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VISÉES EXPANSIONNISTES, COUPS BAS ET LOBBYINGS Les délires d'un roi

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  • VISÉES EXPANSIONNISTES, COUPS BAS ET LOBBYINGS Les délires d'un roi

    http://www.lexpressiondz.com/img/art...1-17.jpgContre tout bon sens, ce pays s'accroche au fantasme du «Grand Maroc». Il rêve de porter ses frontières très loin de celles dont il a héritées à l'indépendance.
    Depuis son indépendance, le Maroc bat aisément les records de l'expansionnisme, qui est au centre de sa politique étrangère depuis l'indépendance en 1956, et de l'autisme qui lui fait perdre le sens des réalités dans ses relations avec son environnement et la communauté internationale. Contre tout bon sens, ce pays s'accroche au fantasme du «Grand Maroc». Il rêve de porter ses frontières très loin de celles dont il a héritées à l'indépendance. Jusqu'au fleuve Sénégal, englobant donc le Sahara occidental et la Mauritanie, mais aussi le tiers de l'Algérie (jusqu'à In Salah) et le Nord-Ouest du Mali. Cette entreprise insensée s'est heurtée à la communauté internationale, particulièrement l'OUA qui a toujours rejeté ses prétentions territoriales, et aux voisins pour lesquels celles-ci sont une déclaration de guerre permanente. Il faut rappeler que le Maroc n'a pas hésité à attaquer militairement l'Algérie en 1963. Ni à envahir le Sahara occidental. Nonobstant les nombreux revers diplomatiques essuyés sur la scène internationale, malgré la complicité peu glorieuse de certains Etats qui persistent dans l'erreur, il ne semble pas décidé à faire amende honorable comme l'indique sa dernière tentative auprès de l'UA, à l'occasion du récent Sommet de Kigali (Rwanda).
    Le Maroc fut parmi la trentaine d'Etats membres fondateurs de l'Organisation de l'unité africaine (OUA) dont la Conférence constitutive a eu lieu du 22 au 25 mai 1963, à Addis-Abeba (Ethiopie). Ce sommet adopta la Charte de la première organisation panafricaine dédiée essentiellement au parachèvement de la décolonisation de l'Afrique et au maintien de la paix entre les Etats membres. Le 1er Sommet, qui s'est tenu au Caire, du 17 au 21 juillet 1964, confirma cette orientation qui devint la raison d'exister de l'OUA. Il adopta entre autres textes (Déclaration sur la dénucléarisation de l'Afrique, par exemple) une résolution (AHG /16 -I-) d'une importance capitale consacrant le principe de l'intangibilité des frontières héritées de la colonisation. Ce faisant, l'objectif était de tenter de prévenir les conflits entre les Etats africains. Il faut rappeler qu'au début des indépendances, l'Afrique comptait autant d'Etats indépendants que de différends frontaliers (une trentaine) qui pouvaient à tout moment déboucher sur des guerres fratricides. Le principe de l'intangibilité des frontières héritées de la colonisation compte parmi les plus importants de l'OUA. S'il n'a pas empêché les conflits fratricides, il a permis de diminuer drastiquement leur nombre et donné à l'Afrique le moyen de les résoudre. -Ce principe a été repris dans l'Acte constitutif de l'Union africaine (UA, article 4, b/: «Respect des frontières existant au moment de l'accession à l'indépendance»).
    La volonté expansionniste du Maroc se manifesta très tôt envers la Mauritanie dont il ne reconnut pas l'indépendance en 1960. Elle se manifesta aussi contre l'Algérie qui fit face à une guerre de conquête territoriale «royale» alors qu'elle commençait à peine à panser les douloureuses blessures héritées d'une longue guerre d'indépendance. Cette «Guerre des sables», commencée en octobre 1963, fit l'objet d'une médiation réussie de l'OUA puisque les combats cessèrent le 5 novembre et un cessez-le-feu définitif fut proclamé le 20 février 1964. Les frontières entre les deux voisins restèrent inchangées. Les chefs d'Etat et de gouvernement ont rejeté les prétentions du Maroc, faisant prévaloir le principe de l'intangibilité des frontières héritées à l'indépendance.
