Mirou
Intérieurement, j’étais presque convaincu que notre fin à tous, était une histoire de quelques jours ou de quelques semaines et personne d'entre nous ne saura se soustraire au destin funeste que nous réservaient nos bourreaux, ces gens incultes, assoiffés de sang, méchants, pleins de haine et de cruauté.
Nous n'avions pas affaire à des enfants de chœur, ni à de simples délinquants, mais à des ennemis redoutables qui ne reculaient devant rien ; des forcenés sans cœurs, des psychopathes d’extrêmement dangereux, très déterminés plus que jamais à en découdre pour soumettre toute l'Algérie à leur bon vouloir. Ils étaient persuadés de l'imminence de leurs actes barbares et que chaque cruauté infligée à l'être humain était un bienfait qui les rapprochait un peu plus près du Bon Dieu et leur garantissait une meilleure place au paradis.
J’avais passé l’épreuve la plus terrible de ma vie, exposé de jour comme de nuit aux grands dangers. A chaque matin que je me mettais les pieds dehors, je regardais le ciel et me disais que ce jour-là, sera, peut-être, le dernier jour qui me restait à vivre et me tressaillais de tout mon corps à l’idée de me voir revenir, le soir, emmitouflé dans un linceul blanc.
J’imaginais avec amertume, le cœur battant, la réaction des miens et mesurais, dans mon fort intérieur, combien sera immense leur douleur lorsqu’ils apprendront la nouvelle de ma mort. J’avais aussi autant peur pour ma vieille mère à la santé chancelante qui n’admettra quoi qu'il advienne, jamais cette terrible fatalité.
J’étais intimement persuadé qu'elle sera le seul être qui me pleurera vraiment à chaudes larmes, la seule personne au monde qui ne m’oubliera jamais, ne serait-ce un instant et que ma perte allait lui causer tant de chagrins, tant de peines et de douleurs qui vont hanter les maigres jours qui lui restaient à vivre.
Je connaissais parfaitement ma mère et je savais qu’elle ne pouvait se défaire de moi que lorsqu’elle me voyait si bien entouré et en totale sécurité, raison pour laquelle, je la voyais, si fragile qu’elle était, très vulnérable aux grandes émotions et quasi certain qu'elle périra de tristesse dans les prochains jours à venir, en emportant, serré dans le cœur, son deuil dans l'au-delà.
Je me détournais la tête et me levais péniblement de mon siège. Je remarquais que la température avait sensiblement baissé au point de frôler le degré de congélation. L’envie de manger ne me tenaillait plus. J’éteignais le feu de la cuisinière et me dirigeais avec dégoût en titubant droit vers la chambre à coucher faiblement éclairée. J’enfilais mon pyjama en soie et je me mettais difficilement sous le drap
Je me sentais extrêmement fatigué. Je n’avais qu’une envie: prendre du papier et un crayon à mine à portée de mes mains et y déverser avec rage toute cette bile qui empestait ma vie des années durant en relatant fidèlement à celui qui voudrait me lire, toutes les exactions, toutes les injustices et les abus subis.
Intérieurement, j’étais presque convaincu que notre fin à tous, était une histoire de quelques jours ou de quelques semaines et personne d'entre nous ne saura se soustraire au destin funeste que nous réservaient nos bourreaux, ces gens incultes, assoiffés de sang, méchants, pleins de haine et de cruauté.
Nous n'avions pas affaire à des enfants de chœur, ni à de simples délinquants, mais à des ennemis redoutables qui ne reculaient devant rien ; des forcenés sans cœurs, des psychopathes d’extrêmement dangereux, très déterminés plus que jamais à en découdre pour soumettre toute l'Algérie à leur bon vouloir. Ils étaient persuadés de l'imminence de leurs actes barbares et que chaque cruauté infligée à l'être humain était un bienfait qui les rapprochait un peu plus près du Bon Dieu et leur garantissait une meilleure place au paradis.
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J’avais passé l’épreuve la plus terrible de ma vie, exposé de jour comme de nuit aux grands dangers. A chaque matin que je me mettais les pieds dehors, je regardais le ciel et me disais que ce jour-là, sera, peut-être, le dernier jour qui me restait à vivre et me tressaillais de tout mon corps à l’idée de me voir revenir, le soir, emmitouflé dans un linceul blanc.
J’imaginais avec amertume, le cœur battant, la réaction des miens et mesurais, dans mon fort intérieur, combien sera immense leur douleur lorsqu’ils apprendront la nouvelle de ma mort. J’avais aussi autant peur pour ma vieille mère à la santé chancelante qui n’admettra quoi qu'il advienne, jamais cette terrible fatalité.
J’étais intimement persuadé qu'elle sera le seul être qui me pleurera vraiment à chaudes larmes, la seule personne au monde qui ne m’oubliera jamais, ne serait-ce un instant et que ma perte allait lui causer tant de chagrins, tant de peines et de douleurs qui vont hanter les maigres jours qui lui restaient à vivre.
Je connaissais parfaitement ma mère et je savais qu’elle ne pouvait se défaire de moi que lorsqu’elle me voyait si bien entouré et en totale sécurité, raison pour laquelle, je la voyais, si fragile qu’elle était, très vulnérable aux grandes émotions et quasi certain qu'elle périra de tristesse dans les prochains jours à venir, en emportant, serré dans le cœur, son deuil dans l'au-delà.
Je me détournais la tête et me levais péniblement de mon siège. Je remarquais que la température avait sensiblement baissé au point de frôler le degré de congélation. L’envie de manger ne me tenaillait plus. J’éteignais le feu de la cuisinière et me dirigeais avec dégoût en titubant droit vers la chambre à coucher faiblement éclairée. J’enfilais mon pyjama en soie et je me mettais difficilement sous le drap
Je me sentais extrêmement fatigué. Je n’avais qu’une envie: prendre du papier et un crayon à mine à portée de mes mains et y déverser avec rage toute cette bile qui empestait ma vie des années durant en relatant fidèlement à celui qui voudrait me lire, toutes les exactions, toutes les injustices et les abus subis.
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