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Qui n’a jamais feuilleté, sinon acquis, un exemplaire du Kamasutra, de préférence illustré de ses délicieuses mais explicites miniatures ? Devenu le bréviaire d’érotologie le plus populaire au monde, sauf en Inde, le Kamasutra est à l’origine un texte sanskrit dont la provenance est obscure. Il est attribué à un certain Vatsyayana, lettré qui aurait vécu en Inde du Nord-Ouest entre le 3e siècle avant J.C. et le 6e siècle après, et reprend une tradition ancienne de littérature dite kamashastra, c’est-à-dire traitant du désir en général, et sexuel à l’occasion. Le travail de Vatsyayana aurait donc consisté à compacter ses enseignements sous forme d’aphorismes, qui ne se limitent pas à la description d’actes sexuels. Le chapitre dit des « 64 positions », auquel on réduit parfois le Kamasutra, ne représente qu’une petite partie du texte original, lequel traite aussi bien des règles du mariage, des devoirs de l’épouse, des arts et des mondanités que de la meilleure manière de séduire la femme d’autrui. Son premier éditeur en anglais, sir Richard Burton, a beaucoup fait pour la réputation sulfureuse de ce manuel de bonnes manières : publié clandestinement en 1883, le Kamasutra selon R. Burton, était porteur d’une révolution concernant l’accès des femmes anglaises au plaisir. Le Kamasutra a circulé sous le manteau jusque dans les années 1950, notamment en raison des illustrations ajoutées au 16e siècle à l’usage de l’empereur moghol Jallaludin Akbar. Aujourd’hui, il s’en est vendu des millions, et dans toutes les langues.
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