Le ministre marocain délégué aux Affaires Étrangères, Nacer Bourita accompagné du patron de la DGED (Direction générale des études et de la documentation, le contre-espionnage marocain) Yacine El Mansouri, ont effectué, samedi 16 juillet, une visite à Alger. Les représentants du roi Mohamed VI sont porteurs d’un message destiné au président de la République, Abdelaziz Bouteflika.
Cette visite surprise intervient alors que s’ouvre ce dimanche 17 juillet le sommet de l’Union africaine (UA) dans la capitale rwandaise, Kigali. Sur place, le chef de la diplomatie marocaine, Salaheddine Mezouar représente le royaume en tant qu’observateur. La concomitance de ces deux événements ne semble pas fortuite. Que cache donc l’agenda de la visite des voisins de l’Ouest ?
Retour à l’Union africaine : le Maroc vient sonder l’Algérie ?
Le Maroc a claqué la porte de l’ex-Organisation de l’unité africaine (OUA) en 1984 pour protester contre la reconnaissance du Sahara occidental. Depuis, le royaume chérifien applique une politique de la « chaise vide », tandis que la République sahraouie est représentée à l’organisation panafricaine, devenue depuis « Union africaine » (UA).
Mais le Maroc envisage un retour au sein de l’organisation, après 32 ans d’absence. Selon nos sources, ce serait justement l’un des objectifs de la visite des responsables marocains en Algérie : sonder les autorités algériennes sur une éventuelle réintégration du royaume à l’UA. Le Maroc est en pleine tractations à Kigali, mais doit logiquement passer par l’Algérie, membre influent de l’Union africaine.
« Une victoire pour la cause sahraouie »
L’ancien diplomate Abdelaziz Rahabi livre son analyse sur la question : si le Maroc souhaite revenir à l’UA, c’est qu’il s’est rendu compte que sa politique est contre-productive, estime-t-il. Cela dit, cette visite des deux responsables marocains est « inattendue et imprévue, surtout dans le contexte actuel », poursuit-il.
Sur la forme, M. Rahabi rappelle que le ministre délégué marocain est porteur d’un message pour le président de la République – donc à la demande du Maroc – mais n’a pas été reçu par Bouteflika.
Interrogésur l’opportunité et la signification d’un retour du royaume au sein de l’organisation, l’ancien diplomate estime que cela représenterait « une victoire pour la cause sahraouie ». En effet, le retour du Maroc constituerait « une reconnaissance indirecte de la RASD et du Sahara occidental en tant qu’État », affirme-t-il.
« L’Algérie est favorable à tout ce qui est de nature à favoriser le règlement de la question dans le cadre fixé par les Nations-unies », rappelle l’ancien diplomate. L’Algérie a fait suffisamment de gestes envers le Maroc, sans contrepartie, estime Rahabi. Ainsi, la visite de responsables marocains ne peut donner lieu à une quelconque négociation sur cette question : « Les officiels marocains connaissent parfaitement la position de l’Algérie », déclare-t-il. Il s’agit d’un « départ volontaire, donc un retour ne peut pas se faire sous condition », poursuit-il au sujet de la volonté du Maroc de réintégrer l’UA.
Peur d’attentats : les marocains sollicitent la coopération de l’Algérie
Dans le même temps, la présence du chef des renseignements algériens, Bachir Tartag et son homologue marocain pointe vers un sujet d’ordre sécuritaire.
Plus précisément, le Maroc est inquiet de l’éventuel retour sur le territoire de près de 3 000 « djihadistes » présents en Syrie et en Libye notamment. Ces ressortissants marocains sont susceptibles de commettre des attentats au Maroc, sur le modèle de « djihadistes » Français ces dernières années.
Ainsi, les responsables marocains seraient venus solliciter la coopération de l’Algérie dans ce domaine et voudraient bénéficier de l’expérience des services de sécurité algériens dans la lutte contre le terrorisme. TSA
Cette visite surprise intervient alors que s’ouvre ce dimanche 17 juillet le sommet de l’Union africaine (UA) dans la capitale rwandaise, Kigali. Sur place, le chef de la diplomatie marocaine, Salaheddine Mezouar représente le royaume en tant qu’observateur. La concomitance de ces deux événements ne semble pas fortuite. Que cache donc l’agenda de la visite des voisins de l’Ouest ?
Retour à l’Union africaine : le Maroc vient sonder l’Algérie ?
Le Maroc a claqué la porte de l’ex-Organisation de l’unité africaine (OUA) en 1984 pour protester contre la reconnaissance du Sahara occidental. Depuis, le royaume chérifien applique une politique de la « chaise vide », tandis que la République sahraouie est représentée à l’organisation panafricaine, devenue depuis « Union africaine » (UA).
Mais le Maroc envisage un retour au sein de l’organisation, après 32 ans d’absence. Selon nos sources, ce serait justement l’un des objectifs de la visite des responsables marocains en Algérie : sonder les autorités algériennes sur une éventuelle réintégration du royaume à l’UA. Le Maroc est en pleine tractations à Kigali, mais doit logiquement passer par l’Algérie, membre influent de l’Union africaine.
« Une victoire pour la cause sahraouie »
L’ancien diplomate Abdelaziz Rahabi livre son analyse sur la question : si le Maroc souhaite revenir à l’UA, c’est qu’il s’est rendu compte que sa politique est contre-productive, estime-t-il. Cela dit, cette visite des deux responsables marocains est « inattendue et imprévue, surtout dans le contexte actuel », poursuit-il.
Sur la forme, M. Rahabi rappelle que le ministre délégué marocain est porteur d’un message pour le président de la République – donc à la demande du Maroc – mais n’a pas été reçu par Bouteflika.
Interrogésur l’opportunité et la signification d’un retour du royaume au sein de l’organisation, l’ancien diplomate estime que cela représenterait « une victoire pour la cause sahraouie ». En effet, le retour du Maroc constituerait « une reconnaissance indirecte de la RASD et du Sahara occidental en tant qu’État », affirme-t-il.
« L’Algérie est favorable à tout ce qui est de nature à favoriser le règlement de la question dans le cadre fixé par les Nations-unies », rappelle l’ancien diplomate. L’Algérie a fait suffisamment de gestes envers le Maroc, sans contrepartie, estime Rahabi. Ainsi, la visite de responsables marocains ne peut donner lieu à une quelconque négociation sur cette question : « Les officiels marocains connaissent parfaitement la position de l’Algérie », déclare-t-il. Il s’agit d’un « départ volontaire, donc un retour ne peut pas se faire sous condition », poursuit-il au sujet de la volonté du Maroc de réintégrer l’UA.
Peur d’attentats : les marocains sollicitent la coopération de l’Algérie
Dans le même temps, la présence du chef des renseignements algériens, Bachir Tartag et son homologue marocain pointe vers un sujet d’ordre sécuritaire.
Plus précisément, le Maroc est inquiet de l’éventuel retour sur le territoire de près de 3 000 « djihadistes » présents en Syrie et en Libye notamment. Ces ressortissants marocains sont susceptibles de commettre des attentats au Maroc, sur le modèle de « djihadistes » Français ces dernières années.
Ainsi, les responsables marocains seraient venus solliciter la coopération de l’Algérie dans ce domaine et voudraient bénéficier de l’expérience des services de sécurité algériens dans la lutte contre le terrorisme. TSA
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