Affaire du wali de Rabat : Un système d’avantages qui ne bénéficie pas seulement aux « commis de l’Etat »
L’affaire de l’acquisition du lot de terrain du wali de Rabat pour la modique somme de 350 dirhams par mètre carré n’est pas un cas isolé. C’est en tout cas l’un des récents exemples qui trahissent un système basé sur l’octroi d’une série de privilèges au profit de certaines personnalités. Les bénéficiaires ne sont pas toujours classés dans la catégorie « commis de l’Etat ». Des députés, des chefs de partis et des personnalités politiques en profitent largement. En voici la liste non-exhaustive.
Sous d’autres cieux, l’acquisition par un gouverneur d’un lot de terrain de plus de 3 700 mètres carré à moindre frais aurait conduit à l’ouverture d’une enquête judicaire. Mais pas au Maroc. Preuve en est l’affaire du wali de la région Rabat-Salé-Kenitra qui a acquis une propriété du domaine public relevant du ministère des Finances... pour seulement 350 dirhams le mètre carré.
Mais les avantages dont bénéficient quelques privilégiés ne sont pas une surprise ; la cession de terres à des prix défiant toute concurrence en faveur de certains heureux élus est légion. Il s’agit là d’un système qui s’appuie sur l’octroi de « cadeaux » au profit de détenteurs de hautes fonctions étatiques. Les « commis de l’Etat », comme l’ont souligné les ministères de l’Intérieur et des Finances dans un communiqué conjoint ne sont pas les seuls bénéficiaires des largesses de ce système. Sur la liste figure également des parlementaires, des leaders politiques et syndicaux, des ministres et des militaires.
Les honorables parlementaires et les ministres
Même s'ils ne bénéficeint pas des avantages de certains commis de l'Etat, les parlementaires élus pour 5 ans sont choyés. Leur présence aux travaux des commissions, des séances plénières ou des sessions hebdomadaires des questions orales n’est pas exigée. Ils peuvent s’absenter durant toute la législature sans que leurs indemnités mensuelles ne subissent la moindre réduction. Et pourtant, la présidence du Parlement n’a pas lésiné sur les cadeaux pour acheter leur présence : cartes de train en première classe gratuites, billets d’avions et nuitées dans des hôtels de la capitale à prix réduit. A ces avantages s’ajoutent des téléphones portables avec plus de 500 dirhams de communications offerts et des ipads. Cerise sur le gâteau : 8 000 dirhams de retraites payés dès la fin de leur mandat.
Les ministres sont mieux lotis que les parlementaires. Il est difficile de calculer avec précision le salaire mensuel d’un membre du gouvernement. Il varie selon les primes qui se déclinent en deux catégories : la première est fixe, à l’instar des 14 000 dirhams pour la représentation, des 15 000 dirhams pour le logement et des 5 000 dirhams pour l’acquisition de vaisselle et d'argenterie. La seconde dépend du nombre de déplacements du ministre au Maroc et à l’étranger. Et comme leurs homologues parlementaires, ils sont dispensés d’attendre jusqu’à l’âge légal de départ à la retraite (60 ans et 63 ans d'ici 2024) pour profiter de 39 000 dirhams de pension qu'ils toucheront dès la fin de leurs mandats.
Les rentes historiques
La liste des autres bénéficiaires comprend des chefs de partis, des syndicats, des hauts gradés de l’armée qui bénéficient de rentes confortables. Ainsi, de nombreux hectares de terres agricoles qui appartenaient autrefois aux colons ont été gracieusement distribués à des personnalités politiques du royaume. Pour les plus chanceux, des agréments de pêche, des extractions de mines et des carrières de sables sont accordés. Comprenez : un système fondé sur la récompense de la loyauté qui puise ses racines dans l’histoire du Maroc. En témoigne les vastes terres léguées à l’époque par les sultans à des chefs de tribus.
