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« Algérie-Kabylie » de Hugh Roberts : comprendre l’organisation politique et sociale de l’Algérie

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  • « Algérie-Kabylie » de Hugh Roberts : comprendre l’organisation politique et sociale de l’Algérie



    Un rendez-vous à ne pas manquer cette semaine sera avec le politologue britannique Hugh Roberts programmé notamment à la librairie Cheikh de Tizi Ouzou le 17 août, pour présenter et débattre de son livre Algérie-Kabylie (Barzakh, 2014). D’autres rencontres littéraires avec l’auteur auront également lieu à Tazmalt, Sidi Aïch, Akbou, Aïn El Hammam, Bouzeguene, Béjaïa et Boudjimaa.

    Associate Professor d’Histoire de l’Afrique du Nord et du Moyen-Orient depuis 2012 à l’université de Tufts aux USA, Hugh Roberts a concentré ses recherches sur l’Algérie depuis sa première visite en 1972. Inscrit en thèse de doctorat à Oxford pour étudier en particulier la révolution agraire, Roberts réalise grâce à des rencontres fortuites avec des habitants de Ath Waaban en 1975, qu’un champ de recherche bien plus fascinant s’ouvre à lui : la structure politique de la Kabylie.

    Quarante ans plus tard, il continue à étudier, à écrire, et à intervenir sur l’Algérie et la Kabylie en particulier.

    En attendant ses trois nouveaux ouvrages en préparation The Green Card : the political dynamics of Islamism in North African and Beyond (Hurst), Commanding Disorder : informal politics and military power in Algeria et Algerian Politics and the Kabyle Question (IB Tauris), son livre Algérie-Kabylie vient s’ajouter à sa liste de publications en langue française.

    Algérie-Kabylie est une collection d’essais et d’interventions de l’auteur entre 1994 et 2010. L’ouvrage est divisé en deux parties. Une première appelée « études », qui réunit quatre critiques pour la plupart parues dans la revue algérienne Insaniyat entre 1998 et 2003, dont deux comptes rendus d’ouvrages académiques : La guerre civile en Algérie – 1990-1998 de Luis Martinez (1998) et L’islam Kabyle. Religion, état et société en Algérie de Kamel Chachoua (2001). La deuxième appelée « interventions » regroupe un hommage à l’anthropologue politique algérien Mahfoud Bennoune, et cinq entretiens et communications de l’auteur donnés entre 2001 et 2007, ainsi qu’une partie de son rapport pour l’International Crisis Group, sur ses sujets de prédilection : la structure du champ politique de l’Algérie et de la Kabylie.

    Toutes les analyses de cet ouvrage, même si elles ont été formulées il y a des années, sont encore singulières par leur actualité.

    L’un des aspects les plus intéressants des travaux de Roberts, amplement illustré ici, est son raisonnement en termes de traditions politiques pour appréhender et comprendre l’organisation politique et sociale de l’Algérie.

    Son observation et sa démonstration d’une « tradition du self-government communautaire de la société des campagnes algériennes » et sa mise en exergue de l’importance des « traditions de pensées et d’expression des lettrés et des non lettrés » sont des éléments caractéristiques de ses recherches.


    Depuis ses premiers travaux, nés d’observations sur le terrain, Roberts décortique « les modèles appliqués en anthropologie politique pour observer et analyser le fonctionnement du système des campagnes algériennes ». Dans les articles réunis ici, il examine entre autres les thèses des deux grands sociologues Gellner et Bourdieu et leur influence sur l’analyse de l’histoire politique et sociale de l’Algérie faites par d’autres ensuite.

    En faisant le constat des thèses de Gellner et Bourdieu sur l’organisation politique berbère, celle de la Kabylie en particulier, il démontre le réductionnisme de la sociologie structuraliste, et de la thèse segmentariste.

    Roberts revient également sur les routes prises par d’autres spécialistes, comme au sujet de la jema‘a « où l’on a fait croire que c’est une tradition exclusivement kabyle, alors que c’est une tradition que l’on rencontre à travers le pays et même ailleurs », ou certains traitements de la question du « déni identitaire » qui ne prennent pas en compte « qu’il y a eu une évolution patente dans la pratique aussi bien que dans le discours de l’État algérien depuis vingt ans ».

    La somme de ces articles constitue une longue réflexion sur deux éléments dominants des analyses d’observateurs, étrangers et algériens, de la structure et de la vie politique algérienne : le rôle des liens de parenté (la généalogie et les liens du sang) et les alliances. Ces aspects souvent présentés comme les deux éléments clés, garants de cohésion sociale et politique, ont intéressé et continuent d’informer les lectures des sociologues politiques et anthropologues qui s’intéressent à l’Algérie.

    Ce que Roberts démontre et la thèse qu’il avance depuis les années 70 est que les liens de sangs et les alliances n’expliquent pas la cohésion politique et sociale en Algérie mais qu’il existe « d’autres principes pour garantir la cohésion que la parenté et l’alliance ». Pour Roberts, ces autres principes sont de nature politique, un facteur fondamental dans l’organisation sociale.

