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Maroc je t'aime, mais je te quitte

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  • Maroc je t'aime, mais je te quitte

    Après une vingtaine d'années passées au Maroc, mon départ se profile davantage à chaque instant. Étudiant en école de commerce en France, mon envie de rentrer chez moi décroît à mesure que la fin de mes études approche. Ma seule volonté en allant étudier à l'étranger était initialement de mieux me former pour servir idéalement mon pays dans le futur. Ce Maroc, j'y ai grandi. Il fut un temps où je l'ai chéri et aimé de tout mon cœur, mais à présent une seule envie me prend: l'éloignement.

    Quitter sa terre natale n'est pas chose aisée. Mon attachement à mes racines restera éternel, mes origines me colleront à la peau jusqu'à mon dernier souffle. La culture dont j'ai hérité fut une richesse que j'ai eu la chance de recevoir, m'ayant permis de savoir qui j'étais pour ensuite savoir où aller: "Un peuple qui ne connaît pas son passé, ses origines et sa culture ressemble à un arbre sans racines", Marcus Garvey l'avait bien compris. Les us et coutumes locales font partie intégrante de mon être. Mais les valeurs de mon pays se perdent graduellement au grand dam de ses citoyens.

    La mentalité marocaine me laisse souvent perplexe. L'insécurité grandissante est accablante alors même que les discours des hommes politiques à ce propos sont d'une vacuité affligeante. La capitale économique est en effet devenue l'une des trois villes les plus dangereuses du monde arabe d'après le "Crime Index 2015 Mid-year". Se balader la journée étant relativement risqué, le faire la nuit demeure une utopie, pour peu que vous teniez à vos effets personnels. Ce sentiment d'appréhension qui vous traverse à l'instant où vous sortez de chez vous est pour chacun fondé sur un passé plus ou moins lourd. Allant du vol de smartphone à la menace au sabre, les agressions sont fréquentes dans une métropole impuissante face à l'afflux de malfrats qui ne sauraient être inquiétés à Casablanca où l'on dénombre seulement 177 gendarmes pour 800.000 habitants.

    Leurs moyens de dissuasions bien maigres contribuent à ce climat d'insécurité malsain et pesant. Les citoyens sont inquiets dans un pays où le "tcharmil" se développe, à savoir le fait de poster sur les réseaux sociaux le butin obtenu après une agression. Les smartphones volés sont érigés en trophées par ces agresseurs bien souvent en marge de la société et du système éducatif. Et d'après divers témoignages, les assaillants exposeraient des téléphones apparemment volés dans des stands, sans la moindre honte ni vergogne.

    Il est selon moi nécessaire de combattre le mal à la racine dans un souci d'harmonie et de cohésion nationale. Ayant été élevé "à l'occidentale", le fait qu'une fille ne puisse pas se balader en jupe sous peine d'être agressée est tout autant désespérant. En outre, la réussite sociale peut s'avérer préjudiciable, si bien que la probabilité de se faire agresser est fonction croissante du prix de vos vêtements ou de la valeur de votre voiture. Je suis dépité par les sifflements récurrents à l'encontre d'adolescentes qui ne demandent qu'une seule chose: la liberté. Liberté de s'exprimer, de se vêtir, de profiter de leur jeunesse dans un pays où le fait de répondre au téléphone dans la rue sans se cacher au préalable relève du fantasme.

    L'une d'entre elles témoignait il y a de cela quelques mois dans un article aussi bouleversant qu'émouvant: "Je rêve qu'un jour je marcherai 50 mètres dans les rues de Casablanca sans être menacée par un voleur ou harcelée par un pervers sexuel". Toute renonciation à notre liberté, toute abdication, aussi minime soit-elle, est impensable en mon sens: "Renoncer à sa liberté, c'est renoncer à sa qualité d'homme", comme l'a très justement dit Rousseau dans son œuvre Du contrat social.

    Impuissant, je vois quotidiennement les valeurs de respect d'autrui et de politesse que l'on m'a inculquées dès mon plus jeune âge bafouées. Je ne parlerai pas des inégalités sociales croissantes, du taux d'illettrisme avoisinant les 50% ou encore du travail des enfants officieusement intégré au sein de la population malgré la recrudescence d'associations défendant les droits de ces enfants (Al Bayti et Insaf pour ne citer qu'elles).

    Mais essayer de corriger les disparités est selon moi une vaine tentative au vu de leur importance. Je n'aborderai pas non plus l'état déplorable de notre système de santé ni même les difficultés liées au traitement des déchets. Je m'attarderai encore moins sur les innombrables problèmes sociaux et la liberté d'expression inexistante. Enfin, inutile de s'éterniser sur le fanatisme intransigeant d'une partie de la population, le racisme envers les Subsahariens, la densité de la circulation ou encore les problèmes d'eau potable.

    Tout cela demeure dérisoire face à l'infinité de défis auxquels le Maroc doit faire face, à commencer par la corruption grandissante en dépit des quelques réformes mises en place par le nouveau gouvernement. La récente affaire du wali de Rabat qui se serait vu octroyer un terrain situé dans un quartier huppé à bas prix n'est qu'une pierre de plus qui s'est vue retirée de l'édifice du progrès.

