Dans l’interview réalisée par Arthur Nourel avec le Pr Azab, il est question du voile et de la femme en islam. Parler du voile exige de plonger dans la période qui a vu apparaitre la religion musulmane, ce qui exige donc des connaissances sérieuses dans plusieurs disciplines dont l’histoire, la linguistique, la grammaire. Dans la société ante islamique de la péninsule arabique, la femme n’avait pas beaucoup de droits. « Plus nous nous rapprochons de l’apparition de l’Islam, moins le statut de la femme est enviable. », dit le professeur en rappelant que certaines familles ensevelissaient des nouveaux nés de sexe féminin. « La répudiation d’une femme par son époux la laisse sans droits et sans recours. Donc dans un temps rapproché de l’apparition de l’Islam, « un homme épousait à sa guise et en même temps le nombre de femmes qu’il voulait ; et qui dépendaient souvent de lui pour survivre ; de la même manière, il pouvait aussi en répudier autant qu’il voulait, sans avoir d’obligations légales vitales vis à vis d’elles. Assez vite, ces femmes répudiées qui dépendaient des époux pour vivre, se retrouvaient dans la misère. Lorsqu’elles ne tombaient pas en esclavage dans le strict sens du mot, elles se livraient à la prostitution qui est une forme terrible d’esclavage. Et pour attirer l’attention, elles avaient souvent la poitrine nue, à l’image des prostituées sacrées, connues en Mésopotamie et en Inde, régions avec lesquelles la péninsule arabique commerçait et avait des échanges culturels et humains intenses. » Les femmes de mœurs légères déambulaient donc la poitrine nue, ce qui n’était pas le cas des autres femmes, mariées ou pas. La poitrine nue était le signe distinctif des prostituées. Ce détail est capital pour la compréhension de la sourate liée directement à la question de la pudeur exigée dans la Sourate « Al Nour » qui utilise le mot « Khimar ». « Wa liyadrabna bi khumurihenna ala jouyoubihenna ».
Cependant, le professeur précise que lors d’un certain pèlerinage païen, « il était de tradition, avant l’apparition de l’Islam, que les hommes et les femmes effectuent nus le pèlerinage païen autour de la Kaaba », ajoutant que « C’était une pratique répandue avant l’apparition de l’Islam et que le texte (verset En-Nour, ndlr) vient interdire de manière formelle et définitive. »
Mais que signifie khimar (pluriel « khumurs » utilisé dans la sourate En-Nour ? Le Pr Azab précise : « la traduction du mot la mieux admise indique que c’est un vêtement large. Le mot « jouyoub » veut dire « poches » en arabe moderne. Mais un poète ante islamique, parlant de la beauté d’une belle, évoque ses « jouyoub » et nous apprend que la belle laissait « nue », c’est-à-dire visible, sa poitrine. Le texte sacré invite donc les femmes à ne pas montrer leurs seins et à rabattre leurs amples vêtements sur leurs poitrines ; à ne se dévoiler que devant les leurs ; à ne pas avoir de conduite provocatrice. Rien que de très banal en somme comme recommandation. Et cette invitation à la mesure se retrouve dans les trois religions monothéistes. En Islam, cette invitation s’adresse aussi bien aux femmes qu’aux hommes. » Le verset ne demande pas de se couvrir la tête mais la poitrine. C’est donc clair, net et précis.
A la question « Comment le voile est-il évoqué dans le texte du Coran ? », le Pr Azab répond : « Le terme « voile » en français, celui que l’on porte sur la tête, est utilisé comme traduction du mot arabe « hijab ». Et du point de vue du linguiste, cette traduction est un glissement de sens. Le thème du hijab est abordé huit fois dans le Coran. Et pas une seule fois pour désigner l’habit dont la femme devrait se couvrir la tête. »
Voici les sourate en question où le mot hidjab est utilisé mais pas pour signifier le voile que portent les femmes sur la tête. Chaque mot est polysémique, et là, voile est utilisé comme image, ou au sens figuré.
1/ « Dans la Sourate 7, verset 46, le texte, qui évoque l’au-delà dit : « Un voile épais est placé entre le Paradis et la Géhenne (.). » Là, le mot hijab en arabe prend clairement le sens de rideau de séparation, comme dans les sept autres Sourates, même si le contexte est différent. »
2 : « La Sourate 17, verset 45 : « Quand tu lis le Coran, nous plaçons un voile épais entre toi et ceux qui ne croient pas à la vie future ». Il s’agit ici de la protection que Dieu apporte à Son Prophète lorsqu’il lit le Coran.
3 : « La Sourate 19 verset 17: « (V16) Mentionne Marie, dans le Livre. Elle quitta sa famille et se retira en un lieu vers l’Orient. (V 17) Elle plaça un voile entre elle et les siens. » Voile symbolise ici la distance géographique entre Marie et les siens. Car, comme un voile, la distance empêche de la voir.
