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la langue maternelle tamazight et l’enseignement des matières scientifiques

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  • la langue maternelle tamazight et l’enseignement des matières scientifiques

    Faire de tamazight une langue d’enseignement des matières scientifiques, entre autres les mathématiques, est le thème d’une conférence animée, jeudi dernier, au niveau de la maison de jeunes de Barbacha, par le professeur Rachid Aït Ali Oukaci et le Docteur Malika Aït Amer, enseignants au Canda où ils se sont installés il y a quelques années. Les conférenciers ont expliqué que c’est à travers un concept américain, traduit en français par «Pourquoi faire compliquer ce qui est simple» qu’est venue l’idée d’enseigner les mathématiques au primaire, mais aussi les autres matières comme la géographie et l’histoire, en utilisant la langue maternelle, histoire de valoriser le capital de l’enfant acquis chez ses parents.

    Histoire aussi de faire un lien direct entre l’environnement familial et celui de l’école, car l’on constate de nos jours que des enfants trouvent des difficultés à suivre certaines matières, en premier lieu les mathématiques. Dr Aït Amer a d’ailleurs confirmé ce constat en indiquant que, dans une classe, ceux qui maîtrisent les Maths ne dépassent pas le nombre des doigts d’une seule main, alors que nos enfants ne trouvent aucune difficulté à bien utiliser la monnaie pour des achats chez le commerçant du coin.

    Cela dit, et de l’avis des conférenciers, la rupture avec la langue maternelle chez nous, une fois que l’enfant arrive à l’âge scolaire, serait à l’origine de cet «échec», et c’est l’objectif central de ce nouveau concept qui fait que tamazight peut jouer le rôle d’outil par excellence dans l’apprentissage des mathématiques et d’autres matières scientifiques chez les petits. Un concept qui constitue le sujet du projet d’un groupe d’universitaires et d’enseignants au Canada qui font partie de la fondation «Tirgwa» dont ces deux animateurs du jour qui se trouvent depuis quelques jours en Algérie pour promouvoir leur idée. «Nous avons sillonné plusieurs régions du pays et surtout des localités en Kabylie où nous avons constaté un engouement chez les jeunes concernant notre concept d’enseigner les mathématiques dans leur langue maternelle. Et notre langue possède tous les éléments nécessaires en vocabulaire et lexique pour assumer ce rôle», dira Malika Aït Amer, précisant que ce projet a débuté en 2003 et a connu un large succès au Canada.
    Et pour tester et vérifier la compatibilité du concept avec la réalité de notre société, la Kabylo-Canadienne a confié qu’elle avait conduit l’expérience avec ses propres enfants. Elle affirmera que ceux-ci ont beaucoup apprécié et persévéré dans l’apprentissage des maths en kabyle.
    Ce concept mathématique, de René Descartes, fait partie des activités du groupe «Tirgwa» qui l’ont adapté sous forme d’un conte pour enfants intitulé «Une mouche dans le ciel». Ce conte a fait l’objet d’une traduction en kabyle et a constitué un model d’emploi de la langue tamazight dans l’enseignement, dont celui des mathématiques et de toutes les matières scientifiques. Beaucoup d’étudiants et d’enseignants de cette langue approuvent l’idée et sont convaincus que ce concept peut être un bol d’oxygène pour le tamazight, en sortant cette langue de son aspect passif vers un autre plus actif. Et le but est double : promouvoir notre langue maternelle et acquérir et installer une nouvelle pédagogie dans l’enseignement des langues scientifiques. Un apprentissage ludique qui accroche les petits et qui aboutira aux paliers supérieurs de l’enseignement, notamment des mathématiques.
    Et la formule adoptée par ces experts intéresse déjà les responsables du secteur de l’éducation. Une rencontre a déjà eu lieu avec un conseiller du ministère de tutelle qui a écouté les explications des deux professeurs concernant ce projet. Notons que cette conférence a été initiée par l’association des jeunes d’Irman de la localité d’Aït Sidi Ali, dans la commune de Barbacha.

    Nadir Touati


    Depeche de kabylie.
    dz(0000/1111)dz
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