Elle avait misé sur un 18/20, c’est avec un 19,7/20 qu’elle a décroché son bac série mathématiques. À 17 ans, Kenza Oussalah, a obtenu la meilleure moyenne au baccalauréat depuis l’indépendance de l’Algérie. Hier mardi, elle a reçu une médaille d’or de la main du Premier ministre Abdelmalek Sellal.
Mais la joie de Kenza est incomplète. Hier, elle n’a pas eu l’autorisation de formuler auprès du Premier ministre la seule et unique requête qui lui tenait à cœur et qui aurait pu tout changer pour elle : une bourse d’État pour partir à l’étranger étudier une spécialité qui n’existe pas en Algérie : la biomécanique.
Sellal inaccessible
La jeune bachelière, habitant le quartier de Bir el Jir à Oran, a dû se contenter d’un refus sans recours de la part des ministres de l’Éducation nationale et celui de l’Enseignement supérieur présents à la cérémonie de remise des récompenses au Palais du peuple.
« Les services du protocole ont refusé que je m’adresse à M. Sellal pendant la cérémonie. Et il est rapidement parti au moment de la collation. Mme Benghabrit et Monsieur Hadjar m’ont expliqué que ce n’était pas possible d’obtenir une bourse. Ils ont dit que les boursiers ne revenaient jamais en Algérie. Je suis extrêmement déçue », confie Kenza.
Pourtant, avec sa moyenne au bac, Kenza s’attendait à « une exception ». Elle en rêvait, depuis le temps qu’elle en parle avec sa tante, ingénieur en biomécanique établie au Canada. « Je voulais me former à cette spécialité et la ramener en Algérie. Je ne sais même plus ce que je dois faire maintenant. Je ne sais pas vers quelle autre spécialité m’orienter à présent ».
En guise de récompense, les meilleurs bacheliers d’Algérie ont reçu, une tablette et un billet d’avion pour l’Espagne qui ne leur a pas encore été remis. « Honnêtement, avec tout ce que nous avons à faire pour les inscriptions, je ne sais pas du tout si j’aurais assez de temps pour prendre des vacances », confie la jeune fille, déçue.
Faute de bourse pour l’étranger, Kenza Oussalah a décidé de s’inscrire à l’École polytechnique d’El Harrach. « Je ne sais pas exactement ce que je veux faire. Après les deux années de prépa, j’espère que ça s’éclaircira pour moi » déclare-t-elle. Au dernier classement des universités arabes, l’École polytechnique d’El Harrach pointe à la 74e place, loin derrière l’Université des sciences et de la technologie Houari Boumédiène (USTHB) ou celle de Constantine.
TSA
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