REPORTAGE | En 2015, l’#Algerie a importé 1,8 million de dollars de raisin frais, 25 millions de dollars de raisin sec. Alors qu'au début des années 1970, la viticulture était la deuxième source de revenus en devises pour le pays
Ses terres fertiles sont parsemées de nombreuses variétés de vignobles qui s’étendent à perte de vue à Châabet L’ham, Terga ou encore à El Amria et à El Malah. Nous sommes à quelques jours de la clôture des vendanges. « Goûtez. C’est du muscat, il est aromatisé, parfumé, juteux et délicieux », nous invite un vendeur qui a installé ses étals de fortune aux abords de la route qui mène vers la station balnéaire Bouzedjar, à une quarantaine de kilomètres à l’ouest d’Oran.
« Ces raisins proviennent du vignoble de Hmida, un des viticulteurs qui a décroché une attestation de label de qualité délivrée par de l’Institut technique des arbres fruitiers et de la vigne (ITAFV) », se vante le vendeur.
Beaucoup de routiers notamment les vacanciers s’arrêtent ici pour acheter des raisins à 150 dinars le kilo. Dans cette région, le tiers des vignobles sont destinés au raisin de table, le reste étant dédié à la production de vin.
« Ici les sols sont d’une grande variété : lithique, argile rouge, calcaire et grès de Silves. Résultat : avec une forte teneur en sucre, ces cépages de table blancs, qu’ils soient issus de Vitis vinifera ou hybrides, sont très appréciés pour leur arôme muscaté. La région produit aussi des raisins précoces qui ont pour nom : Madeleine-Angevine-Oberlin et Jaoumet. En moyenne saison, d’août à novembre, apparaît le délicieux Chasselas, peau fine et dorée, chair tendre, juteuse et sucrée », explique un ingénieur agronome de l’ITAFV.
« Dès la mi-août jusqu’à septembre, arrive le Courtiller, un raisin à petits grains, peau fine et chair juteuse et le Servant à petits grains. Ensuite, viennent des variétés à gros grains allongés, le Dattier à peau épaisse vert jaune et pulpe charnue, l’Italia ou Idéal blanc à peau moyenne et pulpe musquée dont la peau épaisse est de couleur ambrée et la chair croquante », poursuit-il. Et d’ajouter : « L’arôme muscaté provient de substances naturelles nommées terpènes. Riche en vitamines A, B et C, le raisin contient de nombreux oligo-éléments dont notamment le fer et le magnésium. Ce qui confère un effet protecteur contre l’anémie, les maladies cardiovasculaires et aide à l’élimination du mauvais cholestérol ».
Après une relative hausse enregistrée l’an dernier, un léger repli de la production viticole est attendu cette saison, selon une source de la Direction des services agricoles (DSA). Une baisse imputable en partie aux aléas pluviométriques. Sur une superficie de 12 656 hectares voués à la viticulture, Aïn Témouchent a produit plus de 475 000 quintaux de raisin l’an dernier, dont plus de 227 000 quintaux de raisin de table (4,319 ha) et 247 285 quintaux de vigne de cuve (8,337 ha), selon la DSA. Des chiffres qui montrent que quantitativement, le rendement demeure faible. Seuls 219 785 quintaux de raisin ont été transformés en 1 576 000 hectolitres de vin dans les 13 caves de la wilaya.
Une filière en manque de technicité
Les arrachages de vignobles et la reconversion vers d’autres créneaux pas forcément plus rentables, ont mis la viticulture locale à rude épreuve. De nombreuses contraintes freinent son développement. Ces dernières années, la superficie viticole de la wilaya d’Ain Témouchent s’est rétrécie en passant de 15,000 ha en 2009 à 12,656 ha en 2015. « Outre le manque de connaissances et d’organisation des viticulteurs, les vignobles ne sont pas dotés d’équipements de haute technologie (serres, goutte-à-goutte, filets anti-grêle, palissage, conduite, structures métalliques pour abris plastiques, stations d’emballage). De plus, l’itinéraire technique est de modeste technicité », déplore l’ingénieur agronome. Il en est ainsi du faible soutien apporté par l’État à la production des raisins de table en irrigation.
Arrachages massifs
Alors que dans les années 1950, l’Algérie comptait une superficie de 380 000 hectares dédiés à la vigne, actuellement le pays ne dispose que de 80 000 hectares de plantations qui ne produisent que 5,3 millions de quintaux de raisins. La raison de cette réduction drastique : alors qu’au début des années 1970 la viticulture était la deuxième source de revenus en devises pour le pays, des milliers d’hectares de vignobles sont arrachés sur décision politique. Dans les années 2000, des plantations ont repris, mais la production reste encore très insuffisante puisque l’Algérie importe actuellement plus de 25 millions de dollars de produits de vigne. En 2015, l’Algérie a importé 1,8 million de dollars de raisin frais, 25 millions de dollars de raisin sec, selon les statistiques du ministère du Commerce.
tsa-algerie
Ses terres fertiles sont parsemées de nombreuses variétés de vignobles qui s’étendent à perte de vue à Châabet L’ham, Terga ou encore à El Amria et à El Malah. Nous sommes à quelques jours de la clôture des vendanges. « Goûtez. C’est du muscat, il est aromatisé, parfumé, juteux et délicieux », nous invite un vendeur qui a installé ses étals de fortune aux abords de la route qui mène vers la station balnéaire Bouzedjar, à une quarantaine de kilomètres à l’ouest d’Oran.
