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Pourquoi n'existe-t-il pas un lobby maghrébin?

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  • Pourquoi n'existe-t-il pas un lobby maghrébin?

    Cinq millions de maghrébins et pourtant cette communauté n'a aucun poids dans le paysage politique français.

    Avec six millions de citoyens, la communauté Juive (sans aucun préjugé xénophobe, je m'empresse à le signifier) pèse, par contre, beaucoup plus lourd sur les décisions politiques de l'Hexagone.

    Si certaines explications peuvent effectivement s'avancer, d'autres énigmes en survivent cependant.

    A votre avis?
    __________________________________________


    L'élite beur tisse son propre réseau

    Loin du bitume et des tapis de prières, ils "luttent" au milieu des couverts argentés d'un grand restaurant ou sous les lustres d'un palace parisien. Dans un demi-soupir résigné, ils disent que pour compter dans la société française, il faut se compter, constituer une "force".

    Ni "barbus" ni "racailles". Ils sont hauts fonctionnaires, chefs d'entreprise, élus ou militants associatifs. Proches du pouvoir politique, le plus souvent de droite, libéraux parce que, disent-ils, dégoûtés par la gauche et SOS-Racisme, ils constituent l'"élite beur" sans jamais en revendiquer le titre. Une élite qui veut désormais participer au débat public sans aucune concession et se retrouve dans des clubs de prestige, à l'image du Rotary, ou dans des mouvements, loin des partis politiques traditionnels (Le Monde du 21 février), comme Averroès, le Club du XXe siècle ou encore Convergences. Une émulation dopée par la récente crise des banlieues.

    "C'est une génération qui arrive à une maturité politique. Elle veut inverser une culture d'échec en culture d'ambition", affirme Djida Tazdaïd, ancienne députée européenne (Verts), initiatrice du Mouvement des musulmans laïques de France, lancé en mai 2003. "Cela peut ressembler à du lobbying mais avec une volonté de s'inscrire dans un espace républicain et pas communautaire", précise-t-elle.

    "Les politiques veulent faire pour nous un "nous" dans lequel on ne se reconnaît pas", assure Amirouche Laïdi, fondateur et président d'un des premiers clubs du genre en France, Averroès, en 1997. "Nous ne faisons pas du communautarisme. L'élément que nous avons en commun avec les autres membres, c'est la discrimination et pas l'origine ethnique", affirme-t-il.
    Averroès a comme vocation d'"irriguer de la diversité" dans les médias pour stopper "les clichés et les stéréotypes" détaille M. Laïdi. Avec la bénédiction d'Etienne Mougeotte, vice-président de TF1, cet ancien journaliste de 39 ans conseille les sociétés de casting pour les émissions de télé-réalité comme la Star Academy. Mais la grande fierté de cet adjoint (apparenté UMP) au maire de Suresnes, c'est d'avoir participé, le 22 novembre à l'Elysée, à la rencontre entre le président de la République et les responsables des chaînes de télévision sur la question de la diversité à l'antenne.

    "Diversité" mais surtout "réseau". Depuis que le Club du XXIe siècle a été lancé en févier 2004, les 200 membres "de haut niveau" et "de toutes origines" ont déjà reçu lors de dîners Jean-Martin Folz, président de PSA Peugeot Citroën, le président de l'UMP et ministre de l'intérieur Nicolas Sarkozy, le socialiste Laurent Fabius, le journaliste Patrick Poivre d'Arvor, le comédien Jamel Debbouze... Cette mise en relation ne peut être constructive que dans "l'action", martèle son président, Hakim El Karoui, 34 ans, normalien, agrégé de géographie et ancienne "plume" de Jean-Pierre Raffarin. Aujourd'hui conseiller du ministre de l'économie, Thierry Breton, il souhaite créer "un fonds d'investissement" pour aider de jeunes entrepreneurs dans les "quartiers difficiles".

