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ARMEMENT :22 000 fuites sous les mers

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    ARMEMENT:22 000 fuites sous les mers

    Des informations confidentielles sur les sous-marins Scorpène construits par DCNS ont été dévoilées par un journal australien. Un incident qui porte un coup à la crédibilité de la France et fragilise les relations de l’industriel avec ses clients, dont l’Inde et l’Australie.

    L’annonce était peut-être un brin précipitée. Fin avril, l’Elysée envoyait un communiqué dithyrambique : «Le choix par l’Australie de la France et de DCNS comme partenaires pour la construction de 12 sous-marins est historique.» Le montant l’était tout autant : 50 milliards de dollars australiens, soit environ 34 milliards d’euros, pour un contrat qui n’était pas encore signé. Les négociations exclusives commençaient à peine. Elles risquent désormais d’entrer dans une zone de très fortes turbulences. Dans son édition de mercredi matin, le quotidien national The Australian révèle avoir consulté des milliers de documents confidentiels sur des sous-marins fabriqués par DCNS.

    Que contiennent les documents ?


    Ces 22 400 pages ne concernent pas les négociations entre l’industriel français et l’Australie sur les Barracuda. Il s’agit de documentation sur la nouvelle flotte indienne de Scorpène (des sous-marins d’attaque conventionnels plus petits que les Barracuda). Y figurent des informations très précises sur les capacités furtives, sur les caractéristiques des périscopes ou encore sur des systèmes d’armes. Seules une vingtaine de pages, très techniques, ont pour l’heure été publiées par le média australien qui les a en partie expurgées des données les plus sensibles.

    Joint par Libération, l’auteur des révélations, le journaliste Cameron Stewart, précise que «95 % des documents concernent les Scorpène indiens». La base de données, qu’il a consultée mais dont il affirme ne pas avoir de copie, contient aussi quelques documents sur les Scorpène vendus à la Malaisie et au Chili. «Une très petite partie concerne les discussions financières entre la France et la Russie sur les Mistral [dont la vente a finalement été annulée par le gouvernement français, ndlr]», ajoute Stewart. Ces documents ne seraient pas classifiés, mais simplement estampillés confidentiels par l’entreprise.

    Pourquoi sortent-ils en Australie ?

    Tout dans l’affaire ressemble à un roman d’espionnage. A commencer par le trajet des documents, décrit par le quotidien conservateur du groupe de Rupert Murdoch : ils auraient été sortis par un ancien officier français de la marine qui travaillait pour un sous-traitant de DCNS. Une entreprise d’Asie du Sud-Est les aurait ensuite obtenus - ainsi qu’une autre dans la région -, avant d’arriver, via un disque dur envoyé par courrier, à une société australienne. Une thèse que rien ne vient accréditer pour l’heure. Au-delà de l’itinéraire rocambolesque, le moment de la publication et la nationalité du média interpellent. Comme le résume un bon connaisseur de ces affaires dans le secteur public : «Le monde des industriels de l’armement, c’est les pratiques du BTP en pire.» Lui penche plutôt pour «une vraie opération d’espionnage», avec en toile de fond une féroce compétition économique entre marchands d’armes.

    Les articles qui révèlent l’affaire insistent lourdement sur les conséquences de cette fuite sur le contrat australien en phase finale de négociation. Chez DCNS, cette dernière ligne droite mobilise plus de 100 personnes, vu l’importance du marché, que lorgnaient d’autres géants de l’armement, notamment allemand et japonais. «Le fait même que ces documents soient parvenus jusqu’à un journaliste comme moi n’aurait pas dû arriver. C’est une source d’inquiétude, justifie Stewart. La question se pose : si c’est arrivé pour les sous-marins indiens, pourquoi cela n’arriverait pas avec le projet australien ?» Les autorités australiennes ont tenté de désamorcer les critiques. Tout en jugeant la fuite «préoccupante», le Premier ministre, Malcolm Turnbull, en a relativisé l’impact pour l’Australie : «Le sous-marin que nous construisons ou que nous allons construire avec les Français s’appelle le Barracuda et est totalement différent du Scorpène conçu pour la marine indienne. Nous avons les dispositifs de protection de nos informations de défense les plus élevés, que ce soit dans le cadre d’échanges avec d’autres pays ou en Australie.»

    Comment réagit DCNS ?

    «Une enquête approfondie est menée par les autorités nationales de sécurité», a indiqué DCNS qui mobilise aussi son département sûreté et sa direction juridique, chargée d’évaluer quand et comment déposer plainte le moment venu. La première étape consiste à vérifier l’authenticité des documents et à essayer d’en déterminer l’origine. Un travail de fourmis, assure-t-on chez DCNS. Classé organisme d’importance vitale en raison de ses activités sensibles, l’industriel recevra l’assistance de l’Agence nationale de la sécurité des systèmes d’information (Anssi) qui dispose d’un bureau dédié aux entreprises de la défense. D’autres structures publiques pourraient intervenir, notamment les services de renseignement : la Direction générale de la sécurité intérieure (DGSI), surtout si la fuite comprend des informations classifiées, et la Direction générale de la sécurité extérieure (DGSE), dont un bureau accompagne les grands groupes sur les contrats importants à l’étranger (lire ci-contre).

    Quelles répercussions en Inde ?