    Le mouvement de l’opposition et « la faiblesse de l’aile civile de l’élite politique nationale », la crise démocratique en Algérie, l’opacité du système politique, et la question Kabyle, sont les autres grands thèmes en discussion dans cette collection. Des analyses offertes pour informer l’opinion internationale, et qui se veulent aussi « une contribution aux réflexions des acteurs algériens ».

    Analyser la structure d’une société, en dégager les principes selon lesquels elle s’est formée et les structures sur lesquelles elle s’est construite n’est pas qu’un exercice intellectuel. Ce type d’analyses rigoureuses constitue un moyen raisonné de comprendre le cheminement d’une construction politique, et de permettre de « s’émanciper de sa mémoire » pour mieux construire.

    Cette collection d’essais s’ouvre sur « les prémisses historiques d’une libération inachevée » et se termine sur la « philosophie des réformes » des années 20 à nos jours, et chez les précurseurs comme Ibnou Zakri, né en 1853. Une réflexion sur le mouvement réformiste algérien à méditer.

    « Algérie-Kabylie » de Hugh Roberts, Barzakh, 2014, pp 331.

    par Par Nadia Ghanem
    TSA
    Dernière modification par katiaret, 15 août 2016, 20h03.
    dz(0000/1111)dz

  • #2
    Berber Government: The Kabyle Polity in Pre-colonial Algeria - Hugh Roberts

    The Berber identity movement in North Africa was pioneered by the Kabyles of Algeria. But a preoccupation with identity and language has obscured the fact that Kabyle dissidence has been rooted in democratic aspirations inspired by the political traditions of Kabylia itself, a Berber-speaking region in the north of Algeria. In this insight, Hugh Roberts, a renowned expert on North Africa, uncovers and explores the remarkable logics of Kabyle political organisation.
    dz(0000/1111)dz

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    • #3
      « Algérie-Kabylie » de Hugh Roberts : comprendre l’organisation politique et sociale de l’Algérie
      Kabylie, nom arabe signifiant tribus, constituaient l'ensemble des tribus algériennes, avant de se limiter avec l'arrivée des colons français, à l'actuelle Kabylie. D'ailleurs, Kahina (sage) ou Dahiya (douée d'intelligence) le sont aussi...
      "نحن قوم أعزنا الله بالإسلام ..." Omar Ibn El Khettab RA

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      • #4
        Toutes les classes sociales, quelques soient leurs identités, langues, ethnies étaient pulvérisées, broyées par les envahisseurs étrangers, ces derniers ne faisaient pas de différence entre les tribus algériennes.

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        • #5
          Un envahisseur est celui qui est venu s’accaparer, par la force des armes, les richesses du pays envahi. Cette définition s’applique-t-elle aux Musulmans qui sont, faut-il le rappeler, arrivés pour nous instruire et nous aider à construire un Etat souverain uni, avant sa tentative de destruction par les Français depuis 1830 à nos jours. La preuve, les Arabes avaient réussi, avec la même stratégie, à libérer l’Europe (غروب), nom arabe attribué à cette partie du monde, de ses 1200 ans de moyen-âge barbare !
          "نحن قوم أعزنا الله بالإسلام ..." Omar Ibn El Khettab RA

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          • #6
            Un envahisseur est celui qui est venu s’accaparer, par la force des armes, les richesses du pays envahi. Cette définition s’applique-t-elle aux Musulmans
            oui ,le butin de guerre fait partie des modalités de financement des campagnes militaires et trésors de l'etat , tous les états, même l'islamique.
            qui sont, faut-il le rappeler, arrivés pour nous instruire
            instruire non,il yavait deja des foyers de civilisations rayonnants au maghreb et eux mêmes n'y savaient pas grand chose .
            propager la nouvelle foi et la nouvelle religion ,oui, puis les berberes ont pris la suite une fois devenus de fervents musulmans.
            appât du gain pour certains ,oui aussi probablement,il n'étaient que des hommes et non des saint.
            et nous aider à construire un Etat souverain uni,
            non.
            voir chapitre revoltes berbères et schisme kharrijite.
            avant sa tentative de destruction par les Français depuis 1830 à nos jours.
            tu viens de faire un bond spacio temporel de 13 siecles d'un trait ya chiekh abderahmane.
            La preuve, les Arabes avaient réussi, avec la même stratégie, à libérer l’Europe (غروب), nom arabe attribué à cette partie du monde, de ses 1200 ans de moyen-âge barbare !
            hadi je ne peux repondre que par un ..."hein" ??!!
            Dernière modification par xenon, 16 août 2016, 19h57.
            ارحم من في الارض يرحمك من في السماء
            On se fatigue de voir la bêtise triompher sans combat.(Albert Camus)

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            • #7
              @ xenon

              je ne suis pas un Cheikh, ni en titre ni en age !

              seulement j'ai passé, enfant déjà dans la bibliothèque de mon père, beaucoup de temps pour savoir que les Berbères qui s’étaient révoltes, non pas contre la langue arabe ou l'Islam, mais pour des raisons purement politiques.
              "نحن قوم أعزنا الله بالإسلام ..." Omar Ibn El Khettab RA

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