4 : « Dans la Sourate 33, verset 53, le texte recommande à ceux qui sont invités à entrer dans la demeure du Prophète et éventuellement à y prendre un repas, de ne pas s’attarder après avoir mangé et de se retirer sans entreprendre de conversations familières après le repas. Elle ajoute : « Quand vous demandez quelque objet aux épouses du Prophète, faites le derrière un voile. Cela est plus pur pour votre cœur et pour le leur ». Là aussi, le mot hijab à le sens de rideau et non pas celui du voile que l’on veut poser sur les têtes des femmes. Et ce n’est qu’en s’adressant aux épouses du Prophète que l’on doit le faire derrière un voile. » Il s’agit uniquement des femmes du prophète auxquelles on doit parler à traves un voile, un rideau !
5 / « Dans la très poétique Sourate 38, le verset 33 évoque le hijab dans le sens de « crépuscule » : « Quand un soir on lui présenta de nobles cavales, il dit : « j’ai préféré l’amour de ce bien au souvenir de mon seigneur, jusqu’à ce que ces chevaux aient disparu derrière le voile. Ramenez-les-moi. » il se mit alors à leur trancher les jarrets et le cou ».
Cependant, le professeur précise que lors d’un certain pèlerinage païen, « il était de tradition, avant l’apparition de l’Islam, que les hommes et les femmes effectuent nus le pèlerinage païen autour de la Kaaba », ajoutant que « C’était une pratique répandue avant l’apparition de l’Islam et que le texte (verset En-Nour, ndlr) vient interdire de manière formelle et définitive. »
Mais que signifie khimar (pluriel « khumurs » utilisé dans la sourate En-Nour ? Le Pr Azab précise : « la traduction du mot la mieux admise indique que c’est un vêtement large. Le mot « jouyoub » veut dire « poches » en arabe moderne. Mais un poète ante islamique, parlant de la beauté d’une belle, évoque ses « jouyoub » et nous apprend que la belle laissait « nue », c’est-à-dire visible, sa poitrine. Le texte sacré invite donc les femmes à ne pas montrer leurs seins et à rabattre leurs amples vêtements sur leurs poitrines ; à ne se dévoiler que devant les leurs ; à ne pas avoir de conduite provocatrice. Rien que de très banal en somme comme recommandation. Et cette invitation à la mesure se retrouve dans les trois religions monothéistes. En Islam, cette invitation s’adresse aussi bien aux femmes qu’aux hommes. » Le verset ne demande pas de se couvrir la tête mais la poitrine. C’est donc clair, net et précis.
A la question « Comment le voile est-il évoqué dans le texte du Coran ? », le Pr Azab répond : « Le terme « voile » en français, celui que l’on porte sur la tête, est utilisé comme traduction du mot arabe « hijab ». Et du point de vue du linguiste, cette traduction est un glissement de sens. Le thème du hijab est abordé huit fois dans le Coran. Et pas une seule fois pour désigner l’habit dont la femme devrait se couvrir la tête. »
Voici les sourate en question où le mot hidjab est utilisé mais pas pour signifier le voile que portent les femmes sur la tête. Chaque mot est polysémique, et là, voile est utilisé comme image, ou au sens figuré.
1/ « Dans la Sourate 7, verset 46, le texte, qui évoque l’au-delà dit : « Un voile épais est placé entre le Paradis et la Géhenne (.). » Là, le mot hijab en arabe prend clairement le sens de rideau de séparation, comme dans les sept autres Sourates, même si le contexte est différent. »
2 : « La Sourate 17, verset 45 : « Quand tu lis le Coran, nous plaçons un voile épais entre toi et ceux qui ne croient pas à la vie future ». Il s’agit ici de la protection que Dieu apporte à Son Prophète lorsqu’il lit le Coran.
3 : « La Sourate 19 verset 17: « (V16) Mentionne Marie, dans le Livre. Elle quitta sa famille et se retira en un lieu vers l’Orient. (V 17) Elle plaça un voile entre elle et les siens. » Voile symbolise ici la distance géographique entre Marie et les siens. Car, comme un voile, la distance empêche de la voir.
4 : « Dans la Sourate 33, verset 53, le texte recommande à ceux qui sont invités à entrer dans la demeure du Prophète et éventuellement à y prendre un repas, de ne pas s’attarder après avoir mangé et de se retirer sans entreprendre de conversations familières après le repas. Elle ajoute : « Quand vous demandez quelque objet aux épouses du Prophète, faites le derrière un voile. Cela est plus pur pour votre cœur et pour le leur ». Là aussi, le mot hijab à le sens de rideau et non pas celui du voile que l’on veut poser sur les têtes des femmes. Et ce n’est qu’en s’adressant aux épouses du Prophète que l’on doit le faire derrière un voile. » Il s’agit uniquement des femmes du prophète auxquelles on doit parler à traves un voile, un rideau !
5 / « Dans la très poétique Sourate 38, le verset 33 évoque le hijab dans le sens de « crépuscule » : « Quand un soir on lui présenta de nobles cavales, il dit : « j’ai préféré l’amour de ce bien au souvenir de mon seigneur, jusqu’à ce que ces chevaux aient disparu derrière le voile. Ramenez-les-moi. » il se mit alors à leur trancher les jarrets et le cou ».
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