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Randonnée sur les cimes du majestueux Djurdjura Au mont sacré d’Azrou n’Thor

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  • Randonnée sur les cimes du majestueux Djurdjura Au mont sacré d’Azrou n’Thor

    Qui, des Algériens en général et des Kabyles en particulier, ne connait pas ou du moins n’a pas entendu parler du mont Azrou n’Thor ?

    Ce site paradisiaque avoisinant les 2 000 mètres d’altitude est situé en haute Kabylie, dans la commune d’Illiltène, à moins de 06 kilomètres à gauche du col de Tirourda culminant à 1 800 mètres d’altitude. Un endroit qui attire chaque année des centaines, voire des milliers, de visiteurs venus des quatre coins du pays, notamment durant les trois premiers week-ends du mois d’août pour assister à la fête traditionnelle «Assensi bwazrou n’Thor» que se partagent à tour de rôle les villages de Zoubga, Aït Adellah et Ath Atsou.
    Y a-t-il meilleure occasion que cette opportunité qui s’offre au visiteur voulant prendre de l’altitude sur les cimes du majestueux Djurdjura que celle d’Assensi, au sacré mont d’Azrou n’Thor ? À cette altitude, le visiteur pourrait courir deux lièvres à la fois, profiter de sa visite pour une randonnée touristique à travers l’immensité du parc naturel du Djurdjura et contempler de près ces merveilles, où la faune et la flore, malgré leurs singularités, vivent en harmonie sans porter atteinte à dame nature afin de préserver l’écosystème et goûter également aux délices de ses richesses, notamment l’eau fraîche de la source de «Vili», ses fruits de saison, comme les figues et les raisins de diverses variétés, les poires, les pommes et d’autres fruits comme les figues de barbarie que le touriste en provenance de Bouira pourrait cueillir de ses propres mains sur les accotements de la RN15.
    Mais aussi traverser le col de Tirourda à 1 750 mètres d’altitude, tout en longeant le dos de la montagne serpentant le chemin caillouteux jusqu’au campement où se tient chaque année la fête «d’Assensi», pour assister au rituel traditionnel qu’organisent ces derniers chaque vendredi et d’y goûter au délicieux couscous garni de viande, préparé par les femmes du village organisateur, Zoubga, qui a ouvert le bal ce 5 août, premier vendredi du mois en cours. À cet effet et afin de satisfaire tout ce beau monde multicolore des deux sexes, convié à partager ensemble ces moments de joie et de plaisir, sept (07) bêtes, entre ovins et caprins en plus d’un bœuf, dont ont fait dons des personnes généreuses mais également ceux et celles qui ont fait des vœux l’année passée sur ce lieu sacré de culte et de pèlerinage et dont le souhait a été exaucé, ont été sacrifiées la veille. Une tente a été dressée au pied du sommet du rocher du zénith. A l’intérieur se trouve un «Agraw», composé de religieux prêchant des louanges en implorant le Tout Puissant à exaucer les souhaits de ceux et celles qui venaient effectuer un pèlerinage sur ce lieu béni. Sur place était posée une caisse où les personnes en quête de guérison, d’un mari, ou d’enfants y déposent leurs dons.

