On dit parfois que nous avons les dirigeants que nous méritons... ou encore que notre président n'est jamais qu'à l'image de son peuple. Aïe... la science confirme aujourd'hui que nous avions tristement raison.
Quatre points de perdus en dix ans
En 2015, Edward Dutton (université d’Oulu, Finlande) et Richard Lynn (université d’Ulster, Royaume-Uni) publiaient, dans la revue Intelligence, une étude passée inaperçue et pourtant d'un intérêt majeur. Les deux chercheurs documentaient en effet, pour la toute première fois, une chute du quotient intellectuel (QI) moyen en France. Celui-ci aurait perdu près de quatre points entre 1999 et 2009. A l’échelle d’une population, c’est, comme nous le dit Le Monde du 20 juin, "énorme".
Si ce résultat est reproduit et confirmé par d’autres études, il signalerait la première inversion, en France, de la tendance séculaire qui voit augmenter régulièrement l’indice d’intelligence individuelle, c’est-à-dire l’amélioration des compétences cérébrales.
Régression généralisée !
L'étude fait d'autant plus froid dans le dos que cette inversion de la tendance à l’augmentation du QI est également constatée en Norvège, au Danemark, au Royaume-Uni, aux Pays-Bas, en Australie, en Suède… Bref, l'Europe et peut-être le monde sont en voie d'abêtissement accéléré... Dans de nombreux pays, une légère érosion des facultés cognitives est mesurée depuis le milieu des années 1990.
On aimerait se rassurer en mettant en cause la fiabilité des résultats... Mais même en Finlande, où la conscription donne lieu à des tests de QI standardisés, pratiqués sur toute une génération ou presque, une autre étude de Dutton et Lynn, publiée en 2013, montre une chute de deux points de QI entre 1997 et 2009, mesurée avec une grande précision. Les trois fonctions cognitives testées (représentation des formes, arithmétique, raisonnement verbal) sont toutes en régression.
Perturbateurs endocriniens : nos ennemis pour la vie
Mais alors, quelles sont les causes de ce désastre ? La TV Lobotomie chère à Michel Desmurget ? Ou encore Internet, dont Nicholas Carr se demandait s'il ne nous rendait pas bête ? Peut-être. La biologiste Barbara Demeneix offre d'autres pistes dans son livre paru fin mai en France, Le Cerveau endommagé : elle montre comment la perturbation du système hormonal par une multitude de substances présentes dans notre environnement domestique (solvants, plastiques, etc.) ou dans la chaîne alimentaire (pesticides, additifs, etc.) peut altérer la construction de certaines structures cérébrales, notamment au cours de la période intra-utérine.
La chercheuse, dont les travaux sur le système thyroïdien sont mondialement reconnus, conclut à un lien fort entre l’exposition généralisée de la population aux perturbateurs endocriniens — ces substances capables d’interférer avec le système hormonal — et l’augmentation d’une variété de troubles neuro-comportementaux (troubles de l’attention, hyperactivité, autismes, etc.).
"Plus d'Europe, il faut plus d'Europe"...
On rejoint ici la politique et la faillite de l'Union européenne. Les effets des perturbateurs endocriniens sont connus et dénoncés depuis les années 1970, mais la législation européenne continue à les minimiser : mercredi 15 juin, avec deux ans et demi de retard et une condamnation de la Cour de justice de l’Union européenne, Bruxelles a proposé des critères d’identification des perturbateurs endocriniens — critères qui permettront de les retirer du marché. Mais la proposition de Bruxelles exige des niveaux de preuve presque impossibles à atteindre pour déclarer une substance « perturbateur endocrinien ».
Bruxelles ne tient pas compte de l’urgence de la situation. Après la progression des maladies hormonales « classiques » (cancers hormono-dépendants, diabète, infertilité, etc.), ce sont nos cerveaux et ceux des générations futures qui sont touchés. En choisissant le Brexit, les Britanniques ont peut-être sauvé, sans même s'en douter, le cerveau de leur progéniture...
On pourrait encore parler des effets de l'alcool... D'après une étude américaine menée en 2016, sa consommation de plus en plus précoce favoriserait la baisse du Q.I.
Bref, bienvenue en Idiocracy ! Hollywood avait situé cette époque de régression intellectuelle en 2500... Il faut croire qu'on a pris un peu d'avance...
