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Ceux qui veulent revenir de Syrie font face à des obstacles de taille
Pour les jeunes qui ont subi un lavage de cerveau, la guerre sainte en Syrie devient « la seule option possible ». Ils s’engagent dans ce qui deviendra presque à coup sûr un cauchemar pour eux et leurs proches.
Il est relativement simple de se rendre en Syrie. Le plus compliqué est d’en revenir vivant. Et même ceux qui réussissent à revenir traînent un fardeau pour le reste de leur vie : ils seront sans doute considérés comme une menace à la sécurité nationale. La plupart souffrent aussi de stress post-traumatique.
« Il est en souffrance là-bas et manifeste le désir de rentrer. Mais la société lui offre deux perspectives : soit d’être traité de traître par Daesch et se faire tuer, ou c’est la prison qui l’attend au Québec. Je ne pense pas qu’elle soit là, la solution », dit le parent d’un jeune parti en Syrie, dans le rapport du Centre de prévention de la radicalisation menant à la violence.
Selon les témoignages recueillis par les chercheurs du Centre de prévention, il n’est pas rare que les jeunes partis en Syrie ou en Irak vivent une grande désillusion une fois là-bas. Plusieurs éprouvent des remords envers leur famille et leurs amis.
La « réalité brutale de la guerre » les rattrape. Ils ressentent du « dégoût devant les exactions commises par les groupes armés sur place, notamment contre des populations civiles ». Ils ont peur. Peur des bombardements, peur que le groupe État islamique subisse une défaite militaire. Les conditions de vie sont infernales : manque d’eau potable, pénurie de médicaments.
Pas facile de revenir au Québec. Ils risquent de se faire arrêter ou exécuter pour « désertion » par leur groupe armé en Syrie. Leurs passeports sont souvent confisqués. S’ils réussissent à fuir, ils risquent de se faire capturer par les forces kurdes ou d’autres groupes syriens qui les enfermeront, les tortureront ou les tueront.
Revenir sur la bonne voie
« Ces jeunes ont fait un choix délibéré et, s’ils rentrent au Canada, il nous paraît normal qu’ils assument leurs responsabilités, indique le rapport du Centre de prévention. Par contre, la condamnation des individus radicalisés ne peut constituer une fin en soi pour une société : de fait, toute condamnation n’a d’utilité que si elle est accompagnée de mesures de réadaptation et de réinsertion sociale. »
Le Centre de prévention interpelle les ministères de la Justice du Québec et du Canada pour qu’ils élaborent un cadre juridique permettant aux juges de proposer la prise en charge psychosociale des individus ou de leurs proches dans des situations liées au terrorisme. Des mesures existent déjà, comme le bracelet électronique oul’interdiction d’accès à Internet ou à un téléphone intelligent, mais il faut aller plus loin en aidant les gens radicalisés à revenir sur le droit chemin, fait valoir le rapport.
Les études récentes confirment que les gens qui renoncent à l’extrémisme violent courent statistiquement moins de risques de récidiver que les contrevenants habituels, selon le rapport.
Il faut aussi offrir du soutien aux proches, dont le père et la mère des jeunes radicalisés : « Les parents sont des victimes » dans de tels cas, indique le Centre.
LE DEVOIR
Pour les jeunes qui ont subi un lavage de cerveau, la guerre sainte en Syrie devient « la seule option possible ». Ils s’engagent dans ce qui deviendra presque à coup sûr un cauchemar pour eux et leurs proches.
Il est relativement simple de se rendre en Syrie. Le plus compliqué est d’en revenir vivant. Et même ceux qui réussissent à revenir traînent un fardeau pour le reste de leur vie : ils seront sans doute considérés comme une menace à la sécurité nationale. La plupart souffrent aussi de stress post-traumatique.
« Il est en souffrance là-bas et manifeste le désir de rentrer. Mais la société lui offre deux perspectives : soit d’être traité de traître par Daesch et se faire tuer, ou c’est la prison qui l’attend au Québec. Je ne pense pas qu’elle soit là, la solution », dit le parent d’un jeune parti en Syrie, dans le rapport du Centre de prévention de la radicalisation menant à la violence.
Selon les témoignages recueillis par les chercheurs du Centre de prévention, il n’est pas rare que les jeunes partis en Syrie ou en Irak vivent une grande désillusion une fois là-bas. Plusieurs éprouvent des remords envers leur famille et leurs amis.
La « réalité brutale de la guerre » les rattrape. Ils ressentent du « dégoût devant les exactions commises par les groupes armés sur place, notamment contre des populations civiles ». Ils ont peur. Peur des bombardements, peur que le groupe État islamique subisse une défaite militaire. Les conditions de vie sont infernales : manque d’eau potable, pénurie de médicaments.
Pas facile de revenir au Québec. Ils risquent de se faire arrêter ou exécuter pour « désertion » par leur groupe armé en Syrie. Leurs passeports sont souvent confisqués. S’ils réussissent à fuir, ils risquent de se faire capturer par les forces kurdes ou d’autres groupes syriens qui les enfermeront, les tortureront ou les tueront.
Revenir sur la bonne voie
« Ces jeunes ont fait un choix délibéré et, s’ils rentrent au Canada, il nous paraît normal qu’ils assument leurs responsabilités, indique le rapport du Centre de prévention. Par contre, la condamnation des individus radicalisés ne peut constituer une fin en soi pour une société : de fait, toute condamnation n’a d’utilité que si elle est accompagnée de mesures de réadaptation et de réinsertion sociale. »
Le Centre de prévention interpelle les ministères de la Justice du Québec et du Canada pour qu’ils élaborent un cadre juridique permettant aux juges de proposer la prise en charge psychosociale des individus ou de leurs proches dans des situations liées au terrorisme. Des mesures existent déjà, comme le bracelet électronique oul’interdiction d’accès à Internet ou à un téléphone intelligent, mais il faut aller plus loin en aidant les gens radicalisés à revenir sur le droit chemin, fait valoir le rapport.
Les études récentes confirment que les gens qui renoncent à l’extrémisme violent courent statistiquement moins de risques de récidiver que les contrevenants habituels, selon le rapport.
Il faut aussi offrir du soutien aux proches, dont le père et la mère des jeunes radicalisés : « Les parents sont des victimes » dans de tels cas, indique le Centre.
LE DEVOIR
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