"Si vos rues sont sales, elles vous représentent !" crie une Algérienne
Je m’en retourne en France. L’avion prend de la hauteur, et la baie d’Alger s’offre à mes yeux. Alger la blanche, la majestueuse, l’insoumise.
Vu d’en haut, la ville me semble si gracieuse, si ordonnée. Mais vu de près, Alger a perdu sa blancheur. Alger la mal aimée, abandonnée, souillée ! Comment en est-on arrivé là ? Pourquoi ce laisser-aller de la ville et du pays entier ? Pourquoi tant de négligence ? L’Algérie, ce pays si convoité par tant de civilisations mérite-t-il un tel mépris venant de son propre peuple ? Les martyrs se retournent sûrement dans leur tombe. Ces hommes et ces femmes, tombés pour leur patrie bien-aimée, tous ces martyrs ne sont pas morts pour ça ! Quel claque pour leur bravoure et pour le sang qui a coulé au nom de la liberté tant rêvée !
Car il faut le voir pour le croire : le pays croule sous les immondices de toutes natures. Les rues d’Algérie sont devenues sales et ses plages n’échappent pas à cette malédiction. La terre d’Algérie, jadis tant aimée, est aujourd’hui maltraitée. Le pays agonise, gangréné par une malédiction que vous avez vous-même généré : la saleté.
Les immondices bordent vos routes, vos devants d’immeubles. Vous étouffez au milieu d’ordures dispersées de toutes parts. Vous qui avez, il n’y a pas si longtemps suscité tant d’admiration pour votre courage et votre fierté, voilà maintenant que vous offrez une image désolante aux yeux du monde. Oui, ce pays que vous avez tant revendiqué, est aujourd’hui malmené et d’une tristesse profonde.
J’ai mal pour ce pays qui est aussi le mien, puisque j’y suis née, même si j’ai fait ma vie ailleurs. Depuis deux décennies, peut-être un peu plus, à chacun de mes retours au pays, je suis consternée par le spectacle désolant qui s’offre à mes yeux. Que l’on se promène à Alger, Oran ou Annaba, c’est toujours le même constat : les détritus en tout genre jonchent les rues, des sacs en plastique volent au vent, s’accrochent aux arbres et donnent un air tragique à vos espaces jadis tant lumineux. Si votre terre pouvait pleurer, vous l’entendriez gémir. Tout cela est révoltant. Je me demande comment vous avez pu en arriver là et surtout comment vous pouvez vous complaire dans cette situation qui vous déshonore et ne vous ressemble pas.
Vous mes frères et sœurs d’Algérie, j’ai la douleur de constater l’indifférence que vous laissez paraître face au problème d’hygiène que connait votre pays. Vous vaquez à vos occupations quotidiennes au milieu des immondices, sans que cela ne vous interpelle plus que ça. Ne voyez-vous pas l’état d’insalubrité dans lequel vous évoluez? Ne réalisez-vous pas que vous êtes complices du plus grand scandale sanitaire que le pays ai jamais connu ? Cette situation malheureuse, vous en êtes directement responsables, mais vous fermez les yeux, vous rentrez chez vous et vous vous barricadez dans vos intérieurs aseptisés.
Mais à quoi bon que vos habitations soient propres et bien entretenues si vos extérieurs sont encombrés d’ordures ? Vos rues, vos espaces communs sont aussi les vôtres au même titre que vos maisons. Il n’y a pas de différence à faire à ce niveau, c’est illogique de penser le contraire. Vous fermez les yeux sur une situation que vous ne devriez pas accepter car elle ne vous correspond pas, vous le peuple jadis fier et digne, reconnu par le monde entier.
Il est temps de vous poser les bonnes questions et d’agir en conséquence pour trouver les bonnes réponses et les mettre en oeuvre sans tarder. Il faut en finir avec ce problème de saleté qui vous gangrène et vous humilie. Est-ce uniquement la faute des responsables politiques, qui n’agissent pas assez efficacement en faveur du bien- être de la population ? Est-ce également le comportement de vous tous qui est en cause ?
