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Barbouzes et mystères de la « Françafrique »

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  • Barbouzes et mystères de la « Françafrique »

    Chaque président français promet, en début de mandat, d’en finir avec la « Françafrique »… puis passe à autre chose. Dans leur vaste enquête (1), Pascal Airault, ancien journaliste à Jeune Afrique, et Jean-Pierre Bat, responsable du fonds Jacques-Foccart aux Archives nationales, relèvent qu’au relatif silence des années Foccart — qui pilotait dans la discrétion depuis l’Élysée les obligés de Paris — a succédé « le bruit froissé ou étouffé » des « mystères » françafricains. Les scandales évoqués par la presse ne sont souvent que la partie émergée de l’iceberg. S’appuyant sur de nouvelles sources, les auteurs passent en revue près d’une trentaine d’opérations, du détournement de l’avion du Front de libération nationale (FLN) algérien en 1956 à l’exfiltration du président burkinabé Blaise Compaoré en 2014.

    Sont ainsi mis en lumière l’empoisonnement du Camerounais Félix Moumié, le soutien clandestin apporté au président nigérien Hamani Diori (contre le parti nationaliste et marxiste Sawaba), les opérations de déstabilisation de la Guinée-Conakry, l’appui discret à Jonas Savimbi en Angola, la première opération du mercenaire Bob Denard aux Comores ou le coup de pouce à la chute du président ivoirien Laurent Gbagbo en avril 2011.

    Sous les présidents Nicolas Sarkozy et François Hollande, de mystérieux intermédiaires et négociateurs ont repris du service, notamment pour tenter de dénouer les prises d’otages. Dans ses Mémoires (2), l’ambassadeur Jean-Marc Simon, qui fut également directeur du cabinet de plusieurs ministres de la coopération de droite, ne craint pas de rendre hommage aux « hommes de l’ombre, émissaires si souvent décriés » qui sont « parfois nécessaires pour accomplir ce que ni les diplomates ni les politiques ne peuvent, seuls, mener à bien ». Il donne l’exemple du grand marchandage triangulaire organisé en 1987 entre l’Afrique du Sud, l’Angola et le Mozambique pour assurer la libération du coopérant français Pierre-André Albertini, arrêté pour avoir transporté des armes destinées au Congrès national africain (ANC). Une issue qu’il interprète comme un prélude à la libération, trois ans plus tard, de Nelson Mandela.

    Sur le devant de la scène à des moments décisifs (guerres impliquant le Tchad dans les années 1980, événements du Rwanda dans les années 1990, coups d’État en Centrafrique dans les années 2000), ce diplomate chevronné, longtemps en poste au Gabon, a terminé sa carrière en Côte d’Ivoire, où il a été un acteur-clé de l’éviction des époux Gbagbo. Si la « Françafrique » de Foccart lui paraît dépassée, Simon est conscient qu’un « sentiment d’abandon et de désamour s’est peu à peu enraciné en Afrique francophone ». Il considère cependant que l’Afrique et la France « ont encore de belles pages à écrire ensemble ». À condition que les responsables français sachent ne pas se montrer « trop chiches ou trop frileux, ou — à l’inverse — trop directifs et trop irrespectueux ».

    Afin de percer les secrets de l’uranium africain (3), Gabrielle Hecht a, quant à elle, fait le tour des sites miniers — Gabon, Madagascar, Afrique du Sud, Namibie — pour interroger le personnel et fouiller les armoires oubliées. Rappelant que la bombe lâchée sur Hiroshima était chargée d’uranium congolais et que les mines d’Afrique ont fourni entre 20 % et 50 % du minerai nécessaire aux Occidentaux durant la guerre froide, cette professeure d’histoire à l’université du Michigan souligne que le statut d’installations nucléaires n’a pas été accordé à ces mines. Les pays producteurs de minerai n’ont pas davantage été invités à rejoindre le club des États nucléaires. Durant plusieurs décennies, la surveillance sanitaire et environnementale de ces gisements a ainsi été déficiente. « À combien, s’interroge-t-elle à l’issue de cette magistrale enquête de terrain, s’élèveraient les factures d’électricité aux États-Unis et en Europe si le prix de l’uranium incluait le coût réel de la nucléarité en Afrique ? »


    1) Pascal Airault et Jean-Pierre Bat, Françafrique. Opérations secrètes et affaires d’État, Tallandier, Paris, 2016, 208 pages,

    (2) Jean-Marc Simon, Secrets d’Afrique. Le témoignage d’un ambassadeur, Le Cherche Midi, coll. « Documents », Paris, 2016, 352 pages,

    (3) Gabrielle Hecht, Uranium africain, une histoire globale, Seuil, coll. « L’Univers historique », Paris, 2016, 416 pages,


    le monde diplomatique

  • #2
    C'est trop facile de critiquer la France Afrique du nain et du mollusque,car défendre les intérêts de son pays est normal.

    La France ne possède ni pétrole ni uranium,or ce sont 2 ressources vital pour l’économie et la sécurité.
    Prenons l'ex de l'intervention au Mali.
    L'histoire retiendra qu'un président français a arrêter l'expansion et la création d'un état terroriste au sahel,ce qui aurait induit une déstabilisation de toute une région,et l’Algérie avec ses 1000 kms de frontières aurait eu beaucoup de mal a contenir AQMI.
    Mais l'autre face de la médaille nous indique que si la France avait laisse s’établir un état a sa tete AQMI au Mali cela reviendrait a perdre les pays limitrophes et avec eux l’approvisionnement en uranium.
    Donc la France Afrique des 2 rigolos n'a rien a voir avec celle du général qui faisait changer les constitutions dans les ambassades a Paris en y rajoutant un vice président afin d’écarter celui qui ne convient pas,ou créer de la fausse monnaie pour déstabiliser un pays.

    Sous les présidents Nicolas Sarkozy et François Hollande, de mystérieux intermédiaires et négociateurs ont repris du service, notamment pour tenter de dénouer les prises d’otages.
    Ça n'a rien a voir avec la FranceAfrique,mais seulement d'essayer de récupérer ses concitoyens.
    L’Algérie a fait la même chose pour les diplomates retenus en otages dernièrement.
    Dernière modification par annabideparis, 15 juillet 2016, 13h12.

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    • #3
      C'est trop facile de critiquer la france Afrique du nain et du mollusque,car defendre les interets de son pays est normal.

      Le nain avait prévu de revenir en Algérie, une fois l'affaire le post Khadafi réglé. Les élections ne lui ont pas été favorables.
      Le mollusque sans perdre le fil des intérêts nationaux est plus timoré. Pour l'heure il envisage de montre du muscle en envoyant plus de "conseillers" en Irak, alors que pour assurer sa réélection et booster son image il devrait intervenir en Algérie.

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