Annonce

Réduire
Aucune annonce.

"le maroc est en train de réussir le pari de l’attractivité"

Réduire
X
 
  • Filtre
  • Heure
  • Afficher
Tout nettoyer
nouveaux messages

  • "le maroc est en train de réussir le pari de l’attractivité"

    On ne saurait parler de globalisation et d’insertion de l’économie marocaine dans le champ mondial sans évoquer l’axe majeur de ce projet, le développement de l’industrie, sous toutes ses formes. Cette nécessité correspond à la fois à l’obligation de création de richesses additionnelles pour développer l’offre d’emplois, vitale sur le plan social, mais aussi à l’effectivité d’une attractivité pour des IDE en quête d’opportunités pour des co-localisations. Le Royaume a bien compris ce double enjeu et toute la politique développée ces dernières années par les pouvoirs publics tend à réaliser ces objectifs, certes ambitieux.

    Développer l’offre adressée au Maroc, hors du champ européen traditionnel et capter des investissements productifs sur le long terme sont, incontestablement, les deux termes un pari en passe d’être gagné.

    Moulay Hafid Elalamy est incontestablement, en tant que Ministre de l’Industrie, du Commerce, de l’Investissement et de l’Économie Numérique, le champion de cette stratégie. Son bilan, en quelques années, est déjà impressionnant. S’interroger sur « la place du Maroc dans une mondialisation contestée » ne pouvait se faire sans obtenir les réponses que porte une telle interrogation et nul n’est mieux placé que lui, au gouvernement, pour y répondre avec conviction et force de persuasion, comme le prouve incontestablement l’entretien particulièrement exhaustif qu’il a accordé à notre hebdomadaire à l’occasion de cette édition spéciale.

    La Nouvelle Tribune :

    On ne saurait commencer un entretien avec vous sans demander comme préalable un rapide bilan de votre action à la tête d’un département aussi stratégique que celui que vous dirigez. Quelles sont donc les satisfactions que vous avez éprouvées au titre de vos responsabilités ministérielles ?

    Moulay Hafid Elalamy :

    Depuis ma prise de fonction en octobre 2013, j’ai agi, avec les équipes du Ministère, sur plusieurs leviers pour moderniser et dynamiser les secteurs de tutelle qui sont de véritables piliers de l’économie nationale et des leviers incontournables de développement.

    Nous avons poursuivi les efforts accomplis en recentrant notre action autour de la création d’emploi et de l’amélioration du mieux-être des Marocains. C’est la voie que le Royaume s’est tracée, conformément aux Hautes orientations royales, pour intégrer le cercle des pays émergents et offrir à tout citoyen la possibilité de réaliser ses aspirations.

    Pour le secteur de l’industrie, la stratégie a donc été pensée dans l’objectif de répondre à l’impératif de créer de l’emploi et d’assurer une croissance soutenue et pérenne. La démarche de structuration des filières en écosystèmes a largement répondu à cet impératif et nous en sommes très satisfaits. A ce jour, la structuration du tissu productif donne plus de résultats que nous ne pouvions l’espérer : les opérateurs se sont engagés à créer 427.000 emplois d’ici 2020, dont 160.000 emplois ont été contractualisés dans les projets d’investissement lancés ces 2 dernières années. Les usines sont actuellement, soit opérationnelles, soit en cours de construction et le personnel est soit au travail, soit en cours de formation.

    A ce propos, je tiens à saluer la mobilisation des opérateurs privés qui ont d’emblée adhéré à la nouvelle donne et qui sont immédiatement rentrés dans la logique des écosystèmes.

    A l’instar de l’industrie, nous avons doté le secteur du commerce d’une nouvelle stratégie qui repose également sur la structuration des filières commerciales en écosystèmes. L’objectif visé est d’améliorer le pouvoir d’achat des ménages en réduisant les rentes de l’intermédiation et en augmentant la compétitivité via la modernisation, d’accroitre la productivité nationale par la substitution aux importations et d’assurer un accompagnement solidaire des segments traditionnels.

    Le secteur de l’économie numérique n’est pas en reste puisque nous avons procédé récemment à une refonte de la stratégie digitale et à la création d’une agence dédiée à l’économie numérique et au e-gouvernement. Par la nouvelle vision, nous voulons améliorer la qualité des services publics aux citoyens et aux entreprises et assurer l’émergence digitale du Royaume. C’est une exigence incontournable dans notre marche vers le développement.

    En ce qui concerne l’investissement, le nouveau dispositif récemment présenté à Sa Majesté le Roi, que Dieu L’assiste, entend appuyer durablement l’action publique engagée pour promouvoir l’investissement. Nous avons concrétisé de belles réalisations : des leaders mondiaux optent pour le Maroc et y développent des projets d’envergure. Avec le dispositif intégré et novateur mis en place, ces opérateurs auront désormais davantage de visibilité et pourront mener leurs projets dans des conditions plus avantageuses.