La question est posée et il est urgent d’apporter des solutions et mettre en place des plans d’actions contre la saleté qui vous envahie, avant que votre peuple ne devienne la risée du monde. Lorsque l’on vient de l’étranger, comme moi, on est immédiatement saisi par l’état de laisser aller du pays. Vous ne semblez pas concerné par votre propre bien-être et celui de vos enfants, pourtant, tous ces détritus éparpillés menacent votre santé et détériore l’environnement. Face à ce désastre sanitaire, je refuse d’abdiquer et je me dois de le crier :
- Ne voyez-vous donc pas votre comportement irresponsable ? Ne voyez-vous pas le mal que vous faites à votre terre et par la même occasion à vous-même ? Ouvrez les yeux, regardez la vérité en face. Ou êtes -vous aveugles ? Il serait temps de retourner à vos valeurs. Vous qui chérissez tant vos enfants, comment pouvez-vous accepter de les voir évoluer dans un environnement aussi délétère ?
Pourquoi les poubelles de rues sont-elles absentes ?
Pourquoi toutes ces ordures entassées un peu partout aux abords des trottoirs ?
Où sont les employés municipaux affectés à la tache de nettoyage ?
Il est clair que les élus ont démissionné depuis longtemps. Pour quelles raisons ?
L’Etat ne leur donne-t-il pas les moyens d’assurer la propreté des communes pour qu’on en soit arrivé à une telle dégradation du pays?
C’est une situation inacceptable, indigne d’un peuple valeureux comme le vôtre. Il faut retrousser vos manches et vous mettre au travail. C’est un enjeu sanitaire majeur qu’il faut relever. Chacun doit se sentir concerné afin de gagner la bataille contre la saleté.
Je me souviens, avec bonheur et mélancolie, de l’Algérie des années soixante-dix et quatre-vingt, lorsque je revenais en vacances au pays. J’ai gardé l’image d’une Algérie propre et respectée par sa population. Le pays promettait tous les espoirs et les Algériens allaient de l’avant. A l'époque, tous les rêves étaient permis. Tout était à construire et tout était possible. Chacun avait un sens naturel de civilité et les rues étaient convenables. Les Algériens étaient éduqués, comparés à ce que l’on voit aujourd’hui. Que s’est-il passé depuis ?
Il faut reconnaître qu’en très peu de temps, vous avez traversé des étapes très difficiles. Dans votre courte histoire de peuple libre, rien ne vous aura été épargné. D’abord victimes de la guerre d’indépendance qui a coûté les larmes et le sang, ensuite les années noires que vous avez affrontées avec bravoure, ont mis un terme à une embellie prometteuse et vous ont fait accumuler les retards dans tous les domaines. On peut comprendre aisément le chaos qui en a découlé et les séquelles que ces tragédies ont engendrées.
On peut dire également que la natalité galopante du pays a ralenti les progrès de la société algérienne et semé le désordre, y compris sur le plan environnemental. Il s’en est suivi une faiblesse dans l’éducation et une fragilisation de la structure sociétale. Un taux de la natalité qui a quadruplé en quarante ans, c’est comme si la France était passé de soixante millions d’habitants en 1960 à 300 millions d’habitants en 2015.
On imagine aisément les perturbations sociologiques que cela aurait engendrées. Il y a donc, peut-être, des circonstances atténuantes qui pourraient expliquer en partie, la situation actuelle du pays. Il est certain que ces épisodes douloureux que vous avez traversés ne sont pas étrangers à la situation que vous connaissez aujourd’hui, y compris dans le domaine de l’environnement.
Cependant, il est temps pour vous de réagir au plus vite, afin d’améliorer votre cadre de vie,pour votre bien-être et celui des générations futures.
John Kennedy a dit : "Ne vous demandez pas ce que peut faire le pays pour vous mais demandez-vous ce que vous pouvez faire pour votre pays".
