Moins de dix jours après le lancement de « l’Appel des Moudjahidine pour la délivrance du FLN confisqué », ses initiateurs commencent à expliquer leur démarche. Abderrahmane Meziane Cherif et le commandant Azzedine se sont exprimés ce lundi 8 août.
Les deux anciens moudjahidine revendiquent leur appartenance au FLN. « Vous savez, j’ai pris ma ‘carte’ d’adhésion au Front de libération nationale en mars 1955. À ce moment-là, je répondais à l’appel lancé par les ‘Novembristes’ au ‘peuple algérien et aux militants de la cause nationale’ », explique le commandant Azzedine dans Le Soir d’Algérie. Abderrahmane Meziane Cherif affirme, pour sa part, être « un pur produit du FLN ». Mais ils estiment que le parti, tel qu’il est géré aujourd’hui, n’est plus fidèle aux valeurs du FLN qui a libéré l’Algérie.
Abderrahmane Meziane Cherif et le commandant Azzedine répondent aussi indirectement aux critiques qui ont suivi la publication de l’appel, se défendant de toute volonté de cibler Amar Saâdani. « Aujourd’hui, je ne pense pas que les femmes et les hommes qui ont fait leur la proclamation du 1er Novembre soient insensibles au sort que connaît le FLN. Ce n’est pas la personne de Monsieur Saâdani de X ou de Y, militant de ce parti, qui m’attriste ou m’intéresse. C’est l’avilissement, je dirai même la profanation de ce sigle contre lesquels je m’insurge », détaille le commandant Azzedine.
En fait, au-delà du FLN, les deux signataires expriment surtout des inquiétudes concernant la situation économique et politique du pays dans un contexte régional qu’ils qualifient de très inquiétant. Des inquiétudes exprimées avec des mots très forts. Pour Abderrahmane Meziane Cherif, l’Algérie est aujourd’hui « dans une tourmente extrêmement dangereuse qui peut nous rappeler la terrible nuit coloniale ». « Comme tout le monde, je m’interroge sur ce que sera demain et je me demande s’il y a, comme on dit, un plan ‘B’ pour sinon adoucir le choc mais à tout le moins, amortir la chute. Que les dégâts soient limités et les avaries au bâtiment Algérie localisées et modiques pour garantir un redémarrage résolu et décisif », souligne pour sa part le commandant Azzedine.
Mais les deux hommes suggèrent que le pouvoir actuel n’a pas les capacités pour répondre à la situation. « Ce n’est pas avec des promesses qu’on ne peut pas tenir. Ce n’est pas en dévoilant des plans de développement qu’on ne réalise pas. Et ce n’est certainement pas avec la direction actuelle du FLN qu’on peut calmer le peuple et échapper aux désastres économique, politique et culturel que les puissances veulent nous imposer », tranche l’ancien ministre de l’Intérieur.
À travers l’appel visant la direction actuelle du FLN, le groupe de Moudjahidine vient en effet de lancer une véritable initiative politique qui vise clairement tout le pouvoir. C’est peut-être ce qui explique la réaction rapide du parti d’Amar Saâdani. Les hostilités viennent tout juste de commencer.
TSA
Par Riyad Hamadi
Les deux anciens moudjahidine revendiquent leur appartenance au FLN. « Vous savez, j’ai pris ma ‘carte’ d’adhésion au Front de libération nationale en mars 1955. À ce moment-là, je répondais à l’appel lancé par les ‘Novembristes’ au ‘peuple algérien et aux militants de la cause nationale’ », explique le commandant Azzedine dans Le Soir d’Algérie. Abderrahmane Meziane Cherif affirme, pour sa part, être « un pur produit du FLN ». Mais ils estiment que le parti, tel qu’il est géré aujourd’hui, n’est plus fidèle aux valeurs du FLN qui a libéré l’Algérie.
Abderrahmane Meziane Cherif et le commandant Azzedine répondent aussi indirectement aux critiques qui ont suivi la publication de l’appel, se défendant de toute volonté de cibler Amar Saâdani. « Aujourd’hui, je ne pense pas que les femmes et les hommes qui ont fait leur la proclamation du 1er Novembre soient insensibles au sort que connaît le FLN. Ce n’est pas la personne de Monsieur Saâdani de X ou de Y, militant de ce parti, qui m’attriste ou m’intéresse. C’est l’avilissement, je dirai même la profanation de ce sigle contre lesquels je m’insurge », détaille le commandant Azzedine.
En fait, au-delà du FLN, les deux signataires expriment surtout des inquiétudes concernant la situation économique et politique du pays dans un contexte régional qu’ils qualifient de très inquiétant. Des inquiétudes exprimées avec des mots très forts. Pour Abderrahmane Meziane Cherif, l’Algérie est aujourd’hui « dans une tourmente extrêmement dangereuse qui peut nous rappeler la terrible nuit coloniale ». « Comme tout le monde, je m’interroge sur ce que sera demain et je me demande s’il y a, comme on dit, un plan ‘B’ pour sinon adoucir le choc mais à tout le moins, amortir la chute. Que les dégâts soient limités et les avaries au bâtiment Algérie localisées et modiques pour garantir un redémarrage résolu et décisif », souligne pour sa part le commandant Azzedine.
Mais les deux hommes suggèrent que le pouvoir actuel n’a pas les capacités pour répondre à la situation. « Ce n’est pas avec des promesses qu’on ne peut pas tenir. Ce n’est pas en dévoilant des plans de développement qu’on ne réalise pas. Et ce n’est certainement pas avec la direction actuelle du FLN qu’on peut calmer le peuple et échapper aux désastres économique, politique et culturel que les puissances veulent nous imposer », tranche l’ancien ministre de l’Intérieur.
À travers l’appel visant la direction actuelle du FLN, le groupe de Moudjahidine vient en effet de lancer une véritable initiative politique qui vise clairement tout le pouvoir. C’est peut-être ce qui explique la réaction rapide du parti d’Amar Saâdani. Les hostilités viennent tout juste de commencer.
TSA
Par Riyad Hamadi
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