    Si les informations révélées par The Australian sur le contenu des documents se confirment, c’est «une fuite d’une ampleur inédite, affirme à Libération Bharat Karnad, spécialiste des questions d’armement au Centre pour la recherche politique de New Delhi. Vous offrez ici tous les détails techniques pour repérer le sous-marin. L’ennemi n’a plus d’effort à faire pour le trouver. Il devient donc inutile !» :france1: L’Inde a acheté en 2005 six Scorpène pour près de 3 milliards d’euros, et le premier exemplaire doit être mis en service en octobre. New Delhi prévoyait d’en commander trois autres et a également lancé un appel d’offres pour le développement d’un bâtiment similaire, mais avec une capacité d’immersion et une portée plus longues pour rayonner plus loin dans l’océan Indien et jusqu’au détroit de Malacca (entre la Malaisie et l’Indonésie), où la flotte chinoise est de plus en plus présente. DCNS avait candidaté pour ce dernier projet et bénéficiait d’un avantage inhérent - sa participation pourrait maintenant être impossible, car l’engin développé reprendrait les caractéristiques du Scorpène, qui ne sont plus stratégiquement fiables. C’est toute la crédibilité de la France qui est remise en question. «On va commencer à dire que les entreprises françaises ne savent pas préserver leurs secrets, estime Bharat Karnad. Cela est dévastateur pour la France en tant que fournisseur d’armes.» L’Inde, qui est le deuxième importateur de matériel militaire au monde, a également promis d’acheter 36 Rafale à Dassault, mais les négociations butent sur le prix. Après cette fuite, l’avionneur risque d’avoir encore plus de mal à vendre les secrets du savoir-faire français.



    liberation.
    "Les petits esprits parlent des gens, les esprits moyens parlent des événements, les grands esprits parlent des idées, et les esprits supérieurs agissent en silence."

  • #2
    DCNS victime d'un vol de données peu critiques

    DCNS victime d'un vol de données peu critiques


    Le constructeur naval militaire DCNS a été victime en 2011 d'un vol de documents et non d'une fuite mais il parait improbable que des données classifiées y figurent, a-t-on déclaré jeudi à Reuters de source gouvernementale française.

    Le gouvernement indien a indiqué de son côté n'avoir identifié aucun risque immédiat pour sa sécurité à la suite de la diffusion, révélée mercredi par un quotidien australien, de 22.000 pages de documents concernant les six sous-marins construits par DCNS pour l'Inde.

    "Ce n'est pas une fuite, c'est un vol, une malveillance", a expliqué la source française.

    "On n'a pas pu identifier une négligence de la part de DCNS, on a plutôt identifié une malhonnêteté individuelle", a-t-elle ajouté.

    Les documents, selon cette source, ont très probablement été volés par un ancien salarié français, licencié pour faute après avoir travaillé chez un sous-traitant de DCNS assurant la formation en Inde sur l'utilisation des sous-marins. La source n'a pas identifié cette société sous-traitante.

    A ce stade, les données volées concernent le mode d'emploi des sous-marins et il paraît très improbable que des documents classifiés aient été dérobés, les règles pour leur détention étant très complexes, a ajouté la source.

    DCNS, filiale à 35% de Thales, s'est refusé à tout commentaire tandis que le ministère de la Défense n'était pas immédiatement disponible.
    La France et l'Inde ont ouvert mercredi une enquête à la suite des révélations du quotidien The Australian.

    "Les documents qui ont été publiés (...) ont été étudiés et ne posent aucun risque du point de vue de la sécurité car les paramètres essentiels ont été occultés", a dit le ministère indien de la Défense dans un communiqué.

    MODES D'EMPLOI

    Selon la source gouvernementale française, les documents volés qui ont pu être identifiés à ce stade sont des modes d'emploi des sous-marins, en particulier pour leur entretien, mais n'indiquent en aucun cas comment les détecter.

    "C'est la documentation rédigée à l'intention des Indiens, pas des données internes à DCNS ou à la France" a précisé cette source. "Cela n'a rien à voir avec la fuite des plans de construction d'une arme, d'un radar ou d'un sonar",

    DCNS n'a pas exclu mercredi que cette diffusion massive de documents soit partie prenante d'une "guerre économique" au moment où DCNS négocie en Australie un méga-contrat de sous-marins pour 50 milliards de dollars australiens (34 milliards d'euros).

    "C'est une opération de déstabilisation avérée : une affaire qui se passe en Inde resurgit en Australie alors qu'il n'y a aucun rapport entre les deux", a déclaré la source gouvernementale.

    L'Australie a choisi DCNS fin avril pour des discussions exclusives jusqu'à la fin de l'année sur l'acquisition de 12 sous-marins, alors que l'allemand Thyssenkrupp Marine Systems (TKMS) était donné largement favori et qu'un consortium japonais était aussi en lice.

    "On va resserrer tous les boulons pour tous ceux qui vont aller travailler en Australie", a souligné cette source. "On va revoir les procédures pour que quelqu'un n'ait plus accès à lui seul à 22.000 pages de manuels à l'avenir."
    Des entretiens sont prévus très prochainement par voie diplomatique entre la France et l'Australie pour garantir à Canberra qu'un tel incident ne puisse pas se reproduire dans le cadre de la négociation du contrat de sous-marins, a ajouté la source.


    fr.reuters
    "Les petits esprits parlent des gens, les esprits moyens parlent des événements, les grands esprits parlent des idées, et les esprits supérieurs agissent en silence."

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