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UA-MAROC : Vers la fin de l’Afrexit ?

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    UA-MAROC : Vers la fin de l’Afrexit ?


    Quand le Royaume Uni se retire de l’UE ; le Maroc, de son côté, regrette ses caprices à l’égard de l’UA. Un des sujets sur lesquels le 27ème sommet ordinaire de l’Union Africaine qui a lieu à Kigali devra se pencher, est ainsi la demande de réintégration de l’institution par le royaume chérifien. Une volonté formellement exprimée ce dimanche par les autorités marocaines, après des semaines de plaidoyer auprès de quelques Etats-membres. 32 ans après en être sorti avec fracas et sur un coup de tête, le Maroc souhaite donc redevenir membre de l’instance panafricaine. Une évolution qui pourrait se justifier par la nécessité pour le royaume chérifien de rompre son isolement et d’agrandir son influence, notamment dans l’optique de la rivalité avec le voisin algérien.

    Après Kadhafi, le Maroc pose ses pions en Afrique

    La chute de Mouammar Kadhafi ne se traduit pas que par le chaos et l’anarchie qui règnent en Libye. Dans les rapports entre l’Afrique du nord et la partie sub-saharienne du continent, sa chute laisse aussi un vide dont l’occupation n’est pas pour rien dans les évolutions géopolitiques auxquelles on assiste avec notamment cette volonté de réintégration de l’UA par le Maroc. Au-delà de cette requête formelle vis-à-vis de l’Union Africaine, on assiste ces dernières années à une ruée systématique de la diplomatie marocaine vers l’Afrique au sud du Sahara. Comme jadis avec Mouammar Kadhafi, Mohamed VI, le chéquier à portée de main, effectue de plus en plus des tournées au Sénégal, en Côte d’Ivoire, en Guinée, au Gabon, etc. Dernièrement encore, son ministre des Affaires étrangères, Salaheddine Mezouar, était à Dakar, Abidjan, Yaoundé, le Caire, Khartoum, Addis-Abeba et Tunis. Cette tournée-là s’inscrivait, dit-on, dans le cadre de la campagne pour le retour au sein de l’UA.

    Com back calculé

    Mais si le Maroc sent subitement le besoin de revenir au sein de cette institution, ce n’est certainement pas pour les beaux yeux de cette dernière. Encore que l’Union Africaine, notoirement impuissante à faire face aux problèmes du continent, n’a rien de particulièrement séduisant. Le premier objectif que vise le Maroc est d’ordre économique et se justifie par l’expansionnisme qu’ambitionne le royaume. Comme le démontrent les nombreux accords bilatéraux que l’Etat marocain a désormais avec bien de pays africains, le Maroc entend prendre sa part dans la forte croissance que l’on prédit pour l’Afrique. Un objectif qui pourrait être plus ou moins difficile à atteindre si le pays continue à faire l’orgueilleux et le condescendant vis-à-vis d’une institution qui, deux fois dans l’année, réunit tous les dirigeants du continent. Par ailleurs, en froid avec l’Algérie à propos du Sahara occidental, le Maroc a fini par réaliser que sa stratégie est suicidaire. En effet, non seulement son départ de l’institution panafricaine n’a pas eu d’effet quant à la position de l’Union Africaine vis-à-vis de la question sahraouie, mais en plus le boycott renforce et consolide la position du camp adverse. Sans oublier qu’au-delà de l’Algérie, le climat aigre-doux qui, durant les 30 dernières années, a régné entre le royaume chérifien et bien d’Etats africains au sud du Sahara, le défavorise vis-à-vis des concurrents que sont, entre autres, l’Afrique du sud, le Nigéria, etc.

    Et c’est pourquoi Mouammar Kadhafi aussitôt écarté, Mohamed VI aussi opportunément que stratégiquement s’efforce de reprendre la place.

    Boubacar Sanso Barry

    LEDJELY
    "Les petits esprits parlent des gens, les esprits moyens parlent des événements, les grands esprits parlent des idées, et les esprits supérieurs agissent en silence."
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