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Syrie: pourquoi l'offensive turque change la donne

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  • Syrie: pourquoi l'offensive turque change la donne

    La Turquie qui a lancé mercredi une opération sans précédent à la frontière syrienne pour chasser Daech ainsi que les milices kurdes pourrait changer le visage du conflit syrien.

    La guerre qui ravage la Syrie depuis 2011 et a causé la mort de plus de 290.000 personnes vient peut-être de connaître un tournant majeur. A l’issue d’une offensive éclair, mercredi 24 août, quelques milliers de rebelles syriens soutenus par des F16 et des chars turcs sont parvenus à prendre aux djihadistes de l’organisation Etat islamique la ville syrienne de Djarabulus, à l’ouest de l’Euphrate, non loin de la frontière turco-syrienne. L'opération baptisée "Bouclier de l'Euphrate" intervenait moins de quatre jours après un attentat à Gaziantep (sud-est), près de la frontière avec la Syrie, qui a fait 54 morts lors d'un mariage et porte la marque de l'EI. Voici trois questions que pose cette offensive.

    1. Quel est l'objectif d'Erdogan?

    Cette opération a deux buts: contrer la menace de l'EI mais aussi empêcher les combattants kurdes des unités de protection du peuple (YPG), le bras armé du Parti de l’union démocratique (PYD), affilié au Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK, séparatiste), en guerre contre Ankara depuis 1984. Ankara est bien décidé à empêcher la jonction des trois régions kurdes de Syrie (Afrin à l’ouest, Kobané et Djazira à l’est) que le PYD espère unifier aux portes de la Turquie. Fort du soutien américain (frappes aériennes, armes, conseillers), à la pointe du combat contre l’EI, les Kurdes syriens se sont d’ores et déjà rendus maîtres d’une bande de 400 kilomètres à l’est, le long de la frontière turque, depuis l’Irak jusqu’à Kobané. Pour la Turquie, il est impensable que les 90 kilomètres restant, de Djarabulus à Afrin, tombent aux mains du PKK. "Erdogan a voulu par cette offensive riposter à l'EI qui ne cesse depuis quelques semaines d'attaquer la Turquie, analyse le spécialiste des conflits irréguliers, Gérard Chaliand qui a publié en mars "Pourquoi perd-on la guerre? Un nouvel art occidental" (Odile Jacob). Mais cette offensive est aussi motivée en grande partie par la volonté de chasser les Kurdes du PYD qui gagnent du terrain dans le nord de la Syrie".

    Accusée de focaliser ses attaques sur les Kurdes, Ankara a d'ailleurs tenu vendredi à démentir ces "allégations de médias occidentaux". "Soit ils ne savent rien sur le monde, soit leur travail est de rapporter un mensonge éhonté", a lancé le Premier ministre turc Binali Yildirim, interrogé à propos d'un article de l'hebdomadaire allemand Der Spiegel titré "Opération turque en Syrie: l'EI est un prétexte, les Kurdes sont la cible". "La mission de nos soldats est d'assurer la sécurité de nos frontières et la vie de nos citoyens. Les informations en dehors de celles-ci ne sont qu'un mensonge", a-t-il ajouté.

    2. L'armée turque va-t-elle se diriger plus au sud de la Syrie?

    La rapidité de la reconquête de Djarabulus a stupéfié les analystes alors que la capture par les Kurdes de localités tenues par l'EI dans le nord de la Syrie, comme Kobané il y a un an ou Manbej en juillet dernier, avait nécessité de longs combats. Mais la Turquie a bénéficié du soutien - notamment dans les airs - de Washington dans son offensive. "Nous voulons aider les Turcs à débarrasser la frontière de l’EI", a ainsi déclaré Joe Biden, arrivé mercredi à Ankara. Il a également appelé les milices kurdes à se retirer sur la rive orientale de l’Euphrate, faute de quoi "elles ne pourront en aucune circonstance recevoir le soutien américain".

    L'armée turque qui vient d'envoyer quatre nouveaux chars vendredi à Djarabulus pourrait-elle être ensuite tenter de se diriger plus au sud ? "Cela va dépendre des États-Unis mais c'est peu probable, répond Gérard Chaliand. Les Américains ont intérêt à aider les Turcs face à Daech mais ils n'ont pas d'intérêts à affaiblir le YPD dont les combattants sont les plus aguerris de la zone et ont permis la reprise de plusieurs villes. Et pour la Russie aussi les Kurdes sont un allié important". Dans l'immédiat, et le Premier ministre turc l'a répété mercredi, ils semble donc peu envisageable de voir les forces turcs s'aventurer plus au sud.

    3. L'offensive turque fait-elle le jeu de Bachar el-Assad?

    Le Premier ministre turc a admis pour la première fois ce week-end que Bachar al-Assad était un des "acteurs" en Syrie, ajoutant qu'il était possible de "lui parler pour la transition".

    La Turquie travaille aussi plus étroitement avec l'Iran et la Russie, les derniers alliés importants du président Assad. Aucune puissance mondiale n'a pour l'instant condamné l'opération turque, qui a débuté alors que le vice-président américain Joe Biden était en déplacement à Ankara. De plus, la politique étrangère turque s'est assagie depuis l'arrivée du Premier ministre Yildirim en mai. "Ankara semble ne plus faire du départ de Bachar el-Assad un préalable, indique Gérard Chaliand. Erdogan fait de la haute voltige diplomatique: il peut s'allier avec n'importe qui à partir du moment où cela sert ses intérêts. Mais il ne faut pas se focaliser sur Bachar el-Assad, l'armée syrienne est moribonde. Elle ne tient que grâce à l'Iran et la Russie. Et de ce point de vue, Erdogan a envoyé un message d'apaisement à Téhéran et Moscou".


    Challenges

  • #2
    Le but des turks et d'avoir du pétrole et du gaz à trés bas prix, ils rentrent en jeux
    ça va se chauffer , les Usa ont aussi décidé d'avoir une base militaire en Syrie
    les russes, afghans et des iraniens sont aussi en Syrie pour combattre, way que ça sera terrible

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    • #3
      Les terroristes affluent par la Turquie, alors il est à se demander desquels terroristes s'agit-il ?

      L'opération baptisée "Bouclier de l'Euphrate" intervenait moins de quatre jours après un attentat à Gaziantep (sud-est), près de la frontière avec la Syrie, qui a fait 54 morts lors d'un mariage et porte la marque de l'EI.
      Erdogan peut facilement commettre un tel attentat pour justifier son opération "bouclier de l'Euphrate". Pour preuve, il lui a fallu moins de 4 jours pour lancer une telle opération.
      La guerre c'est le massacre entre gens qui ne se connaissent pas au profit de gens qui se connaissent mais qui ne se massacrent pas.

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