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Et-il possible d'évacuer un événement traumatisant?

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  • Et-il possible d'évacuer un événement traumatisant?

    Selon des psychiatres, l'attentat de New-York du 11 septembre a marqué des millions de gens qui l'ont vu à la télévision et qu'il faudrait leur apporter aide par un traitement. C'est parfaitement sensé. Du reste il en va de même pour toute personne ayant assisté à des actes violents qu'il s'agisse de la population bosniaque ou rwandaise par exemple.

    Mais des traumatismes peuvent aussi résulter d'événements antécédents auxquels le traumatisé n'y a pas assisté, de sorte que le préjudice psychicologique n'en est pas moins de gravité conséquente. On n'en vient ainsi aux sequelles indélibiles intériorisées par la seconde génération d'Algérien.ne.s qui n'ont pas connu-in visu-les exactions commises contre un peuple, mais dont les récits d'historiens apportent leurs lots d'émotions entachant à un équilibre psychique.

    A votre avis?
    _______________________________________

    «On n’efface pas la vérité» de Pierre Nallet

    La thérapie d’une mémoire blessée

    «On n’efface pas la vérité». Evidemment. Pour Albert Nallet, l’auteur, et qui n’est autre qu’un ancien combattant du contingent français, écrire ce livre c’était comme s’affranchir d’un lourd fardeau qu’on peine à garder sur le dos. Sur la conscience. Ce livre qui vient d’être réédité et présenté dans une de rencontre entre des anciens combattants dans un hôtel en Algérie, est un témoignage poignant dont l’auteur a voulu à travers raconter la période relative à sa «participation imposée à la guerre au peuple algérien colonisé et en lutte pour la conquête d’une nation indépendante à part entière». A travers ce bouquin aussi, Pierre Nallet veut apporter une pierre à la construction d’une mémoire vivante trop longtemps occultée par une «guerre sans nom…».

    Albert Nallet, On n’efface pas la vérité, Guerre d’Algérie, Grande Kabylie,
    Editions Aléas, 2003, 309 pages

  • #2
    "La mémoire et l'oubli

    Il est juste de se souvenir. Mais le souvenir ne doit pas être réservé aux fautes d'hommes qui, au reste, sont presque tous déjà morts. Pascal Bruckner et Etienne Barilier ne nient pas les horreurs qui se sont déroulées sur notre continent. Ils ne prétendent pas que notre respect de l'individu, des minorités, de la liberté de pensée les efface. Ni qu'il ne faille pas en tirer des leçons. Ils tentent de cerner les effets du sentiment de culpabilité qui nous envahit: la dénégation de ce que nous avons de meilleur en principe. Et ils décrivent, chacun à leur manière, comment ce sentiment s'étend subrepticement à l'ensemble de notre histoire.

    Ainsi la rhétorique de la Shoah qui se reporte vers les violences antérieures (l'esclavage, par exemple, qui n'a pas besoin d'être mesuré à la Shoah pour avoir été horrible) et vers les massacres ultérieurs (dont nous serions d'ailleurs aussi coupables que ceux qui les ont commis, au Cambodge ou au Rwanda par exemple). Ainsi les horreurs de l'Inquisition, qui condamneraient en bloc tout le Siècle d'Or espagnol. Ainsi les Croisades, qui ne sont plus qu'une conquête sanglante.

    Puisque nous avons fait cela, on comprendrait mieux ce que nous avons fait ensuite (les massacres du XXe siècle). Et ce que nous avons fait au XXe siècle permettrait de dire que nous avons toujours été ainsi. Que tous les autres sont exempts de jugement vu les fautes que nous avons commises. Or, explique Pascal Bruckner, «l'Europe a plutôt vaincu ses monstres, l'esclavage a été aboli, le colonialisme abandonné, le fascisme défait, le communisme mis à genoux. Quel continent peut afficher un tel bilan? En définitive, le préférable l'a emporté sur l'abominable".

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