Agora Vox
Quatre points de perdus en dix ans
En 2015, Edward Dutton (université d’Oulu, Finlande) et Richard Lynn (université d’Ulster, Royaume-Uni) publiaient, dans la revue Intelligence, une étude passée inaperçue et pourtant d'un intérêt majeur. Les deux chercheurs documentaient en effet, pour la toute première fois, une chute du quotient intellectuel (QI) moyen en France. Celui-ci aurait perdu près de quatre points entre 1999 et 2009. A l’échelle d’une population, c’est, comme nous le dit Le Monde du 20 juin, "énorme".
Si ce résultat est reproduit et confirmé par d’autres études, il signalerait la première inversion, en France, de la tendance séculaire qui voit augmenter régulièrement l’indice d’intelligence individuelle, c’est-à-dire l’amélioration des compétences cérébrales.
Régression généralisée !
L'étude fait d'autant plus froid dans le dos que cette inversion de la tendance à l’augmentation du QI est également constatée en Norvège, au Danemark, au Royaume-Uni, aux Pays-Bas, en Australie, en Suède… Bref, l'Europe et peut-être le monde sont en voie d'abêtissement accéléré... Dans de nombreux pays, une légère érosion des facultés cognitives est mesurée depuis le milieu des années 1990.
On aimerait se rassurer en mettant en cause la fiabilité des résultats... Mais même en Finlande, où la conscription donne lieu à des tests de QI standardisés, pratiqués sur toute une génération ou presque, une autre étude de Dutton et Lynn, publiée en 2013, montre une chute de deux points de QI entre 1997 et 2009, mesurée avec une grande précision. Les trois fonctions cognitives testées (représentation des formes, arithmétique, raisonnement verbal) sont toutes en régression.
Perturbateurs endocriniens : nos ennemis pour la vie
Mais alors, quelles sont les causes de ce désastre ? La TV Lobotomie chère à Michel Desmurget ? Ou encore Internet, dont Nicholas Carr se demandait s'il ne nous rendait pas bête ? Peut-être. La biologiste Barbara Demeneix offre d'autres pistes dans son livre paru fin mai en France, Le Cerveau endommagé : elle montre comment la perturbation du système hormonal par une multitude de substances présentes dans notre environnement domestique (solvants, plastiques, etc.) ou dans la chaîne alimentaire (pesticides, additifs, etc.) peut altérer la construction de certaines structures cérébrales, notamment au cours de la période intra-utérine.
La chercheuse, dont les travaux sur le système thyroïdien sont mondialement reconnus, conclut à un lien fort entre l’exposition généralisée de la population aux perturbateurs endocriniens — ces substances capables d’interférer avec le système hormonal — et l’augmentation d’une variété de troubles neuro-comportementaux (troubles de l’attention, hyperactivité, autismes, etc.).
"Plus d'Europe, il faut plus d'Europe"...
On rejoint ici la politique et la faillite de l'Union européenne. Les effets des perturbateurs endocriniens sont connus et dénoncés depuis les années 1970, mais la législation européenne continue à les minimiser : mercredi 15 juin, avec deux ans et demi de retard et une condamnation de la Cour de justice de l’Union européenne, Bruxelles a proposé des critères d’identification des perturbateurs endocriniens — critères qui permettront de les retirer du marché. Mais la proposition de Bruxelles exige des niveaux de preuve presque impossibles à atteindre pour déclarer une substance « perturbateur endocrinien ».
Bruxelles ne tient pas compte de l’urgence de la situation. Après la progression des maladies hormonales « classiques » (cancers hormono-dépendants, diabète, infertilité, etc.), ce sont nos cerveaux et ceux des générations futures qui sont touchés. En choisissant le Brexit, les Britanniques ont peut-être sauvé, sans même s'en douter, le cerveau de leur progéniture...
On pourrait encore parler des effets de l'alcool... D'après une étude américaine menée en 2016, sa consommation de plus en plus précoce favoriserait la baisse du Q.I.
Bref, bienvenue en Idiocracy ! Hollywood avait situé cette époque de régression intellectuelle en 2500... Il faut croire qu'on a pris un peu d'avance...
Agora Vox
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