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Réformes économiques : le serpent de mer de Bouteflika

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  • Réformes économiques : le serpent de mer de Bouteflika


    Le Président de la République, Abdelaziz Bouteflika a souligné, samedi 20 août, le caractère « incontournable » du « processus de réformes économiques ».
    Une déclaration pleine de bon sens, maintes fois répétée par lui-même, mais qui soulève des interrogations.
    Pourquoi ne pas avoir entamé ces réformes ?

    Une réaction tardive

    La dernière sortie du président indique-t-elle une prise de conscience de l’urgence à mener des réformes économiques ? Qualifiées d’incontournables, ces réformes attendent pourtant depuis des années. Les économistes nationaux (et étrangers), les organisations internationales (Banque mondiale et FMI en tête) appellent sans cesse à leur mise en place.
    En vain.
    Les déclarations de Bouteflika sonnent donc comme un énième rappel d’une évidence.

    Tout le monde est unanime pour souligner l’importance et surtout l’urgence de mener des réformes de l’économie algérienne.
    Cela dit, ces réformes peinent à être lancées, malgré les appels incessants du chef de l’État et du gouvernement.
    Il y a donc là une contradiction patente entre les paroles et les actes des dirigeants du pays.
    Une contradiction révélée au grand jour par le contre-choc pétrolier que subit l’Algérie et aggravée par la crise des finances publiques, très largement déficitaires.

    Une opportunité perdue à jamais

    Pourtant, l’Algérie a bénéficié, ces 15 dernières années, d’une rente pétrolière sans précédent.
    Avec un baril de pétrole au-delà des 100 dollars, l’Algérie a engrangé plus de 800 milliards de dollars de recettes pétrolières.
    Dans le même temps, les premiers mandats du Président de la République ont été marqués par une stabilisation de la situation politique et sécuritaire.

    Ainsi, toutes les conditions (financières, sécuritaires, politiques, internationales) semblaient réunies pour une véritable refonte du modèle de fonctionnement de l’économie nationale. Pourtant l’on a du mal à percevoir les réformes économiques entreprises durant cette période. Lorsque l’on évoque ce genre de réformes, l’on pense nécessairement à l’aspect fiscal, réglementaire (investissement, bureaucratie…), bancaire ou encore du ruineux système de subventions.
    Or sur ces plans, l’on ne relève aucune réforme sérieuse ou convaincante.

    Aucune réforme sérieuse n’a été lancée. Pire encore, certaines tentatives de modernisation, notamment celle du secteur bancaire, ont tout bonnement été annulées par le pouvoir en place, pour des raisons incompréhensibles. Le scandale de l’affaire Khalifa y est sans doute pour beaucoup.

    Des « réformes » sur mesure

    En fin de compte, l’Algérie a plutôt été témoin d’une forme de règlement de comptes : des lois, réglementations et « réformes » sur mesure afin de favoriser ou nuire à tel ou tel acteur. Effectivement, le cas de l’opérateur de téléphonie mobile Djezzy et de son ancien propriétaire, l’Égyptien Naguib Sawiris est révélateur.
    Ce dernier, profitant d’un vide juridique, a tenté de profiter des largesses de la législation pour se « sucrer » sur le dos de l’Algérie.

    Par la suite, le gouvernement a introduit une série de règles – encore en vigueur de nos jours – pour prévenir ce genre d’agissements, mais surtout, pour punir le « contrevenant ». La règle 51/49% et le droit de préemption ont permis au gouvernement de nationaliser Djezzy, après avoir passablement affaibli sa position à grands coups de redressements fiscaux.

    Navigation à vue

    Ces deux affaires, parmi d’autres, révèlent surtout une gestion de l’économie à l’aveuglette.
    Elles donnent l’impression que le gouvernement navigue à vue, ou pire, au gré des humeurs du moment des dirigeants algériens.
    Une inconstance qui débouche sur une instabilité juridique extrême. Un élément fortement dissuasif aux yeux des investisseurs algériens comme étrangers.
    TSA
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