Les 3 577 mètres carré accordés au wali de Rabat s’inscrivent dans ce cadre là. Et malheureusement, les députés qui s’agitent pour défendre l’« argent du peuple » finiront par oublier l’affaire et s’éclipser. Difficile de combattre la rente quand on bénéficie d’un large éventail d’avantages puisé des caisses de l'Etat. Qui osera ouvrir la boîte de Pandore ?
ya biladi
L’affaire de l’acquisition du lot de terrain du wali de Rabat pour la modique somme de 350 dirhams par mètre carré n’est pas un cas isolé. C’est en tout cas l’un des récents exemples qui trahissent un système basé sur l’octroi d’une série de privilèges au profit de certaines personnalités. Les bénéficiaires ne sont pas toujours classés dans la catégorie « commis de l’Etat ». Des députés, des chefs de partis et des personnalités politiques en profitent largement. En voici la liste non-exhaustive.
Sous d’autres cieux, l’acquisition par un gouverneur d’un lot de terrain de plus de 3 700 mètres carré à moindre frais aurait conduit à l’ouverture d’une enquête judicaire. Mais pas au Maroc. Preuve en est l’affaire du wali de la région Rabat-Salé-Kenitra qui a acquis une propriété du domaine public relevant du ministère des Finances... pour seulement 350 dirhams le mètre carré.
Mais les avantages dont bénéficient quelques privilégiés ne sont pas une surprise ; la cession de terres à des prix défiant toute concurrence en faveur de certains heureux élus est légion. Il s’agit là d’un système qui s’appuie sur l’octroi de « cadeaux » au profit de détenteurs de hautes fonctions étatiques. Les « commis de l’Etat », comme l’ont souligné les ministères de l’Intérieur et des Finances dans un communiqué conjoint ne sont pas les seuls bénéficiaires des largesses de ce système. Sur la liste figure également des parlementaires, des leaders politiques et syndicaux, des ministres et des militaires.
Les honorables parlementaires et les ministres
Même s'ils ne bénéficeint pas des avantages de certains commis de l'Etat, les parlementaires élus pour 5 ans sont choyés. Leur présence aux travaux des commissions, des séances plénières ou des sessions hebdomadaires des questions orales n’est pas exigée. Ils peuvent s’absenter durant toute la législature sans que leurs indemnités mensuelles ne subissent la moindre réduction. Et pourtant, la présidence du Parlement n’a pas lésiné sur les cadeaux pour acheter leur présence : cartes de train en première classe gratuites, billets d’avions et nuitées dans des hôtels de la capitale à prix réduit. A ces avantages s’ajoutent des téléphones portables avec plus de 500 dirhams de communications offerts et des ipads. Cerise sur le gâteau : 8 000 dirhams de retraites payés dès la fin de leur mandat.
Les ministres sont mieux lotis que les parlementaires. Il est difficile de calculer avec précision le salaire mensuel d’un membre du gouvernement. Il varie selon les primes qui se déclinent en deux catégories : la première est fixe, à l’instar des 14 000 dirhams pour la représentation, des 15 000 dirhams pour le logement et des 5 000 dirhams pour l’acquisition de vaisselle et d'argenterie. La seconde dépend du nombre de déplacements du ministre au Maroc et à l’étranger. Et comme leurs homologues parlementaires, ils sont dispensés d’attendre jusqu’à l’âge légal de départ à la retraite (60 ans et 63 ans d'ici 2024) pour profiter de 39 000 dirhams de pension qu'ils toucheront dès la fin de leurs mandats.
Les rentes historiques
La liste des autres bénéficiaires comprend des chefs de partis, des syndicats, des hauts gradés de l’armée qui bénéficient de rentes confortables. Ainsi, de nombreux hectares de terres agricoles qui appartenaient autrefois aux colons ont été gracieusement distribués à des personnalités politiques du royaume. Pour les plus chanceux, des agréments de pêche, des extractions de mines et des carrières de sables sont accordés. Comprenez : un système fondé sur la récompense de la loyauté qui puise ses racines dans l’histoire du Maroc. En témoigne les vastes terres léguées à l’époque par les sultans à des chefs de tribus.
Les 3 577 mètres carré accordés au wali de Rabat s’inscrivent dans ce cadre là. Et malheureusement, les députés qui s’agitent pour défendre l’« argent du peuple » finiront par oublier l’affaire et s’éclipser. Difficile de combattre la rente quand on bénéficie d’un large éventail d’avantages puisé des caisses de l'Etat. Qui osera ouvrir la boîte de Pandore ?
ya biladi
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