L’Algérie construit un mur haut de sept mètres sur une partie de sa frontière avec le Maroc et creuse des tranchées à ses frontières avec la Tunisie et la Libye.
La lutte contre le terrorisme et la politique sécuritaire prennent des dimensions inédites au Maghreb avec la construction par Alger d’un mur de béton haut de sept mètres, sur une longueur qui n’est pas encore connue. L’information a été confirmée à Médias24 par une source marocaine autorisée.
Les frontières maroco-algériennes sont fermées depuis 1994, mais l’existence d’un commerce de contrebande florissant des deux côtés de la frontière n’a pu être réduite. Le visa a été aboli mais la frontière reste obstinément fermée. Seul moyen pour les Algériens et les Marocains de circuler entre les deux pays : prendre l’avion à Casablanca ou Alger ou passer par l’Espagne en voiture ou via un aéroport international.
L’Algérie construit à l’ouest et le Maroc déploie des lignes de fils barbelés et construit un mur électronique doté de senseurs à sa frontière depuis début 2015 sur 70 km environ. Alger creuse également des tranchées à sa frontière avec la Tunisie et avec la Libye. Cette semaine, l’armée algérienne a mené des opérations de recherche d’hommes armés se réclamant de Daech à l’est du pays près de Constantine.
Commentaire du site Tout-Sur-l’Algérie: «En mettant de côté les postures politiques et les agissements contre-productifs ou nuisibles, l’Algérie et le Maroc gagneraient à développer une coopération bénéfique pour les deux parties».
La confiance ne règne pas entre l’Algérie et Maroc depuis 40 ans. Entre Alger et Tunis, il a fallu l’intervention des plus hautes autorités cet été pour dénouer la crise aux postes-frontières, la Tunisie ayant imposé une taxe de sortie du territoire tunisien aux ressortissants algériens.
En Tunisie, les maquis jihadistes sont dirigés par des Algériens, dont plusieurs ont été tués par l’armée tunisienne. Tous les groupes armés sont dirigés par des Algériens selon des déclarations officielles tunisiennes.
Craintes sécuritaires
Alger craint aussi l’infiltration d’hommes armés en provenance de Tunisie ou de la Libye, une forte réalité jusqu'en 2015 mais qui semble s’être atténuée, à moins que suite aux opérations menées par les forces de sécurité tunisiennes dans le pays, des militants de Daech et d’Al Qaida aient préféré discrètement trouver refuge dans l’est algérien. D'où le possible lien avec les opérations de ratissage actuellement en cours dans la région de Constantine.
Du côté de la Libye et depuis la sanglante attaque contre le complexe gazier d’In Anemas de la British Petroleum-Sonatrach en janvier 2013, Alger est sur le qui-vive. 40 techniciens et employés de 10 nationalités différentes y avaient trouvé la mort. Ces attaques ont montré les failles sécuritaires à la frontière algéro-libyenne. Ces failles sécuritaires peuvent affecter la production d’hydrocarbures, les revenus d’Alger déjà en baisse et dissuader les investisseurs.
Là aussi, Alger construit des tranchées depuis 2015, un projet justifié par la présence de Daech sur la côte libyenne entre Tripoli et Benghazi. La débâcle de Daech à Syrte cet été fait craindre des infiltrations de combattants de Daech vers l’Algérie. Du coup, Tunis de son côté a également entamé la construction de tranchées et d’un mur de 160 kilomètres à sa frontière avec la Libye.
«L’Union du Maghreb arabe (UMA), déjà moribonde, vole en éclats» écrivait Geopolis en juillet 2015. «L’UMA est désormais en coma profond. Les murs de sécurité ou de séparation délimitent, à coups de dalles de béton, sa tombe. Un cercueil grillagé avec une épitaphe non écrite : ici repose, pour longtemps, le rêve maghrébin», concluait Mohamed Berkani. A cela, on n’oubliera pas d’ajouter les murs et les grillages séparant les enclaves de Sebta et de Mélillia du territoire marocain.
Médias 24
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