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FRANCE:Eolien flottant : c’est parti !

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  • FRANCE:Eolien flottant : c’est parti !

    Ségolène Royal vient de lancer le «top départ » d’ une nouvelle filière d’énergie renouvelable, l'éolien flottant. De nombreux industriels croient en l’avenir d’éoliennes off-shore qui ne soient plus fixées au sol




    Le 22 juillet, Ségolène Royal, ministre de l'Environnement, de l'Énergie et de la Mer, a révélé les noms des deux projets d’éolien flottant qui seront subventionnés par l’Etat français dans le cadre du programme des investissements d’avenir (PIA). En Bretagne, quatre éoliennes de 6 MégaWatts (MW) seront implantées sur une zone marine située à 15 km de la côte, entre les îles de Groix et de Belle-Ile. Dans le Languedoc, ce sont également quatre machines de 6,12MW chacune qui seront implantées à 15km au large de Gruissan. Ces projets, très différents dans leurs conceptions, seront complétés par d'autres - encore en cours d'examen - à l’automne. Le potentiel français de cette nouvelle filière est en effet estimé à au moins 6 Gigawatts soit l’équivalent de 4 EPR.

    L’éolien flottant est en effet un secteur encore balbutiant qui sort à peine des cabinets d’architectes et d’énergéticiens pour entrer dans la phase préindustrielle. Il faut donc tester les machines imaginées par les ingénieurs, certaines étant très innovantes. L’intérêt de cette filière paraît évident : loin en mer, les vents sont plus forts et réguliers, ce qui alimentent mieux les machines. En outre, celles-ci sont invisibles depuis le littoral. Le potentiel français est ainsi estimé à 6 Gigawatts, soit l’équivalent de 4 centrales nucléaires EPR.

    Une voie nouvelle mais des techniques éprouvées

    ACIER. Les deux premiers candidats ont en commun d’emprunter la voie de l'adaptation de techniques existantes. En Bretagne, le consortium Eolfi va piloter l’expérimentation de l’assemblage développé par DCNS et Alstom à travers le programme Sea Reed. Le constructeur de navires et de sous-marins cherbourgeois propose un tripode d’acier à la stabilité éprouvée sur lequel sera posé la turbine éolienne Haliade qu’Alstom installe déjà sur les parcs offshore fixés au sol sous-marin.



    Pour DCNS, la conception du flotteur entame une diversification de l’activité du chantier naval à partir de l’ingénierie propre à la construction de bateaux. Un troisième acteur du projet, Saipem, est le leader mondial de la construction de plateforme pétrolière. «Nous avons ainsi trois grands industriels qui font confiance à notre société financière d’investissement dans les énergies renouvelables pour gérer et faire émerger une filière qui va être gage de leur reconversion » se réjouit Nicolas Paul-Dauphin, directeur général d’Eolfi. Les socles en acier et l’assemblage avec l’éolienne seront effectués à Brest puis acheminés vers le site de Groix. Le port brestois a d’ores et déjà réservé un terrain de plusieurs dizaines d’hectares au fond de sa rade pour l'édification d’une usine de construction d’éoliennes d’abord fixées au sol, puis au-delà de 2025 pour les machines flottantes.

    BETON. Le projet méditerranéen choisi par l’appel d’offres du gouvernement parie aussi sur des technologies matures. Mais les matériaux choisis sont tout autre. Ici, les plateformes flottantes seront en béton. « Nous n’avons pas en Languedoc de tradition de construction navale, reconnaît Jérôme Billerey, directeur du groupe Quadran qui va piloter ce projet baptisé EolMed. Mais le béton y est un matériau très utilisé aussi nous avons vite trouvé un langage commun avec le prototype Ideol ». Société basée à la Ciotat (Bouches-du-Rhône), Ideol propose une structure en béton de forme carrée, avec une ouverture centrale qui offre une grande stabilité à la houle.

    Les ingénieurs ont beaucoup emprunté aux solutions de l’offshore pétrolier et assurent une durée de vie de la structure d’au moins 25 ans en milieu marin. Le partenaire industriel a été noué avec Bouygues Travaux publics, société pour laquelle le béton n’a pas de secret. On retrouve ainsi le schéma breton qui lie des sociétés spécialisées dans les énergies renouvelables à de grandes entreprises. Quadran est en effet un développeur d’énergies renouvelables tant solaire qu’éolien qui gère un parc important tant en métropole que dans les départements d’outremer ou encore en Asie du Sud-Est. Le groupe annonce la construction d’une usine à Port-la-Nouvelle (Aude) qui devrait employer 300 personnes. «Notre ambition à terme est d’alimenter un million d’habitants de la région Occitanie » assure Jérôme Billerey.

    Partage de la mer

    CONCERTATION. Les sites d’expérimentation en mer de Gruissan et de Groix ne doivent rien au hasard. La distance à la côte de 15km permet en effet de minimiser le coût de raccordement du champ éolien au réseau électrique terrestre. Leur emplacement a été choisi pour répondre aux questions d’environnement telles que la composition du sol marin pour les ancrages, les couloirs de migration des poissons et des oiseaux, les courants, etc. Enfin, le problème crucial du partage de l’usage de la mer a été a priori résolu : les parcs ne devront pas gêner la pêche, ni les routes des marines marchande, militaire et de loisirs. Les emplacements réservés ont donc fait l’objet d’une concertation avec l’armée et les organisations de pêcheurs et de plaisance. Si tout va bien, les deux parcs produiront leurs premiers kWh en 2019. Le développement industriel est attendu pour la deuxième partie de la décennie 2020.

    Sciences et Avenir
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