    Le conflit algéro-marocain eut raison des velléités de ceux qui demandaient la révision des frontières. La réaffirmation de ce principe, applicable à toute l'Afrique, était devenue plus que nécessaire. La résolution du Caire AHG /16 -I, mentionnée plus haut, fut adoptée à la quasi-unanimité des Etats membres de l'OUA. Deux pays seulement firent des réserves:
    1-La Somalie qui revendiquait l'Ogaden éthiopien et une partie du nord du Kenya. -Elle vit ses rêves s'évanouir lorsque le Sommet de Nairobi (24 - 27 juin 1981) reconnut que la région de l'Ogaden appartient à l'Ethiopie.
    2-Le Maroc qui était porté par le fantasme du «Grand Maroc».
    On peut constater que depuis son indépendance, le Maroc affiche publiquement une politique expansionniste au détriment de ses voisins. Depuis plus de 50 ans, la question du Sahara occidental fournit la meilleure illustration du fantasme «royal». Cette question est inscrite sur la liste des territoires non autonomes de l'ONU depuis 1963. Le 16 octobre 1964, le Comité spécial onusien chargé d'étudier la situation en ce qui concerne l'application de la Déclaration sur l'octroi de l'indépendance aux pays et aux peuples coloniaux (résolution 15-14 du 14 décembre 1960), qui fonde la doctrine onusienne en matière de décolonisation, a adressé un rapport à l'Assemblée générale. Celle-ci a adopté une résolution sur le Sahara occidental (2072-XX).

    La doctrine sur les frontières
    D'autres résolutions suivront, y compris au Conseil de sécurité, ayant pour point central le droit à l'autodétermination du peuple sahraoui à travers un référendum juste et libre. S'agissant de l'OUA, elle a consacré une décision à la question du Sahara occidental dès son 3ème Sommet tenu à Addis-Abeba, du 5 au 9 novembre 1966.
    Celle-ci était désormais à l'ordre du jour de l'Organisation panafricaine dont, il faut le rappeler, la mission principale était le parachèvement de la décolonisation de l'Afrique.
    Le Maroc, qui faisait équipe avec les autres pays voisins du Sahara occidental pour débarrasser ce territoire du colonialisme espagnol, jeta le masque après certains événements dont:
    -la création en 1973 d'un mouvement politique et militaire sahraoui, le Front Polisario, par le chahid El-Ouali Mustapha Sayed;
    -la réaffirmation par l'Assemblée générale des Nations unies, le 13 décembre 1974, du droit à l'autodétermination du Sahara espagnol, la demande d'un avis consultatif à la Cour internationale de justice (CIJ) et l'envoi d'une mission pour visiter le territoire (résolution 3292);
    -la mission de l'ONU visite le Sahara occidental et les pays voisins en mai - juin 1975. Dans un rapport remis le 15 octobre 1975 elle conclut ce qui suit: «Un consensus écrasant parmi les Sahraouis est en faveur de l'indépendance et en opposition à l'intégration avec tout pays voisin»;
    -la CIJ rend un avis le 16 octobre 1975 qui conclut que rien n'est de nature à entraver «l'application du principe d'autodétermination grâce à l'expression libre et authentique de la volonté des populations du territoire».
    1-Début novembre 1975, il envahit le Sahara occidental en organisant une farce appelée «marche verte», en violation des résolutions du Conseil de sécurité (377 du 22 octobre 1975 et 379 du 2 novembre 1975) et de l'appel du président dudit Conseil. En réalité, il s'agissait d'une occupation militaire musclée du territoire, avec la complicité de l'Espagne, qui força beaucoup de Sahraouis à fuir vers l'Algérie sous les bombardements au napalm de l'aviation marocaine.
    Dernière modification par ACAPULCO, 31 juillet 2016, 17h45.
    Il ne faut pas de tout pour faire un monde. Il faut du bonheur et rien d'autre.
    (Paul Eluard)

  • #2
    SUITE La «Guerre des sables» de 1963
    Le 6 novembre, le Conseil de sécurité adopte une nouvelle résolution (380) qui «demande au Maroc de retirer immédiatement du territoire du Sahara occidental tous les participants à la marche».
