an en moyenne. Leur analyse détaillée révèle qu'environ un tiers correspond au prix de la carte bancaire, un tiers aux frais de tenue de compte et le dernier tiers... au coût des découverts !


    Car pas moins de deux Français sur cinq se retrouvent avec un solde négatif sur leur compte à la fin de chaque mois. Certes, les conditions générales détaillent avec une précision extrême, dans les brochures et sur Internet, la méthode de calcul appliquée, mais bien malin — ou patient — qui parvient à déchiffrer les sigles abscons et calculer ce qu'il lui en coûtera précisément de finir dans le rouge.

    Seule certitude, les taux varient du simple au double. Ils sont d'environ 8 % dans les banques en ligne, de 12 % à la Caisse d'épargne Ile-de-France, 14 % à la Banque postale et de l'ordre de 16 % chez BNP Paribas. Quand le plafond autorisé est dépassé, ils peuvent atteindre 16 % dans les banques en ligne et 18 % dans certaines banques traditionnelles. « Le TAEG (NDLR : taux annuel global effectif) appliqué depuis le 1er juillet et valable pour le troisième trimestre oscille entre 7,39 % et 19,91 % en fonction des tranches de découvert », explique t-on à la Société générale.

    Au global, toutes banques confondues, les découverts assureraient aux banques plusieurs milliards d'euros de revenus annuels, bien qu'aucun chiffre officiel n'existe, et qu'aucun établissement ne souhaîte rendre public son bénéfice en la matière.

    Le dossier des commissions d'intervention est le plus sensible, et celui jugé le plus abusif par les usagers. « Auparavant, les commissions d'intervention correspondaient au travail d'un salarié qui devait gérer directement l'incident, confie un banquier. Aujourd'hui, tout cela est automatisé, la banque n'a plus d'effort à rémunérer. » En clair ? « Ce sont 8 € (NDLR : montant maximal fixé par la loi) facilement gagnés et une forme de déloyauté vis-à-vis des clients. »

    le Parisien
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