    En considérant le chemin parcouru, le bilan est satisfaisant. Il est certain qu’il nous reste encore beaucoup à faire, mais les jalons sont posés pour inscrire notre appareil productif et notre économie dans de nouvelles trajectoires de développement.

    La mondialisation, qui est une donnée incontournable, produit des effets positifs et d’autres négatifs. C’est d’ailleurs l’un des constats majeurs des Rencontres Economiques d’Aix, organisées au début de ce mois à Aix-en-Provence, par le Cercle des Economistes Français, en présence de plus de 200 personnalités venues du monde entier et que La Nouvelle Tribune a couvertes.

    Au moment où l’on parle beaucoup des « métiers mondiaux du Maroc », pensez-vous que cette mondialisation a profité à notre économie ?

    Le débat ne date pas d’hier. La mondialisation est incommodante, imprévisible voire déstabilisante mais elle est porteuse aussi d’opportunités nombreuses pour ceux qui parviennent à s’en accommoder. Le Maroc a fait des choix judicieux sur les plans politique et économique et il a fait de l’ouverture une orientation stratégique. Des reformes structurantes ont été menées pour s’adapter aux exigences de la concurrence étrangère et accélérer l’intégration de notre économie à l’espace mondial.

    En mettant en place des stratégies successives, notre pays a pu être résilient avec des succès remarquables, mais aussi des échecs. Dans l’industrie, certains secteurs, à l’exemple du textile ont subi de plein fouet les méfaits de la mondialisation, d’autres au contraire, enregistrent des performances remarquables comme c’est le cas pour l’automobile ou l’aéronautique.

    Avec le Plan d’Accélération Industrielle, notre action se fonde actuellement sur une approche intégrée et inclusive et nous nous engageons vers une insertion irréversible et maitrisée dans les chaines de valeurs mondiales.

    Quelle est l’appréciation que vous faites du « Plan d’accélération industrielle ? Faut-il considérer qu’il a déjà produit des résultats probants, notamment en termes de créations d’emplois et d’investissements ?

    Après un peu plus de deux ans de mise en œuvre, le constat que nous faisons est qu’une véritable dynamique s’est installée à travers les réalisations enregistrées et les chantiers d’envergure entamés. Chiffres à l’appui, l’accélération industrielle est désormais une réalité et la stratégie industrielle porte déjà ses fruits avec des résultats intermédiaires concrets.

    12 secteurs industriels ont été structurés en 41 écosystèmes. Une démarche concertée qui a permis de sécuriser à fin juin 2016, 83% des objectifs du PAI, soit 132 Milliards de dhs d’exportations et 427.000 emplois parmi lesquels 160.00 ont d’ores et déjà été réalisés dans des projets d’investissement en cours d’accomplissement.

    Dans l’automobile, 1er poste d’exportations de notre économie avec 50 milliards de dhs de chiffre d’affaires à l’export, une avancée remarquable a été accomplie. La base des constructeurs s’élargit et pour la première fois au Maroc, seront produits des moteurs de véhicules. Le lancement de l’écosystème « Moteur et Transmission » confirme bien que notre industrie franchit un point d’inflexion et se hisse au rang du cercle fermé des fabricants et exportateurs de moteurs.

    Dans le textile, la dynamique de l’investissement est désormais enclenchée. Depuis le lancement des 3 écosystèmes du secteur, près de 1,14 milliard de Dhs d’investissement réalisées, avec à la clé 20.673 postes d’emplois.

    En matière d’appui financier aux opérateurs des écosystèmes, 17,3 Milliards de dirhams ont été engagés en 2 ans et seront déboursés sur la période 2014-2020. 24% de ces fonds sont destinés à l’appui des PME, 24% aux grands projets et 52% sont réservés aux écosystèmes portés par les fédérations professionnelles.

    Sur le plan de la formation des ressources humaines, un outil inédit a été élaboré. Il s’agit d’un plan de formation précis et complet, réalisé en ventilant la totalité des emplois engagés par profil, par année et par région. Un plan qui répond une fois de plus aux attentes du citoyen, en offrant pour la première fois, une visibilité aux étudiants, aux parents, aux formateurs et aux entreprises

    Concernant l’accès au foncier, plus de 1.100 hectares de foncier industriel ont été engagés pour les opérateurs en tenant compte des spécificités régionales et sectorielles. Comme annoncé, une application digitale de gestion des parcs industriels est déjà mise en ligne. Elle a vocation à éclairer les investisseurs sur les disponibilités en zones industrielles et à augmenter la transparence et la fluidité du foncier industriel. Tout investisseur saura, ainsi, avec précision, quels sont les terrains industriels disponibles à travers le Royaume, le lot industriel le plus adapté à ses besoins, et à quel prix sera son terrain.