    2-A la mi-novembre 1975, il signe les accords de Madrid avec le régime franquiste moribond. Le territoire est divisé entre le Maroc et la Mauritanie (comment peut-on diviser un territoire qu'on prétend sien?), sans consultation préalable de la population. Le Front Polisario tourne ses armes contre les armées marocaine et mauritanienne. L'Assemblée générale des Nations unies adopte une résolution le 10 décembre (3458) qui approuve le rapport de la mission de l'ONU et l'avis de la CIJ, concernant notamment l'organisation d'un référendum, et «réaffirme le droit inaliénable du peuple du Sahara espagnol à l'autodétermination, conformément à la résolution 1514 (XV)» qui est la pierre angulaire de la doctrine onusienne en matière de décolonisation.
    En 1976, l'OUA reconnaît le Front Polisario comme mouvement de libération nationale, malgré l'opposition du Maroc. La Rasd est proclamée à Bir Lahlou, le 27 février 1976.
    Le 5 août 1979, la Mauritanie renonce à ses prétentions sur le Sahara occidental et conclut l'accord d'Alger avec le mouvement indépendantiste sahraoui. Elle se retire de la partie du territoire qu'elle occupait. Le Maroc l'envahit aussitôt. La Rasd fut reconnue par de nombreux pays africains et réussit à totaliser la majorité simple requise pour être admise à l'OUA. Malgré les efforts de blocage du Maroc et de ses alliés, le droit finit par prévaloir. Deux sommets furent décisifs:
    1-Le Sommet de Freetown (Sierra Leone, 1er - 4 juillet 1980):
    La question du Sahara occidental fut au centre des travaux. La Rasd avait réuni la majorité requise (26) pour son admission, mais les chefs d'Etat et de gouvernement acceptèrent de donner encore une chance au Maroc pour l'amener à négocier directement avec le Front Polisario. Parmi ces derniers, Julius Nyerere, Mathieu Kérékou et Mohamed Seddik Benyahia.
    D'autres, comme Sékou Touré et Senghor, vin rent au secours de M'hamed Boucetta, ministre des Affaires étrangères du Maroc, en essayant laborieusement de défendre la motion qu'il avait présentée, soit une question préjudicielle destinée à bloquer l'admission de la Rasd en déniant à celle-ci les attributs d'un Etat. Les débats furent violents et Senghor surtout laissa quelques plumes (1).
    La motion du Maroc ne passa pas et le sommet accorda à ce pays une autre chance de s'amender et d'accepter de négocier avec le Front Polisario. Un comité ad-hoc fut établi à cette fin, mais ses efforts restèrent vains, se heurtant à l'intransigeance du Maroc pour lequel le sommet de l'OUA prévu à Nairobi s'annonçait périlleux. D'autant plus, qu'au Conseil des ministres de l'OUA, au mois de février 1981, plusieurs délégations pressèrent le secrétaire général de notifier à la Rasd son admission.
    2-Le Sommet de Nairobi (Kenya, 24 - 27 juin 1981)
    Alors que celui de Freetown n'a attiré que 14 chefs d'Etat, le Sommet de Nairobi a enregistré la présence de 35 d'entre eux, ce qui lui conféra une légitimité particulière. (Ce record ne sera battu que par le Sommet d'Alger, en 1999, avec 38 chefs d'Etat, un vice-président et six Premiers ministres). Hassan II, qui ne cachait pas son mépris pour l'OUA et ne participait pas à ses sommets (il l'a traitée de noms peu flatteurs comme «conférence tam-tam» ou «cloaque», voulant peut-être, consciemment ou non, surpasser le général de Gaulle qui traitait l'ONU de «machin», pendant la Guerre d'Algérie) fit exceptionnellement le déplacement à Nairobi. Ses interventions soporifiques en plénière mirent mal à l'aise beaucoup de ses pairs. Une femme, Maria do Nascimento da Graça Amorim, ministre des Affaires étrangères de Sao Tomé-et Principe, finit par le doucher en déclarant: «Majesté, nous aimons le théâtre, mais nous n'y allons pas tous les soirs.» Le président en exercice et président du Kenya, Daniel Arap Moi, décida de réunir à huis clos les chefs de délégations qui mirent sous pression le roi Hassan II. Celui-ci accepta la tenue d'un référendum d'autodétermination au Sahara occidental et retourna à Rabat avant la fin du sommet. Alors que ses pairs étaient encore réunis à Nairobi, il renia l'engagement pris devant eux en qualifiant le référendum de «confirmatif». De quoi? De la «marocanité du Sahara occidental», bien entendu. Ce fut le début de la descente aux enfers du Maroc.
