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L’âge d’or du genre humain, c’est maintenant

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  • L’âge d’or du genre humain, c’est maintenant

    Si vous cherchez un âge d’or du genre humain, sachez que vous êtes en plein dedans. Depuis 1970, le nombre absolu de pauvres a été divisé par plus de trois et le taux de pauvreté extrême est passé de 60% à moins de 10%.

    Le seuil de pauvreté absolu, tel qu’il est utilisé aujourd’hui par les équipes de recherche de la Banque Mondiale, est fixé à 1.9 dollar par jour, à parité du pouvoir d’achat mesurée en 2011. C’est-à-dire que ce chiffre est corrigé des écarts de pouvoir d’achat du dollar d’un pays à l’autre ainsi que de l’inflation. Les chiffres que je vous propose ci-après ont été compilés par Max Roser, directeur du projet Our World in Data de l’université d’Oxford, sur la base des estimations de François Bourguignon et Christian Morrisson1 complétées, à partir de 1981, des données collectées par la Banque Mondiale2.

    Naturellement, 1.9 dollar, ça représente très peu d’argent mais, au regard des imbécillités que je vois circuler quotidiennement sur les réseaux sociaux, une petite mise au point historique est sans doute nécessaire. Pour commencer, il faut réaliser que gagner 1.9 dollar de 2011 par jour, historiquement, c’est le sort du commun des mortels.

    L’humanité misérable

    En 1820, à l’époque du règne de Louis XVIII, on estime qu’environ 1.02 milliard d’individus vivaient sous ce seuil soit, rapporté à l’ensemble de la population mondiale, 94.4% de l’humanité. Oui, vous avez bien lu : plus de neuf homo sapiens sur dix vivaient avec moins que ça.

    En 1910, 90 plus tard, le nombre de pauvres atteint 1.44 milliard d’individus, mais comme la population a augmenté plus rapidement, ils ne représentent plus que 82.4% de l’humanité.
    En 1970, on estime que 2.22 milliards de nos semblables vivaient sous ce seuil de pauvreté extrême mais là encore, comme la population explose, ils passent en proportion à un peu plus de 60%.
    Mais ce que les années 1970 ont de remarquable, c’est que pour la première fois, alors que la population mondiale continue à croître à un rythme de près de 2%, le nombre absolu de pauvres va commencer à diminuer.

    Le point de bascule

    En 1981, alors que la Banque Mondiale commence à mesurer le phénomène, le nombre total de personnes vivant sous le seuil de pauvreté extrême repasse sous la barre des 2 milliards, soit 44% de la population mondiale.
    En 1990, dix ans plus tard, la pauvreté extrême recule encore et ne concerne plus que 1.96 milliard d’individus, soit un peu moins de 37% de nos semblables.

    En 2002, une grosse décennie plus tard, le mouvement s’accélère : on ne compte plus que 1.65 milliard sous le seuil de pauvreté extrême et, en proportion de la population mondiale, leur nombre recule de plus de dix points à 26.3%.

    En 2012, date de la dernière estimation officielle de la Banque Mondiale, on ne comptait plus que 904 millions de pauvres à l’échelle planétaire, c’est-à-dire moins, en nombre absolu, qu’en 1820 ; et le taux de pauvreté extrême n’était plus que de 12.7%.

    Selon les toutes dernières estimations, telles que publiées par Roser, on pense que la pauvreté extrême ne concernait plus que 706 millions de nos semblables en 2015, c’est-à-dire que nous serions passés sous le cap symbolique des 10%.

    Si vous cherchez un âge d’or du genre humain, sachez que vous êtes en plein dedans. Depuis 1970, le nombre absolu de pauvres a été divisé par plus de trois et le taux de pauvreté extrême est passé de 60% à moins de 10%. Contrairement à ce que racontent un certain nombre d’oiseaux de mauvais augure, ces quarante ou cinquante dernières années ont été le théâtre de l’enrichissement le plus massif que l’humanité ait jamais connu.

    contrepoints
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