    Cette obsession de tisser un réseau peut se comprendre lorsqu'on se donne comme premier objectif de lutter contre les discriminations touchant "les oubliés de l'égalité des chances". Cette expression est de Yazid Sabeg. Agé de 55 ans, fils d'un docker algérien, il préside le conseil d'administration de CS Communication et Systèmes, entreprise de 4 000 employés. C'est un peu le chef naturel de cette "élite beur". Courtisé par les députés, habitué des plateaux de télé, proche du ministre de l'emploi Jean-Louis Borloo, son nom aurait même circulé comme "ministrable", après le départ de Jean-Pierre Raffarin de Matignon.

    Il y a trois ans, il a créé la Clé : la Commission laïque pour l'égalité. Ce "petit" club, épaulé par François-Aïssa Touazi, conseiller du ministre des affaires étrangères Philippe Douste-Blazy, répond à une révolte. "Mes enfants sont éduqués dans les meilleures écoles de Paris et on leur dit encore aujourd'hui "retourne dans ton pays". C'est inacceptable !", confie-t-il. Il veut faire de la Clé une "force de réflexion et de proposition". Yazid Sabeg est un des initiateurs de la "charte pour la diversité", un des premiers à croire à la discrimination positive, et aussi à l'égalité des chances. Il se distingue des autres cercles en n'organisant pas de dîner ou de rencontre avec des personnalités. Avec une franchise un rien arrogante, il précise : "Je ne suis pas une agence de relations publiques ou de placements." Son ennemi : "les idées comme celles d'(Alain) Finkielkraut", affirme-t-il. Son chantier : l'accès des minorités aux grandes écoles comme l'ENA.

    Pour le politologue Vincent Geisser, chercheur au CNRS et auteur d'un ouvrage consacré aux élites maghrébines dans le système politique français, ces clubs représentent une manière "d'exister", et leur essor constitue une double réponse. A la génération Mitterrand d'abord, car "le PS n'a pas su laisser la place aux beurs qui militaient fortement dans le parti. Aujourd'hui, ils disent, avec leur club, qu'ils sont capables de se prendre en charge d'une manière très démocratique". Mais aussi une réponse "à la survisibilité des associations musulmanes" après la mise en place du Conseil français du culte musulman (CFCM) et le vif débat autour de l'islam en France. Il poursuit : "L'islamisme fait peur à cette élite laïque qui reproduit implicitement un imaginaire de "franc-maçonnerie". Avec la volonté de copier le CRIF (Conseil représentatif des institutions juives de France) en faisant des dîners de gala. Mais au fond, ils ont parfaitement compris comment fonctionne la République."

    TROP ÉLITISTES
    Certains jugent ces clubs trop restreints, trop élitistes. Ils préfèrent alors se retrouver dans des mouvements "ouverts à tous" sans distinction de porte-monnaie ou de statut social. C'est le cas de Rachid Mokran, 44 ans, conseiller du ministre des PME, Renaud Dutreil. Il vient de lancer Diversité républicaine. Il compte notamment d'anciens champions du monde de boxe qui sont, selon lui, "une référence sociologique indéniable pour les jeunes des quartiers".
    Parmi ces mouvements, République ensemble, nouvellement fondée par l'ancienne secrétaire d'Etat au développement durable, Tokia Saïfi. La députée européenne (UMP) se veut une intermédiaire avec les collectivités locales. Elle propose entre autres, sans ciller, qu'"une personne des beaux quartiers parraine un jeune des cités comme on peut le faire avec un petit africain". Azzedine Haffar, conseiller municipal PRG de Décines (Rhône) a, de son côté, mis en place, en 2001, l'Association nationale des élus de banlieues (ANEB). Il veille scrupuleusement sur la diversité "des représentants de la République". Karim Zeribi, 39 ans, ancien conseiller de Jean-Pierre Chevènement au ministère de l'intérieur, a, lui, lancé Agir pour la citoyenneté en 2001. Il est l'inventeur du Parlement des banlieues qui s'est tenu au Sénat le 26 novembre.