... à suivre
Je m’en retourne en France. L’avion prend de la hauteur, et la baie d’Alger s’offre à mes yeux. Alger la blanche, la majestueuse, l’insoumise.
Vu d’en haut, la ville me semble si gracieuse, si ordonnée. Mais vu de près, Alger a perdu sa blancheur. Alger la mal aimée, abandonnée, souillée ! Comment en est-on arrivé là ? Pourquoi ce laisser-aller de la ville et du pays entier ? Pourquoi tant de négligence ? L’Algérie, ce pays si convoité par tant de civilisations mérite-t-il un tel mépris venant de son propre peuple ? Les martyrs se retournent sûrement dans leur tombe. Ces hommes et ces femmes, tombés pour leur patrie bien-aimée, tous ces martyrs ne sont pas morts pour ça ! Quel claque pour leur bravoure et pour le sang qui a coulé au nom de la liberté tant rêvée !
Car il faut le voir pour le croire : le pays croule sous les immondices de toutes natures. Les rues d’Algérie sont devenues sales et ses plages n’échappent pas à cette malédiction. La terre d’Algérie, jadis tant aimée, est aujourd’hui maltraitée. Le pays agonise, gangréné par une malédiction que vous avez vous-même généré : la saleté.
Les immondices bordent vos routes, vos devants d’immeubles. Vous étouffez au milieu d’ordures dispersées de toutes parts. Vous qui avez, il n’y a pas si longtemps suscité tant d’admiration pour votre courage et votre fierté, voilà maintenant que vous offrez une image désolante aux yeux du monde. Oui, ce pays que vous avez tant revendiqué, est aujourd’hui malmené et d’une tristesse profonde.
J’ai mal pour ce pays qui est aussi le mien, puisque j’y suis née, même si j’ai fait ma vie ailleurs. Depuis deux décennies, peut-être un peu plus, à chacun de mes retours au pays, je suis consternée par le spectacle désolant qui s’offre à mes yeux. Que l’on se promène à Alger, Oran ou Annaba, c’est toujours le même constat : les détritus en tout genre jonchent les rues, des sacs en plastique volent au vent, s’accrochent aux arbres et donnent un air tragique à vos espaces jadis tant lumineux. Si votre terre pouvait pleurer, vous l’entendriez gémir. Tout cela est révoltant. Je me demande comment vous avez pu en arriver là et surtout comment vous pouvez vous complaire dans cette situation qui vous déshonore et ne vous ressemble pas.
Vous mes frères et sœurs d’Algérie, j’ai la douleur de constater l’indifférence que vous laissez paraître face au problème d’hygiène que connait votre pays. Vous vaquez à vos occupations quotidiennes au milieu des immondices, sans que cela ne vous interpelle plus que ça. Ne voyez-vous pas l’état d’insalubrité dans lequel vous évoluez? Ne réalisez-vous pas que vous êtes complices du plus grand scandale sanitaire que le pays ai jamais connu ? Cette situation malheureuse, vous en êtes directement responsables, mais vous fermez les yeux, vous rentrez chez vous et vous vous barricadez dans vos intérieurs aseptisés.
Mais à quoi bon que vos habitations soient propres et bien entretenues si vos extérieurs sont encombrés d’ordures ? Vos rues, vos espaces communs sont aussi les vôtres au même titre que vos maisons. Il n’y a pas de différence à faire à ce niveau, c’est illogique de penser le contraire. Vous fermez les yeux sur une situation que vous ne devriez pas accepter car elle ne vous correspond pas, vous le peuple jadis fier et digne, reconnu par le monde entier.
Il est temps de vous poser les bonnes questions et d’agir en conséquence pour trouver les bonnes réponses et les mettre en oeuvre sans tarder. Il faut en finir avec ce problème de saleté qui vous gangrène et vous humilie. Est-ce uniquement la faute des responsables politiques, qui n’agissent pas assez efficacement en faveur du bien- être de la population ? Est-ce également le comportement de vous tous qui est en cause ?
