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L'ISLAM FRANÇAIS : Une affaire d’Etat ?

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  • L'ISLAM FRANÇAIS : Une affaire d’Etat ?

    S'il s’en préoccupait peu durant les décennies précédentes, l’Etat s’est mis à considérer l’islam comme un problème public dans les années 1980. Depuis, de M. Pierre Joxe à M. Bernard Cazeneuve, la quasi-totalité des ministres de l’intérieur se sont accordés sur la nécessité d’œuvrer à l’émergence d’un « islam français ».

    D’une part, les gouvernements successifs tentent d’améliorer les conditions d’exercice du culte musulman, afin de garantir une égalité de traitement entre religions et entre citoyens : accompagnement des projets de grande mosquée, gestion des flux dans les abattoirs au moment de l’Aïd el-Kébir, augmentation du nombre d’aumôniers musulmans dans les prisons, l’armée et les hôpitaux, plateaux-repas halal pour les militaires, etc. Dans le même temps, cependant, ils cherchent à encadrer cette religion qui les inquiète de plus en plus en raison du développement et de la radicalisation de l’islam politique au Maghreb et au Proche-Orient.

    Dans les cabinets des ministres de l’intérieur, cette double préoccupation se traduit par l’apparition de conseillers chargés du « dossier de l’islam de France ». Souvent officieux, ils ont activement participé à faire de l’imamat un objet de préoccupation politique.

    Dès le second mandat de M. Joxe (1988-1991), M. Raoul Weexsteen s’inquiète ainsi du « développement des mosquées dont les imams tiendraient des discours intégristes, intolérants, violents (1) ». Son successeur, M. André Damien, qui travaille avec Charles Pasqua et M. Jean-Louis Debré, déplore la présence d’étrangers « incapables de parler la langue française et incapables, de par la formation théologique désuète qu’ils ont subie, de comprendre les problèmes qui se posent à un jeune Français vivant en banlieue ». On retrouve la même préoccupation sous la plume de M. Didier Motchane, conseiller de M. Jean-Pierre Chevènement à la fin des années 1990, quand il insiste sur l’intérêt pour l’Etat d’éviter que « le recrutement des imams et le financement des lieux de prière [ne soient] entièrement laissés à des réseaux étrangers et concurrents ».

    Depuis la mandature de Pasqua (1993-1995), la critique systématique des « imams étrangers » se double d’un discours sur la nécessité de favoriser l’apparition d’« imams français » ou, à défaut, francophones, formés dans le pays et enseignant une « doctrine compatible avec les principes fondamentaux de la République ». M. Damien est le premier à suggérer la « création d’imams » — une idée relancée par M. Cazeneuve lors d’un déplacement à Strasbourg le 3 mars 2015.

    D’un point de vue juridique, la surveillance des imams ou des propos qu’ils tiennent devant les fidèles est autorisée par les articles 34 et 35 de la loi de 1905 concernant la séparation des Eglises et de l’Etat. En revanche, les pouvoirs publics n’ont pas le droit d’interférer dans les processus de sélection des ministres du culte (2) — sauf dans les établissements publics dotés d’aumôneries (internats, prisons, hôpitaux, casernes). Afin de rester en apparente conformité avec le cadre de la laïcité, les « conseillers islam » ont donc cherché à agir sur le profil des imams en écartant certains candidats. Ils s’appuient pour cela sur des domaines d’action publique connexes, où la légitimité juridique et politique de l’Etat à intervenir est peu contestable.

    Ainsi, au nom de la sécurité intérieure et de la législation en vigueur en matière de droit au séjour, le ministère de l’intérieur expulse ou refuse de laisser entrer les individus jugés indésirables. De plus, ses agents accordent aux imams le plus longtemps possible des titres de séjour précaires et facilement révocables. Avec l’aide du Quai d’Orsay, la Place Beauvau favorise également l’accueil de fonctionnaires turcs et algériens sélectionnés par les autorités religieuses officielles de leur pays d’origine, puis payés et encadrés par les réseaux consulaires ou leurs associations satellites. Enfin, les « conseillers islam » ont tenté d’influer sur la formation en favorisant la création de l’Institut Al-Ghazali au sein de la Grande Mosquée de Paris, en 1993, ou, plus récemment, en créant dans les universités des « diplômes universitaires (DU) laïcité », qui ne sont pas nécessaires pour occuper la fonction d’imam et qui rencontrent un succès très mitigé.

    le monde diplomatique

    (1) Cette citation et les suivantes sont extraites de notes rédigées par les « conseillers islam » des ministres de l’intérieur.

    (2) Depuis les accords Briand-Ceretti de 1924, le Saint-Siège doit toutefois consulter les autorités françaises avant de nommer les évêques.

  • #2
    S'il s’en préoccupait peu durant les décennies précédentes, l’Etat s’est mis à considérer l’islam comme un problème public dans les années 1980. Depuis, de M. Pierre Joxe à M. Bernard Cazeneuve, la quasi-totalité des ministres de l’intérieur se sont accordés sur la nécessité d’œuvrer à l’émergence d’un « islam français ».
    La France s'est toujours préoccupée de l'Islam puisqu'ils l'ont même utilisé lors de la guerre d'Algérie obligeant la Mosquée de Paris à se soumettre à l'autorité coloniale et à dénoncer tout FLN qui se présenterait à la Mosquée. C'est ainsi qu'Amirouche fut dénoncé par le Cheikh de Saint Denis. Pour l'émergence d'un islam français, il faudrait aussi la reconnaissance de son utilisation selon les circonstances, Chalghoumi imam de Drancy ce n'est pas les musulmans qui l'ont imposé mais Valls, fourest BLH et consorts sans se préoccuper de son mauvais français ou de son passage en Syrie après sa fuite de Tunisie.
    Les libertés ne se donnent pas, elles se prennent

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