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Mohamed Benchicou : Le juge est nu

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  • Mohamed Benchicou : Le juge est nu

    Sans précèdent dans les annales de la justice algérienne post-indépendance! un juge prend sur lui de défendre la justice!
    Mais lisez plutôt:
    Comment ignorer l’évènement de la semaine ? Il est si frappant. Et so algerian : un Algérien, trop dynamique, jugé pour délit d’audaces dans le pays de l’immobilisme. Oui, comment ignorer l’évènement dont on dit déjà qu’il est sans précédent dans les annales judiciaires parce que, paradoxe de cette terre, il impose, enfin, le bon droit à une justice aux ordres qui en avait perdu le goût depuis quelques décennies ? Il s’oblige à nous par l’éclat de son heureuse prémonition, comme une gorgée d’eau bénite annonçant aux gorges desséchées de probables oasis qu’on n’attendait plus.
    Cet évènement, en dépit des fortes ressemblances avec un épisode blidéen, n’en est pourtant pas un. Lui a échappé à toutes les caméras, à toutes les analyses et à toutes les bonnes questions, aux perplexités des éditorialistes comme aux lucidités des observateurs, aux barons du barreau comme aux foules badgées, sans doute par défaut de privilège : il n’eut pas pour théâtre le tribunal de Blida, décidément trop encombré, mais celui, plus discret, de Bab-El-Oued. Vous l’avez sans doute deviné, ce fait majeur qui fera date, c’est l’acquittement, par le juge de Bab-El- Oued, de l’enseignant syndicaliste Redouane Osmane poursuivi pour avoir déclenché une grève des lycées d’Alger alors que son mouvement était, jusque-là, considéré comme illégal par les autorités algériennes. En innocentant Osmane, le magistrat de Bab-El-Oued vient non seulement de désavouer les ministres Benbouzid et Zerhouni, gardiens de l’ordre injuste devant l’Eternel, mais aussi et surtout de reconnaître la légitimité des syndicats autonomes algériens et donc le droit à des enseignants et à des travailleurs émancipés de la tutelle de la Centrale syndicale inféodée au pouvoir, de revendiquer publiquement, fut-ce au moyen de la grève. C’est un progrès époustouflant. Et une brèche sérieuse dans la muraille totalitaire du régime de Bouteflika qui n’a jamais caché son aversion pour les syndicats libres et son ambition de retourner au système unique d’avant Octobre 88, donc d’abolir la liberté de la presse, la liberté de revendiquer, la liberté de dire non. Les Algériens sont en train d’arracher, sans qu’on y prenne garde, et dans un contexte de désenchantement général, des droits confisqués, depuis 1962, par un pouvoir haineux et rentier. Ils crient, tendons l’oreille, ouvertement, leur rejet du système et exigent ce que personne ne peut exiger à leur place : une école performante et moderne pour leurs enfants, la dignité par des salaires décents, la possibilité de vivre honorablement dans leur propre pays sans forcément chercher à le fuir pour un exil aléatoire. Tout ce que le pouvoir corrompu et despotique leur a jusque-là interdit. Ce timide mais réel retournement de situation, ils ne le doivent qu’à eux-mêmes. Et à ce rapport de forces encore invisible par les cathédrales politiques et qu’ils ont pourtant réussi à amorcer. Le juge de Bab-El-Oued a été forcé à l’heureux verdict par la détermination des enseignants, décidés à paralyser les lycées si Redouane Osmane venait à être condamné. Tout cela est bien nouveau. Contre le scepticisme national, contre les machiavéliens et les affairistes de tout bord, contre le veau d’or du réalisme et les connivences détestables, des compatriotes sont en train d’imposer une alternative à nos désespoirs. Que l’année débute par la reconnaissance, de facto, des syndicats libres algériens, par une si agréable nouvelle, voilà qui confirme les bons pressentiments qui entourent 2007. Dans une précédente chronique où je voyais dans 2006 “la première année de rupture avec le traumatisme du 8 avril 2004”, je m’étais risqué à prédire, quitte à passer pour l’oracle du délire, que 2007 pourrait, à son tour, nous réserver quelques bonnes et agréables surprises. “Les Algériens, me hasardais-je à écrire, ne veulent plus être asservis aux religions du mensonge, aux connivences coupables et aux hégémonismes. Ils revendiquent l’autonomie de pensée et savent qu’elle leur coûtera des années de combat. Ils semblent, en 2006, avoir retrouvé confiance en eux-mêmes et commencent à le dire. Quelle révolution !” Le constat, qualifié de péremptoire par de nombreux lecteurs, de naïf par d’autres, s’était naturellement échappé de ma plume. Il n’est pas nécessaire d’asseoir une si banale affirmation sur des talents de visionnaire, que, du reste, personne ne peut se targuer de posséder. Il suffit juste de regarder battre le cœur de notre société. “Ce n’est pas la lumière qui manque à notre regard, c’est notre regard qui manque à la lumière”, avait noté le philosophe français Gustave Thibon, parlant sans doute des hommes qui, tôt ou tard, finissent par divorcer de la nuit.
    La suite
    "La chose la plus importante qu'on doit emporter au combat, c'est la raison d'y aller."

  • #2
    Le juge de Bab-El-Oued a été forcé à l’heureux verdict

    Je suis peut-être naÏf, mais je pense que le mérite du verdict revient aussi au juge. De toute façon, c'est un pas très appréciable dans la lutte du syndicalisme et j'espère qu'il y en aura d'autres.

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    • #3
      Que Benchicou et le juge se rhabillent!
      _________________________________

      LE REGARD DE MOHAMED BENCHICOU
      Le prix de la supercherie

      Nous voilà désormais affranchis : le président Bouteflika est officiellement candidat au prix Nobel de la paix pour 2006. Un comité très sérieux, dénommé “Comité national de préparation de la candidature au prix Nobel du président de la République” et dont seuls les esprits chagrins pourraient douter de l'indépendance et de la spontanéité, en a fait la demande le 22 juin dernier auprès de la commission du Parlement norvégien (les six autres prix Nobel étant sélectionnés par l'Institution académique suédoise).


      Pour en savoir plus:
      http://www.lesoird***********/articl...id=43347&cid=2

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      • #4
        >>>un Algérien, trop dynamique, jugé pour délit d’audaces dans le pays de l’immobilisme.

        Quelle audace : celle de pratiquer le hold-up quand on en a envie.

        Benchicou se sent redevable alors il lance sa campagne...lui aussi il prend les algériens pour un troupeau de maiiizz...

        Ce n'est plus un regard mais une éloge d'un escroc qui a roulé une bande d'incompétents.

        Il est à noter que benchicou aussi a été puni pour un délit dans le même thème...

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        • #5
          Et en l'occurrence...il défend Khalifa!!! Benchicou fait de concurrence déloyale aux humoristes!!!

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          • #6
            Il fait surtout concurrence au pouvoir en cherchant des poux dans la tête d'un chauve...
            Le pouvoir n'a plus de cheveux depuis longtemps il n'arrive plus à cacher sa lampe 100 Watts ou si vous préférez son crâne desormais dégarni...

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