La question est posée et il est urgent d’apporter des solutions et mettre en place des plans d’actions contre la saleté qui vous envahie, avant que votre peuple ne devienne la risée du monde. Lorsque l’on vient de l’étranger, comme moi, on est immédiatement saisi par l’état de laisser aller du pays. Vous ne semblez pas concerné par votre propre bien-être et celui de vos enfants, pourtant, tous ces détritus éparpillés menacent votre santé et détériore l’environnement. Face à ce désastre sanitaire, je refuse d’abdiquer et je me dois de le crier :
- Ne voyez-vous donc pas votre comportement irresponsable ? Ne voyez-vous pas le mal que vous faites à votre terre et par la même occasion à vous-même ? Ouvrez les yeux, regardez la vérité en face. Ou êtes -vous aveugles ? Il serait temps de retourner à vos valeurs. Vous qui chérissez tant vos enfants, comment pouvez-vous accepter de les voir évoluer dans un environnement aussi délétère ?
Pourquoi les poubelles de rues sont-elles absentes ?
Pourquoi toutes ces ordures entassées un peu partout aux abords des trottoirs ?
Où sont les employés municipaux affectés à la tache de nettoyage ?
Il est clair que les élus ont démissionné depuis longtemps. Pour quelles raisons ?
L’Etat ne leur donne-t-il pas les moyens d’assurer la propreté des communes pour qu’on en soit arrivé à une telle dégradation du pays?
C’est une situation inacceptable, indigne d’un peuple valeureux comme le vôtre. Il faut retrousser vos manches et vous mettre au travail. C’est un enjeu sanitaire majeur qu’il faut relever. Chacun doit se sentir concerné afin de gagner la bataille contre la saleté.
Je me souviens, avec bonheur et mélancolie, de l’Algérie des années soixante-dix et quatre-vingt, lorsque je revenais en vacances au pays. J’ai gardé l’image d’une Algérie propre et respectée par sa population. Le pays promettait tous les espoirs et les Algériens allaient de l’avant. A l'époque, tous les rêves étaient permis. Tout était à construire et tout était possible. Chacun avait un sens naturel de civilité et les rues étaient convenables. Les Algériens étaient éduqués, comparés à ce que l’on voit aujourd’hui. Que s’est-il passé depuis ?
Il faut reconnaître qu’en très peu de temps, vous avez traversé des étapes très difficiles. Dans votre courte histoire de peuple libre, rien ne vous aura été épargné. D’abord victimes de la guerre d’indépendance qui a coûté les larmes et le sang, ensuite les années noires que vous avez affrontées avec bravoure, ont mis un terme à une embellie prometteuse et vous ont fait accumuler les retards dans tous les domaines. On peut comprendre aisément le chaos qui en a découlé et les séquelles que ces tragédies ont engendrées.
On peut dire également que la natalité galopante du pays a ralenti les progrès de la société algérienne et semé le désordre, y compris sur le plan environnemental. Il s’en est suivi une faiblesse dans l’éducation et une fragilisation de la structure sociétale. Un taux de la natalité qui a quadruplé en quarante ans, c’est comme si la France était passé de soixante millions d’habitants en 1960 à 300 millions d’habitants en 2015.
On imagine aisément les perturbations sociologiques que cela aurait engendrées. Il y a donc, peut-être, des circonstances atténuantes qui pourraient expliquer en partie, la situation actuelle du pays. Il est certain que ces épisodes douloureux que vous avez traversés ne sont pas étrangers à la situation que vous connaissez aujourd’hui, y compris dans le domaine de l’environnement.
Cependant, il est temps pour vous de réagir au plus vite, afin d’améliorer votre cadre de vie,pour votre bien-être et celui des générations futures.
John Kennedy a dit : "Ne vous demandez pas ce que peut faire le pays pour vous mais demandez-vous ce que vous pouvez faire pour votre pays".
... à suivre
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