    En vue des élections de 2007, le PS, un peu dépassé, surveille avec attention cette floraison de clubs dans lesquels s'investissent aussi ses militants. Pas question, pour lui, de les laisser se fédérer à l'instar du tout jeune Conseil représentatif des associations noires (CRAN). Malek Boutih, secrétaire national chargé des questions de société au PS, reconnaît que ces clubs et mouvements répondent à "un besoin de promotion de "l'élite beur"" et qu'"ils sont des locomotives. Mais, ils instrumentalisent la question de la discrimination dont ils ne sont pas si victimes que ça". Pour lui, "le premier parti beur reste le PS". A l'évidence, ce n'est pas vrai pour l'élite beur.


    Soure: LE MONDE | 16.12.05 | 14h24

  • #2
    quel lobby ? juste essayer de faire des choses ensemble bien sans un esprit de repli et dans un souci de valorisation dans la Republique française , on y arrive pas

    t'as pas vu que dans chacun des groupes ( d'origine) , algeriens, marocains, tunisiens....y a une forte minorité archaïque qui ne sait que faire du testet, paranoîa , settoutisme, ''el baard/ bouradine'' et se tirer la bourre. rivalité ...je l'ai vu dans le travail.

    quel organisation?

    t'as pas vu dans certaines organisations, partis, cercles ( pas partout ) mais dans les villes de sauvages ( Paris, surtout, un peu moins à Lyon et à Marseille....... tirage de bourre entre une minorité parmi les d'origine immigrés et une minorité parmi les enfants de harkis...precisement dans certains des cercles cités plus haut dans l'article.


    c'est pas general mais je suivais un peu ça entre 2000 et 2003....et je l'ai vu et on m'en a raconté.

    pas noircir le tableau, tout n'est pas noir. y en a pas mal qui ont de la hauteur de vue ...y en a même dans ce forum..ça rassure un peu

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    • #3
      La sauce ne prend pas

      c'est comme la nitro et la glycérine: prises séparément c'est walou, elles sont inertes et inoffensives et dès qu'on les rapproche ça explose avant l'heure et ça fait que des dégâts.
      Kindness is the only language that the deaf can hear and the blind can see - Mark Twain

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      • #4
        Parce qu'il y a des salons maghrébins à la place
        « La voix de la mer parle à l'âme. Le contact de la mer est sensuel et enlace le corps dans une douce et secrète étreinte. »

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        • #5
          Il y a déjà le loby ses ZEPistes ... Hélas, c'est surtout cette caractéristiques qui colle à la communauté maghrébine.
          de un la communauté maghrébine à du mal à s'organiser pour la religion (c'est sarkozy qui a poussait les chose et c'est encore vraiment une unité).
          de deux la communauté maghrébine est peu intellectuelle (en proportion, bien sûr.
          de trois il n'est pas ancré dans les mentalités de culture d'organisation plus grande pour peser sur les politiques, le monde de l'entreprise, ... Nous fonctionnons encore au stade artisanal.
          Je suis père et fais de mon mieux au regard de cette citation :
          L'exemple, c'est tout ce qu'un père peut faire pour ses enfants. Thomas Mann

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          • #6
            Adhrhar

            Yu fais là un constat très réaliste mais qu'est ce que tu vois comme solution pour "secouer le cocotier" et espérer changer les choses.

            Parfois je me dis qu'il faudrait qu'on soit victimes d'un bon pogrom, un truc mémorable pour qu'on se serre enfin les coudes entre nous et qu'on avance. C'est une loi physique: + on tombe bien bas plus on a tendance à se relever pour s'élever bien haut.
            Kindness is the only language that the deaf can hear and the blind can see - Mark Twain

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            • #7
              Si l'on enlève les pseudos querelles entre tous les adjectifs et compléments du nom ( maghrébin, beur, beurgeois,musulman , arabe...) cela pourra peut-être avancer, enfin ....
              Cependant, si tu veux faire une comparaison, le lobby juif est rassembleur au sens où il s'agit d'un groupe religieux rassemblant des français qui se considèrent français...pour les autres, tant qu'ils n'arriveront pas à se definir, il sera difficile de les représenter...

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              • #8
                Je faisais allusion à des personnes comme DSK, BHL, Finkielkraut, , rec, etc.

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