« Ces raisins proviennent du vignoble de Hmida, un des viticulteurs qui a décroché une attestation de label de qualité délivrée par de l’Institut technique des arbres fruitiers et de la vigne (ITAFV) », se vante le vendeur.
Beaucoup de routiers notamment les vacanciers s’arrêtent ici pour acheter des raisins à 150 dinars le kilo. Dans cette région, le tiers des vignobles sont destinés au raisin de table, le reste étant dédié à la production de vin.
« Ici les sols sont d’une grande variété : lithique, argile rouge, calcaire et grès de Silves. Résultat : avec une forte teneur en sucre, ces cépages de table blancs, qu’ils soient issus de Vitis vinifera ou hybrides, sont très appréciés pour leur arôme muscaté. La région produit aussi des raisins précoces qui ont pour nom : Madeleine-Angevine-Oberlin et Jaoumet. En moyenne saison, d’août à novembre, apparaît le délicieux Chasselas, peau fine et dorée, chair tendre, juteuse et sucrée », explique un ingénieur agronome de l’ITAFV.
« Dès la mi-août jusqu’à septembre, arrive le Courtiller, un raisin à petits grains, peau fine et chair juteuse et le Servant à petits grains. Ensuite, viennent des variétés à gros grains allongés, le Dattier à peau épaisse vert jaune et pulpe charnue, l’Italia ou Idéal blanc à peau moyenne et pulpe musquée dont la peau épaisse est de couleur ambrée et la chair croquante », poursuit-il. Et d’ajouter : « L’arôme muscaté provient de substances naturelles nommées terpènes. Riche en vitamines A, B et C, le raisin contient de nombreux oligo-éléments dont notamment le fer et le magnésium. Ce qui confère un effet protecteur contre l’anémie, les maladies cardiovasculaires et aide à l’élimination du mauvais cholestérol ».
Après une relative hausse enregistrée l’an dernier, un léger repli de la production viticole est attendu cette saison, selon une source de la Direction des services agricoles (DSA). Une baisse imputable en partie aux aléas pluviométriques. Sur une superficie de 12 656 hectares voués à la viticulture, Aïn Témouchent a produit plus de 475 000 quintaux de raisin l’an dernier, dont plus de 227 000 quintaux de raisin de table (4,319 ha) et 247 285 quintaux de vigne de cuve (8,337 ha), selon la DSA. Des chiffres qui montrent que quantitativement, le rendement demeure faible. Seuls 219 785 quintaux de raisin ont été transformés en 1 576 000 hectolitres de vin dans les 13 caves de la wilaya.
Une filière en manque de technicité
Les arrachages de vignobles et la reconversion vers d’autres créneaux pas forcément plus rentables, ont mis la viticulture locale à rude épreuve. De nombreuses contraintes freinent son développement. Ces dernières années, la superficie viticole de la wilaya d’Ain Témouchent s’est rétrécie en passant de 15,000 ha en 2009 à 12,656 ha en 2015. « Outre le manque de connaissances et d’organisation des viticulteurs, les vignobles ne sont pas dotés d’équipements de haute technologie (serres, goutte-à-goutte, filets anti-grêle, palissage, conduite, structures métalliques pour abris plastiques, stations d’emballage). De plus, l’itinéraire technique est de modeste technicité », déplore l’ingénieur agronome. Il en est ainsi du faible soutien apporté par l’État à la production des raisins de table en irrigation.
Arrachages massifs
Alors que dans les années 1950, l’Algérie comptait une superficie de 380 000 hectares dédiés à la vigne, actuellement le pays ne dispose que de 80 000 hectares de plantations qui ne produisent que 5,3 millions de quintaux de raisins. La raison de cette réduction drastique : alors qu’au début des années 1970 la viticulture était la deuxième source de revenus en devises pour le pays, des milliers d’hectares de vignobles sont arrachés sur décision politique. Dans les années 2000, des plantations ont repris, mais la production reste encore très insuffisante puisque l’Algérie importe actuellement plus de 25 millions de dollars de produits de vigne. En 2015, l’Algérie a importé 1,8 million de dollars de raisin frais, 25 millions de dollars de raisin sec, selon les statistiques du ministère du Commerce.
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