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L’indépassable système corruptif qui mine le Maroc

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    L’indépassable système corruptif qui mine le Maroc



    Abdelouafi Laftit, actuel wali de la région de Rabat présentant au roi
    Mohammed VI la maquette du projet de reconversion du port de
    Tanger-Ville le 28 septembre 2013. MAP Abdelouafi Laftit, actuel wali de
    la région de Rabat présentant au roi Mohammed VI la maquette du projet
    de reconversion du port de Tanger-Ville le 28 septembre 2013. MAP
    L’affaire dite des terrains de l’Etat est symptomatique d’un mode de
    gouvernance qui se perpétue, où la distribution de la rente, notamment à
    travers le foncier, sert à domestiquer les élites.

    L’affaire de la cession par l’Etat d’une parcelle de terrain de choix à
    un prix dérisoire au wali de la région de Rabat soulève plusieurs questions d’intérêt public.

    Sur le principe d’abord, cette transaction, comme d’autres du même type,
    est symptomatique de la perpétuation du mode de gouvernance de l’Etat
    depuis l’Indépendance du Maroc. Dans aucun pays démocratique, les hauts
    commis de la fonction publique ne sont récompensés par de telles
    offrandes. Sur le cas spécifique d’un logement lié à la fonction, la
    règle est que son titulaire en bénéficie durant son mandat. Pas au-delà.

    La légalité, un argument facile


    Deuxième entorse à la démocratie, le manque de transparence manifeste.
    Pour sa défense, le gouvernement a insisté par la voix de deux ministres
    technocrates, celui de l’Intérieur, Mohamed Hassad et celui des
    Finances, Mohamed Boussaid, sur le caractère légal de ces bonifications.
    Mais la légalité, actée par un décret aussi ancien qu’obscur, ne suffit
    pas, d’autant qu’elle est fondée sur une décision discrétionnaire dont
    le champ d’application est sujet à caution. Un cas qui rappelle
    l’affaire du terrain en zone touristique attribué par les Habous à
    Mohamed Mounir Majidi, secrétaire particulier du roi, ou l’épisode des
    primes échangées entre Salaheddine Mezouar, alors aux Finances et
    Noureddine Bensouda, à la Trésorerie générale du royaume, dossier classé
    sans suite par la Justice au nom de cette même légalité.

    Introuvable au Bulletin officiel, il aura fallu toute la détermination
    de la presse pour que ce fameux décret de 1995 soit déterré. A le lire,
    nul besoin d’être clerc de notaire pour en comprendre l’objet. Si
    certaines de ses dispositions techniques sont détaillées, celle de la
    fixation du prix de cession des parcelles n’est pas expliquée, ni
    limitée dans le temps. Mieux, la qualification des ayant-droits n’est
    pas déterminée,ouvrant la voie à tous les abus. Il est significatif de noter que le communiqué ministériel atteste qu’il s’agit d’un avantage octroyé aux « serviteurs de l’Etat »,mais ne daigne pas en préciser les contours d’attribution, tout comme il est piquant de relever que la violence de ses propos est le fait de deux ministres en exercice dont on découvrira plus tard les noms sur la liste des heureux bénéficiaires.Le réflexe corporatiste expliquant à l’évidence cette charge sans précédent sous couvert d’arguties politiciennes.

    Une cooptation monnayée des élites


    Volontairement imprécis et rédigé sans rigueur, ce décret est
    l’archétype de l’édit makhzénien qui rétribue de gré à gré et fidélise
    ainsi les serviteurs zélés du système.Il n’est qu’un exemple parmi une myriade d’autres attribuant du foncierpartout au Maroc, où l’on retrouve souvent les mêmes /khouddam adawla/aux côtés de barons locaux. Une des raisons de l’opacité légendaire de la Conservation foncière.

    Au Maroc, à l’instar d’autres régimes similaires, où la loyauté des
    élites au pouvoir central est le ferment de l’ordre établi, la rente et
    les privilèges servent à maintenir et à consolider un édifice social
    verrouillé par la cooptation monnayée et par l’achat des âmes. Le Maroc
    n’ayant pas de ressources naturelles ou si peu, la rente, allouée à
    travers ce système corruptif, s’organise autour du foncier, des
    licences, des agréments et des passe-droits.

    Ni la Constitution de 2011, ni les promesses du gouvernement actuel
    n’ont permis d’y mettre un terme. Les exemples ne manquent pas : la
    liste des titulaires d’agréments de transport a été fuitée en 2012, sans
    lendemain, l’octroi des licences de pêche, celles des carrières de sable
    ou encore l’attribution de terres domaniales à des apparatchiks, civils
    ou militaires, n’a pas fait l’objet d’une profonde remise à plat.
    Abdelilah Benkirane en a fait le pathétique aveu d’impuissance sur le
    plateau d’/Al Jazeera/, décidant de passer l’éponge sur les pratiques du
    passé mais demeurant incapable de les juguler. Son silence
    aujourd’hui,décidé par pur calcul politique en raison des tensions pré-électorales dont il fait l’objet sonne comme une seconde défaite.

    Par manque de volonté politique et par incapacité à s’opposer à l’Etat
    profond, la doxa du Chef du gouvernement n’avait d’ailleurs aucune
    chance de porter ses fruits : pour qu’une amnistie réussisse, elle doit
    s’accompagner d’une réforme conséquente. A défaut, elle donne un nouveau
    chèque en blanc à tous les agioteurs du sérail et à ceux qui les
    subordonnent.

    Ali Ammar

    Le Desk
    "Les petits esprits parlent des gens, les esprits moyens parlent des événements, les grands esprits parlent des idées, et les esprits supérieurs agissent en silence."

  • #2
    La corruption représente le pilier de la survivance de la famille royale au Maroc.
    وإن هذه أمتكم أمة واحدة

    Commentaire


    • #3
      L’indépassable système corruptif qui mine le Maroc
      Hummmm
      Le système algérien est au mieux égal...

      Commentaire


      • #4
        Hummmm
        Le système algérien est au mieux égal...
        Il y a non équivalence des régimes.
        La flambée de corruption en Algérie est circonstancielle, le saupoudrage néfaste est arrivée dans les valises de Bouteflika et s'estompera de beaucoup avec son départ et sa gang.
        Au Maroc, c'est l'épine dorsal du système.
        وإن هذه أمتكم أمة واحدة

        Commentaire


        • #5
          La flambée de corruption en Algérie est circonstancielle, le saupoudrage néfaste est arrivée dans les valises de Bouteflika et s'estompera de beaucoup avec son départ et sa gang.
          Je ne le pense pas...
          La corruption est devenue une seconde nature même pour de petits fonctionnaires, des policiers, gendarmes, douaniers voire l'enseignant.
          ca se fait peut-être moins ouvertement qu'au Maroc mais ce sont les mêmes conséquences...

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