    Un apaisement pour le corps et l’esprit

    Généralement avant d’escalader le chemin escarpé. Du moins pour ceux qui ont la force et le courage de grimper jusqu’au sommet du rocher qui domine la grande et la petite Kabylie. De là-haut, vous pouvez admirer un merveilleux paysage panoramique qui s’offre aux yeux, fait d’étendues de la vallée de la Soummam, des plaines et des champs de blé de Bouira, des vallons et des collines de la région et d’autres villes et villages de l’est et du sud de l’Algérie. Une aubaine pour respirer les plantes médicinales à l’état sauvage, tels l’armoise (Chih), la germandrée (El djeïda), le thym (Tizatrin), ramenée jusqu’à vos narines pour vous remplir ainsi vos poumons d’air et repartir apaisé. Par ailleurs, les milliers de visiteurs émanant des quatre coins du pays, selon les immatriculations constatées sur les bus et véhicules, ils sont venus d’Alger, Boumerdès, Blida, Biskra, Tébessa, Tipasa, Oran, Djelfa, Sétif, Batna, Tiaret et autres résidents de la région venus spécialement de France pour assister à cet événement, sans citer ceux qui ont fait le déplacement des quatre coins de la Kabylie. Ces derniers pourront acheter sur les lieux des objets artisanaux de la région, à l’exemple de bijoux en argent, des tapis, des ustensiles en bois ou en argile, de la vannerie, de la tapisserie, mais aussi de la nourriture, comme la galette, les beignets, de l’huile d’olive et même du miel pure de Kabylie, chez un éleveur d’abeille venu du village de Tizi-Guefrès… etc. Cependant, pour comprendre l’origine de cette tradition séculaire, nous avons demandé à un vieillard de nous éclairer sur l’appellation du site «Assensi bwazrou n’thor». «Ce rocher du zénith (azrou n’Thor, comme son nom le souligne), indique le repère de la 3ème sur les 5 prières de la journée chez les musulmans, notamment celle de la mi-journée, qui se pratique au moment où le soleil atteignit le rocher, étant donné qu’à l’époque le seul indicateur du temps n’est rien d’autre que la lumière de cet astre de feu, où un saint religieux invisible (el makhfi), guidé par le soleil, faisait la prière du dohr à l’intérieur de l’abri de ce rocher», a-t-il souligné. D’ailleurs, pour confirmer ses dires, notre interlocuteur nous montra du doigt «Azrou El Asser» (3ème prière de la journée) qui se trouve à quelques mètres à vol d’oiseau en face du premier.

    L’histoire de la couscoussière…

    D’autre part et quant à la dégringolade de la couscoussière du haut du rocher jusqu’à dans le vallon sans que le couscous ne se déverse, mais tout en restant intacte, les vieillards vous diront que «c’est une légende séculaire transmise de génération en génération qu’ils ne pourraient ni confirmer ou infirmer».
    de son côté, Dda Boudjema, un octogénaire d’Aït Adellah, nous a déclaré au sujet de la couscoussière que celle-ci ne contenait pas du couscous, il s’agit seulement de moqueries humoristiques entre villageois qui s’amusaient à cette époque, à qui coller la meilleure étiquette pour en faire de lui la risée du voisinage. Quant à l’ustensile, notre interlocuteur admis son existence, en disant : «Il était en cuivre traité, auquel il attribuait une robustesse d’une rare solidité». D’autre part, nous avons constaté des familles abritées dans des campements de fortunes au milieu des cèdres, de sapins et de pins pour rester à l’ombre et se protéger des rayons du soleil, malgré un temps clément. En revanche, si tout le monde admire la beauté du paysage, son eau fraîche et notamment la sociabilité et la convivialité des habitants de ces montagnes très accueillants, néanmoins, les visiteurs déplorent le mauvais état de la piste qui mène vers le site et ils espèrent qu’à leur retour l’année prochaine, ils la trouveront tout au moins couverte de tuf afin de permettre un meilleur accès aux véhicules. Par ailleurs, certains s’indignent et se demandent : «Pourquoi un site aussi merveilleux que celui-là n’était pas pris en charge par le ministère du Tourisme afin d’en faire un parc d’attraction et de loisirs comme ceux existants ailleurs dans le pays ou encore mieux, étant donné qu’il a toutes les caractéristiques d’un lieux d’attraction en hiver comme en été et qui va rentabiliser la commune d’Iferhounène en terme d’impôts, mais aussi résorber le chômage par la création de postes d’emplois», s’insurge, notamment, une dame venue pour la 1ère fois de Béjaïa, qui ne cessait de louer la splendeur de ce site enchanteur. En outre, s’il y a une chose à signaler, c’est la bonne organisation de la fête, dont les organisateurs veillaient à la tranquillité des visiteurs et à leurs sécurité par l’installation de vigiles armés de fusils de chasse installés sur les contours des points stratégiques de la montagne, et même l’armée et la gendarmerie nationale n’étaient pas en dehors de la réussite de l’événement, en veillant à la sécurisation du site, et ce, en dressant un barrage au col de Tirourda, passage ouvrant sur Azou n’Thor. Comme nous avons constaté aussi la présence des pompiers sur les lieux et une ambulance 4/4 de l’EPSP d’Illiltène, dégagée spécialement en cas d’évacuation d’un éventuel malade ou accidenté vers les structures sanitaires pour une prise en charge.

    Madjid Aberdache
    The truth is incontrovertible, malice may attack it, ignorance may deride it, but in the end; there it is.” Winston Churchill
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