    Ignorant la volte-face royale, le sommet adopta une résolution dans laquelle il «se félicite de l'engagement solennel de Sa Majesté le roi Hassan II du Maroc d'accepter l'organisation d'un référendum sur le territoire du Sahara occidental». En outre, il mit sur pied un Comité spécial chargé de l'organisation dudit référendum. Celui-ci se réunit à Nairobi à deux reprises
    (les 24 et 25 août 1981 et les 8 et 9 février 1982). Il se heurta à l'intransigeance marocaine portée par le roi lui-même. Il fut constaté que le Maroc était plus intéressé par un cessez-le-feu que par le référendum et qu'il manoeuvrait pour dessaisir l'OUA du dossier du Sahara occidental au profit de l'ONU. (2).
    Le sens du compromis qui avait animé les chefs d'Etat à l'égard du Maroc n'avait plus de raison d'être et le secrétaire général de l'OUA, le Togolais Edem Kodjo se devait de revenir à la Charte et notifier à la Rasd son admission. Bien que ceci entre dans ses prérogatives, il l'avait certainement fait avec le feu vert de nombreux chefs d'Etat dont le président en exercice, Daniel Arap Moi.
    A l'ouverture du Conseil des ministres, la délégation de la Rasd occupa le siège prévu pour elle dans l'Africa Hall. Les pro-Marocains décidèrent de boycotter les travaux et quittèrent la salle, progressivement, au fil des instructions reçues de leurs capitales. Leur objectif était de faire échouer le Conseil des ministres en le privant de quorum. Ce fut pour eux un échec cuisant. Les travaux se poursuivirent et le Conseil adopta son rapport avec le quorum et en présence de la Rasd.
    Après l'admission de la Rasd comme membre de l'OUA, le Maroc et ses alliés ont opté pour le boycott des réunions, tout en sachant que ce choix peu avisé mettait en péril l'existence même de l'Organisation panafricaine. C'est ainsi que deux tentatives pour réunir le sommet à Tripoli en 1982 échouèrent faute de quorum, soit la présence des deux tiers des Etats membres. Le Maroc et ses alliés disposaient d'une minorité de blocage:
    -la première tentative eut lieu entre le 5 et le 8 août. Les boycotteurs invoquèrent la présence de la Rasd pour ne pas prendre part au sommet.
    -la seconde eut lieu le 26 novembre. Dans un geste d'apaisement, la délégation de la Rasd décida volontairement de ne pas se rendre à Tripoli. Piégés, les boycotteurs invoquèrent la présence du président tchadien, Hissen Habré, pour ne pas participer au sommet.
    En fait, dans les deux cas, la Rasd et le Tchad furent des prétextes pour empêcher le colonel El Gueddafi d'accéder à la présidence de l'OUA. Le Maroc et ses alliés étaient les acteurs de cette triste entreprise, mais les tireurs de ficelles étaient extra-africains.

    Un siège à l'Africa Hall
    Après les tentatives ratées de Tripoli, l'OUA tente de ressouder ses rangs et tient ses sommets au siège, à Addis-Abeba.
    Le premier eut lieu du 8 au 12 juin 1983. Hissen Habré siège normalement parmi ses pairs. La Rasd, toujours dans un souci d'apaisement, s'abstient volontairement. Le sommet identifie clairement les deux parties en conflit au Sahara occidental, à savoir le Maroc et le Front Polisario.
    Le sommet suivant eut lieu du 12 au 15 novembre 1984. Tous savaient que la Rasd avait décidé de mettre fin à son abstention volontaire et qu'elle allait prendre part aux travaux. Le Maroc ne réussit pas à mobiliser une minorité de blocage comme à Tripoli. Il ne lui restait plus que le retrait que le roi Hassan II signifia par lettre, lue en séance plénière par son conseiller, Ahmed Réda Guedira, en présence de la délégation de la Rasd. Celle-ci resta à son siège alors que la délégation marocaine quitta la salle. Le sommet tourna la page et poursuivit ses travaux. Depuis 1984, la Rasd a siégé à l'OUA jusqu'à la dissolution de celle-ci en 2001.
    Depuis 2002, elle est membre fondateur de l'Union africaine (UA).