    Vous avez eu l’honneur de présenter tout récemment devant SM le Roi, le nouveau plan de réforme de l’investissement. Quels en sont les axes majeurs ?

    Comme je viens de le mentionner, c’est un dispositif novateur que nous avons mis en place pour promouvoir l’investissement. Son lancement marque une étape cruciale dans la concrétisation des réformes prioritaires engagées pour l’édification d’un modèle économique compétitif et performant. Nous avons procédé à une profonde réforme de la Charte d’Investissement au regard des pratiques internationales. Nous disposons désormais d’un document intégré, accessible, regroupant l’ensemble des mesures incitatives et formulé dans un cadre unique et coordonné donnant plus de visibilité aux opérateurs ; un cadre qui rompt totalement avec une vision statique de l’accompagnement de l’investissement.

    La nouvelle Charte est commune à l’ensemble des secteurs d’activité. Toutes les dispositions et incitatifs offerts aux investisseurs y sont répertoriés. Les dispositions sectorielles plus spécifiques et les dispositions régionales mettant en avant les régions les moins favorisées y sont également rassemblées.

    Cinq mesures phares viennent soutenir ce nouveau dispositif : un IS à 0% pendant 5 ans pour les industries en création, le développement d’au moins une zone franche par région, l’octroi du Statut de Zone Franche aux grandes industries exportatrices se trouvant hors zone franche, l’octroi du Statut d’Exportateur Indirect aux sous-traitants et la mise en place d’appuis renforcés au profit des régions les moins favorisées pour stimuler l’investissement industriel et favoriser un développement territorial équilibré.

  • #2
    suite

    S’agissant du pilotage de ce nouveau cadre de l’investissement, il a été confié à la nouvelle Agence Marocaine de Développement des Investissements et des Exportations (AMDIE). La nouvelle structure soutiendra l’investissement à tous les niveaux à partir de feuilles de route élaborées par les secteurs. Elle sera l’unique porteur de l’opérationnalisation de la Charte d’investissement au service de l’ensemble des départements ministériels et constituera un outil efficace de promotion des grandes stratégies nationales et de l’offre Maroc.

    Le Royaume du Maroc est-il en train de gagner le pari de l’attractivité en termes de projets d’implantation de grandes unités de productions industrielles, destinées notamment aux marchés africain, européen, voire américain et latino-américain ? C’est le sentiment que nous donnent des projets comme celui de Peugeot-Citroën à Kénitra et, plus récemment, celui du Groupe chinois Haïte à Tanger. Pouvez-vos nous en dire plus ?

    La destination Maroc est indéniablement attractive, c’est une réalité. Le Royaume a prouvé plus d’une fois son aptitude à attirer des majors mondiaux. La destination est devenue incontournable dans les choix de localisation de leaders industriels en quête de compétitivité et l’industrie se positionne désormais en tant que premier centre d’intérêt des investisseurs étrangers.

    Cette tendance prend plus d’ampleur avec le déploiement du Plan d’Accélération Industrielle. La démarche des écosystèmes et l’offre particulièrement avantageuse qu’elle propose attire. Les investisseurs y décèlent visiblement une opportunité de croissance et nous en sommes particulièrement fiers.

    Pour ce qui est de l’origine de l’investissement attiré, une nouvelle cartographie de pays émetteurs se dessine. Alors que pendant plus de trente ans les regards se tournaient essentiellement du côté européen, l’approche proactive de la diplomatie économique a permis la diversification des IDE. Le Maroc est en train de réussir le pari de l’attractivité et il a les moyens de son ambition.

    L’emploi est l’un des défis majeurs aujourd’hui pour notre pays. Quelles sont les mesures qui pourraient accélérer la création d’emplois dans un contexte de relative morosité économique et de faiblesse des investissements privés nationaux, alors que l’Etat fait le maximum en tant que moteur de l’investissement local ?

    La problématique de la création d’emplois est au cœur de nos orientations stratégiques. Tel que je l’ai évoqué, toutes les actions mesures et chantiers que nous entreprenons sont pensés et conçus pour booster la création d’emplois. Le citoyen est au cœur de l’action publique ; lui assurer un emploi et l’insérer dans la vie productive est une priorité pour nous.

    Depuis le lancement de la stratégie industrielle, les résultats que nous avons concrétisés sont pour le moins très satisfaisants et nous avons la ferme volonté d’activer tous les leviers identifiés pour maximiser les créations d’emplois et réaliser l’objectif que nous nous sommes fixés.

    LNT

    Commentaire


    • #3
      un "publireportage" sur un forum économique n'a aucun intérêt

      Commentaire

      Chargement...
      X