    Mon Maroc est beau. Nul ne peut le nier. Je ne prétends aucunement partir et ne rien regretter. C'est à vrai dire impossible, de vivre au sein de ce pays sans tomber sous son charme. Du parfum enivrant des escargots de la place Jemaa el-Fna aux plages enchanteresses d'Essaouira en passant par la multitude de merveilles architecturales chargées d'histoire, le Maroc regorge d'innombrables sites féeriques qui font sa renommée.

    Je regretterai indubitablement l'hospitalité de mes compatriotes au même titre que leur humour grivois et léger. Je me lamenterai en me remémorant le parfum suave du thé et des gâteaux que j'avais pour habitude de déguster quotidiennement. Je sangloterai probablement en réécoutant des chansons d'artistes marocains ayant bercé mon enfance. Mon corps manquera assurément des apports en vitamine D qu'il recevait systématiquement, quelle que soit la période de l'année. Ce même corps qui sera confiné dans un espace étroit lorsque je serai à l'étranger, pour un loyer aussi inconcevable qu'exorbitant.

    Toutefois, vous distinguerez immanquablement une poignée de voix discordantes, à l'image de la mienne, venant tarir les divers concerts d'éloges dithyrambiques qui vantent insatiablement les mérites de mon beau Maroc. Quiconque quitte ce pays est inévitablement rongé par un sentiment étrange auquel se mêlent tristesse et regret. Un fragment de mon âme m'attendra dans ma ville natale tandis qu'un morceau de mon cœur se détachera dès lors que j'aurai quitté mon pays.

    Mais mon Maroc agonise. Son économie se développe à la vitesse à laquelle ses valeurs dépérissent. Ce Maroc que j'estimais autrefois n'est plus. Le Maroc que l'on m'a conté, il y a de cela quelques décennies, était un Maroc respectueux et où il faisait bon vivre. Malheureusement, ce Maroc-là, je n'ai pas eu la chance de le connaître. J'ai en revanche grandi dans un Maroc où les valeurs se perdent. Les années auront eu pour effet de me faire perdre progressivement tout espoir d'amélioration du sort de ma nation.

    Sans grande conviction, j'ai toujours au fond de moi l'espoir de retrouver d'ici quelques années un Maroc de la tolérance et du respect. Mais je ne pense pas avoir assez de patience pour ces choses-là. Je veux vivre, m'amuser, m'émanciper, pleurer, rire, crier ; profiter de ma jeunesse et de ma vie comme je l'entends. Et c'est pourquoi mon départ est inéluctable. Un départ temporaire, sans doute, car je me sais incapable de faire le deuil de mon pays. J'écris donc cette lettre comme un appel au progrès, à l'ouverture d'esprit et au renouveau. Comme un chant d'espérance.

    Kamil Haj-Hamou
    Étudiant en école de commerce à Paris

    HuffpostMaghreb
    Si vous ne trouvez pas une prière qui vous convienne, inventez-la.” Saint Augustin

  • #2
    Maroc je t aime
    Je retourne
    On peux réagir selon les circonstances, l âge....
    La haine aveugle

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    • #3
      " Non, je n’ai pas oublié d’où je viens, j'en suis même fière. On ne se déracine pas le temps d’un aller simple Casablanca-Paris. Mais je suis fière aussi de dire que la France, c’est chez moi. Peu de gens comprennent ce qu’être « chez soi » signifie dans le cœur d’un exilé, ce qu’il faut d’amour et de frissons pour appeler une terre d’adoption « chez moi ".
      Dernière modification par rago, 08 août 2016, 19h37.

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      • #4
        *Mais mon Maroc agonise. Son économie se développe à la vitesse à laquelle ses valeurs dépérissent. Ce Maroc que j'estimais autrefois n'est plus. Le Maroc que l'on m'a conté, il y a de cela quelques décennies, était un Maroc respectueux et où il faisait bon vivre. Malheureusement, ce Maroc-là, je n'ai pas eu la chance de le connaître. J'ai en revanche grandi dans un Maroc où les valeurs se perdent. Les années auront eu pour effet de me faire perdre progressivement tout espoir d'amélioration du sort de ma nation.
        A qui sait comprendre , peu de mots suffisent

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        • #5
          qui ne sauraient être inquiétés à Casablanca où l'on dénombre seulement 177 gendarmes pour 800.000 habitants.
          Il est marocain lui .........
          " Je me rend souvent dans les Mosquées, Ou l'ombre est propice au sommeil " O.Khayaâm

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          • #6
            Tu peux rester en France si tu veux
            la france n'a pas changé d'un iota sauf que tu dois enlever le voile, il est interdit.

            On veut pas de ton genre ici. On est prêt à construire le pays brique par brique quite a y mourir de faim.

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            • #7
              Perso je le soutiens! Il parle de l'insécurité et du harcèlement que subisse nos sœurs! Dans un pays Musulman c'est inadmissible ! Rien n'est fait ! On inaugure dès projet A tour de bras mais on laisse des bras cassé s'en prendre au peuple! C'est àu toi de se bouger et de taper du poing sur la table . Du de temps de Hassan 2 , cela était inpossible . TANGER, FES et casa sont laisser entre les mains de bandit véreux . C'est inadmissible

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              • #8
                Un tel sujet est indigne envers le peuple marocain.