    Après une absence de 32 ans, le Maroc se rappelle au bon souvenir de l'Afrique à l'occasion du Sommet de l'UA à Kigali. On annonça même la venue du roi Mohammed VI. Finalement c'est par une lettre remise au président en exercice, Idriss Deby, que Sa Majesté fit part de sa volonté d'occuper «sa place naturelle au sein de sa famille institutionnelle». Les arguments peu diplomatiques avancés pour justifier cette volte-face importent peu. Par contre, il convient de noter que la lettre royale, dont la lecture renseigne sur le déphasage de ses rédacteurs par rapport à la réalité, ne fait pas mystère de bouter hors de l'UA la Rasd qui en est un membre fondateur. Il est vrai qu'après 32 ans d'absence on perd le sens des réalités. Le Maroc aurait été mieux inspiré de se conformer à la procédure d'adhésion en adressant une demande à la présidente de la Commission comme le stipule l'article 29 de l'acte constitutif de l'UA:
    «1. Tout Etat africain peut, à tout moment après l'entrée en vigueur du présent Acte, notifier au président de la Commission son intention d'adhérer au présent Acte et d'être admis comme membre de l'Union.
    2. Le président de la Commission, dès réception d'une telle notification, en communique copies à tous les Etats membres. L'admission est décidée à la majorité simple des Etats membres. La décision de chaque Etat membre est transmise au président de la Commission qui communique la décision d'admission à l'Etat intéressé, après réception du nombre de voix requis.» Mais, fidèle à ses habitudes consistant à emprunter des chemins tortueux, le Maroc actionna ses alliés de toujours de la «françafrique» pour mettre la pression sur l'UA. Ces derniers adressèrent au président en exercice de l'UA une motion dans laquelle ils «saluent la décision du Royaume du Maroc...d'intégrer l'UA» et demandent «la suspension prochaine de la Rasd des activités de l'UA».
    Le Sommet de Kigali a consacré ses travaux à des dossiers plus importants comme la situation au Soudan du Sud, qui fut le sujet de préoccupation principal des chefs d'Etat et de gouvernement, l'élection d'un nouveau commissaire de l'UA (reportée finalement au prochain sommet), la crise du Burundi ou encore le terrorisme transnational et le financement du budget de l'UA. Il n'a pas adopté la motion présentée par les alliés du Maroc, qui, en principe, n'existe plus. Il reste la lettre du roi remise au président en exercice de l'UA qui en a simplement informé la présidente de la Commission. Dans tous les cas, elle ne peut pas être circulée aux Etats membres en tant que demande d'adhésion. Le roi Mohammed VI écrit dans sa missive: «Cela fait longtemps que nos amis nous demandent de revenir parmi eux, pour que le Maroc retrouve sa place naturelle au sein de sa famille institutionnelle. Ce moment est donc arrivé.» Il parle donc clairement de réintégration. Or, il s'agit d'adhésion à une nouvelle organisation, en l'occurrence l'UA, créée en 2002. L'OUA, que le Maroc a quittée volontairement il y a 32 ans, n'existe plus.
    Une éventuelle demande d'adhésion du Maroc à l'UA passe par la procédure rappelée plus haut. Elle doit être faite sans condition car la «suspension» de la Rasd demandée par le Maroc et ses alliés n'est pas possible. L'Acte constitutif ne la prévoit que dans un seul cas, comme le stipule l'Article 30: «Les Gouvernements qui accèdent au pouvoir par des moyens anticonstitutionnels ne sont pas admis à participer aux activités de l'Union.»
    En conséquence, si le Maroc introduit une demande d'adhésion à l'UA, la Rasd sera consultée et aura son mot à dire sur la question. Certes aucun Etat n'a un droit de veto, mais il est peu probable que cette procédure humiliante soit acceptable pour la diplomatie marocaine. Quelle serait l'alternative pour satisfaire les désirs royaux? l'amendement de l'Acte constitutif de l'UA? Le Maroc et ses alliés tenteront-ils une telle aventure qui est longue et périlleuse?
    Cette entreprise hasardeuse à Kigali ressemble à un coup médiatique, à un écran de fumée destiné à détourner l'attention des déboires enregistrés ces derniers temps par le Maroc au Conseil de sécurité, notamment l'affaire des éléments de la composante civile de la Minurso qui a forcé le roi à faire une reculade honteuse.l'expression-
    Il ne faut pas de tout pour faire un monde. Il faut du bonheur et rien d'autre.
    (Paul Eluard)

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