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Une Algérienne très habile pour duper son monde a fait plonger son entreprise. Elle a été condamnée.
Vingt ans à rouler sans permis: Nathalia* a longtemps évité les problèmes en se faisant passer pour une autre, face à la police. L’astuce a fonctionné jusqu’à ce que la personne abusée conteste une prune. C’est dire si l’Algérienne sexagénaire sait tricher. Elle a encore mieux démontré ses facultés lorsqu'elle a été propulsée directrice du siège lausannois d’une boîte de placement de personnel hospitalier. Ses cent mille francs de salaire annuel, une voiture de fonction, des amendes de parcage au casino de Montreux prises en charge et sa semaine de quatre jours ne lui ont pas suffi: elle a aussi engagé son fils, payé 62 000 francs, pour jouer à l’ordinateur, quand il daignait venir au bureau. Elle s’octroyait des primes, pour elle et pour lui. Elle chargeait ses frais de représentation et finançait ses dépenses personnelles avec la carte de crédit de l’entreprise. Mardi, elle a raconté au tribunal de Lausanne qu’il s’agissait d’offrir des cadeaux (salon de beauté, sacs etc...) aux clients de l’agence, dont le CHUV (lire encadré). Le pot aux roses a été découvert par le boss français lorsque les comptes de la société, florissants, sont devenus rouges vifs. Si elle conteste une partie des faits, Nathalia reconnaît une «erreur et une légèreté» lorsque les preuves contredisent ses dénégations. Au total, le préjudice se chiffre en dizaines de milliers de francs.
Les juges ont condamné Nathalia hier à 12 mois de prison avec sursis pour gestion déloyale et abus de confiance qualifiées notamment.
Cadeaux pas toujours tolérés
«Offrir des présents n'est pas dans notre pratique, en dehors des traditionnels paniers garnis aux clients à Noël.» Le patron de la société internationale a coupé court, mardi, aux arguments de la prévenue. «C'est pourtant courant dans la profession sur un marché rude», assure pour sa part son ex-directrice, virée en 2014. Contacté, un représentant du CHUV a rappelé l'existence d'une directive très précise à l'hôpital: les présents, jusqu'à une valeur de 300 fr., sont tolérés. Les montants supérieurs sont remis au service.
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