                Autant- mes amis Mansour Ben Barka que Ahmed Bennani aiment leur pays et c'est tout en leur honneur!

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                • #9
                  Leco
                  le toi c'est toi et moi
                  si on quitte le Navire, toi , lui et moi
                  c'est qu'on est des faibles


                  je vais changer de sujet j'en suis désolé

                  une question qui me tient à coeur

                  marocains et algériens, sommes nous ennemis? Frères ennemis ou quoi au juste.
                  On s'insulte a longueur de journée, on s'indigne, on se dénigre, on se cherche les points faibles.
                  Est ce par haine ou par amour?
                  Nihal, la petite, n'est elle pas marocaine? Algero-marocaine?
                  J'ai le pré sentiment qu'on nous force à faire fausse route.
                  Cette minable affaire du Sahara, gérée par autrui pour nous diviser, nous massacrer. Sommes nous aussi bête au point de dénigrer les sahraoui? Une partie de nous même. Qui sommes nous? Ou allons nous avec toute cette haine qui nous ronge de l'interieur?
                  Allons nous continuer à nous haïr, à nous détester en lavant notre linge sale devant le monde entier.
                  mon cousin est marié à une algerienne, leur enfants sont les notre. Nos enfants qui nous poseront la question un jour et on va devoir répondre de nos actes aujourd'hui.
                  j'ai cinquante ans et je ne peut regarder mes enfants dans les yeux pour leur dire que l'équipe que j'ai encouragé hier contre l'Argentine est une équipe ennemis du Maroc.
                  Je n'ai pas pu arrêter mes larmes pour pleurer Nihal qu'il a perdu à cause de salopard et des mafieux qui nous gouverne réciproquement.
                  Est ce qu'on n'est incapable de nous lever contre cette situations qui nous indigne entant que peuples souverains pour dénoncer les pertes qu'on subi au quotidien humainement avant l'économique et autre, je m'en fou du peteole, du phosphate et du tourisme. La seule chose que je souhaite est que ce tourisme soit le notre. Que vous puissiez nous rendre visite et nous de même.
                  Au diable les infrastructures qui nous sépare., on le fera à vélo et même à pied si nécessaire.
                  Jeunesse, réveille toi, trouvons les moyens de nous unir avant qu'il ne soit trop tard.
                  Je ne demande pas de réponse mais un sentiment de part et d'autre et que la petite Nihal et le petit oussama se retrouve en fin.

                  Je suis désolé d'être long mais peut être grâce à ce forum qui nous a tant séparer on trouvera le chemin pour nous unir et qu'on arrête cette mascarade.

                  Constituons un front à grand échelle en lançant une pétitions pour forcer nos dirigeants avec respect à nous écouter et nous suivre.

                  Maintenant j'attendrai votre réponse avec impatience pour continuer à prier pour nos enfants.

                  Khalid Tijani
                  père de deux enfants
                  marocain et algérien
                  je persiste et je signe
                  maghrébin pour toujours
                  Dernière modification par somar, 08 août 2016, 21h46.

                  Commentaire


                  • #10
                    Excusez les erreurs c plus fort que moi

                    Commentaire


                    • #11
                      Somar dixit: "Cette minable affaire du Sahara, gérée par autrui pour nous diviser, nous massacrer."

                      Minable affaire du Sahara occidental que vous évitez à nommer à son qualificatif idoine par crainte de connaître les affres de la prison de Kenitra?

                      Avec mes amis de la gauche marocains, on évite de traiter du cas sahraoui. Or, pourquoi en faites-vous allusion lors de votre élucubration d'espèce?

                      Au sens casuistique, il vous faudrait convaincre le peuple algérien d'abandonner la cause palestinienne tout autant que celle sahraouie alors!

                      A l'impossible nul n'est tenu!

                      Commentaire


                      • #12
                        Plus éblouissant aurait été en titre de sujet la parcimonie: " Maroc...je t'ai aimé"

                        Commentaire


                        • #13
                          Pour une fois je reprendrais une phrase du front national utilisé pour la France




                          '' Le Maroc tu l'aime ou tu le quitte''
                          .
                          .
                          ''La pauvreté ne sera plus séditieuse, lorsque l'opulence ne sera plus oppressive''
                          Napoléon III

                          Commentaire


                          • #14
                            *Leplubopaydumonde ..( Le ROYAUME DE M6 ? c'est le royaume du trompe l’œil )



                            Le Maroc est convaincu de pouvoir tromper la communauté internationale

                            http://www.algerie-dz.com/forums/sho...03&postcount=1
                            A qui sait comprendre , peu de mots suffisent

                            Commentaire


                            • #15
                              Piham dixit: " Pour une fois je reprendrais une phrase du front national utilisé pour la France '' Le Maroc tu l'aime ou tu le quitte''?

                              Mais alors pourquoi le Front national accuse de traites à la nation française, des ressortissants qui quittent l'Hexagone pour cause de fiscalité?

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