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Un G20 aveugle dans un pays hors la loi

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  • Un G20 aveugle dans un pays hors la loi

    C’est un pays qui refuse d’obéir à un jugement contraignant de la Cour permanente d'arbitrage de La Haye, qui viole impunément les droits de l’Homme et qui pactise avec les pays les plus sanguinaires de la planète qui a tenu le 11e sommet du G20. Les membres de cette organisation ont pour leur part perdu une occasion historique de faire un front commun pour le respect du droit international.

    Le communiqué final du G20 à Hangzhou qui s’est terminé le 5 septembre montre que cet organisme est beaucoup plus un outil de relation publique qu’autre chose. Il a intentionnellement éludé les problèmes les plus importants qui menacent la sécurité du monde. Ses membres veulent une meilleure coordination de l’action publique, une nouvelle trajectoire de croissance, une gouvernance économique et financière mondiale plus efficace, des échanges et des investissements mondiaux solides et un développement solidaire et interconnecté. En ce qui concerne les autres enjeux mondiaux importants, ils parlent du Brexit, du développement durable, des changements climatiques, des déplacements forcés massifs de populations, condamnent le terrorisme et s’inquiètent de la résistance des microbes. L’organisme a donc suivi les consignes du porte-parole du ministère des Affaires étrangères chinois, Hua Chunying, qui affirmait que le problème de la mer de Chine méridionale n’avait rien à voir avec le G20. Cette rencontre se tenait pourtant dans un pays qui revendique la quasi-totalité de la mer de Chine, soit 2,6 millions de kilomètres carrés sur trois millions alors que la Cour permanente d'arbitrage (CPA) de La Haye a catégoriquement rejeté cette prétention le 12 juillet. Dans ce dossier qui donnait raison aux Philippines, la CPA a affirmé que la Chine n'avait aucun droit historique sur cette mer stratégique. Cette décision était contraignante.

    La Chine qui se considère comme la prochaine superpuissance mondiale a qualifié cette sentence de «morceau de papier bon à jeter au rebut.» Elle affirme de plus qu'elle n'en tiendrait nullement compte et menace d’affronter militairement les pays qui ont gagné cette cause et qui sont actuellement dans leur droit d’exploiter les ressources qui sont sur leur territoire. Il va sans dire que la zone sous litige pourrait être riche en pétrole, soit une quantité estimée à plus de 17 milliards de tonnes de brut. La Chine, tout en étant le premier exportateur mondial, balaie du revers de la main les règles du jeu du système mondial, qu'elle considère comme pro-occidentales même si elles ont favorisé son développement. Elle veut prendre de force la gestion de la navigation dans ces eaux qui sont vitales pour les échanges mondiaux. Le ministère japonais des Affaires étrangères dénonçait il y a quelques jours l’envoi près des iles Senkaku en mer de Chine orientale de 230 bateaux de pêche escortés par sept gardes-côtes chinois. La souveraineté de ces iles administrées par Tokyo est contestée par Pékin.

    La Chine tient donc un double discours au G20. D’un côté, elle veut que les plus grandes puissances économiques de la planète dépassent leurs divergences et leurs intérêts étroits pour prendre des mesures concrètes et permettre une reprise de la croissance. De l’autre, Pékin construit des installations pouvant servir à des activités militaires en mer de Chine sur des territoires maritimes du Vietnam et d'autres pays. La superpuissance économique n'obéit qu'à ses propres règles quand ses intérêts vont à l'encontre de ceux des autres. Elle agit d'une manière autoritaire pour modifier le statu quo par la contrainte même quand la Cour permanente d'arbitrage de La Haye lui dit qu’elle n'a pas de droits historiques justifiant ses prétentions de souveraineté. Les Chinois déprécient leur monnaie quand ça leur tente et font du dumping des produits comme l’acier issu de leurs colossales surcapacités de production. Ils ne sont pas mieux du côté des droits de la personne. La justice chinoise a condamné le 4 août le dirigeant du cabinet d'avocat Fengrui et éminente figure de la défense des droits de l'Homme, Zhou Shifeng, à sept ans de prison pour "subversion".

    Barack Obama avait pourtant parlé au début de ce G20 des conflits territoriaux entre la Chine et les autres pays qui bordent la mer de Chine méridionale. Les États-Unis, qui ont le droit international de leur côté dans ce dossier, ont décidé d’en mener large. Avec la loi internationale de son côté, ce pays a maintenant la possibilité de contrer les ambitions expansionnistes de son plus proche rival. En face de lui, la Chine et la Russie vont mener en septembre des exercices navals conjoints en mer de Chine méridionale pour montrer leur détermination à résister à ces pressions et au droit international. Comme des manœuvres de l’armée américaine y étaient déjà prévues, ces pays seront sur ce plan d’eau relativement restreint en même temps. Les 20 plus grandes économies mondiales ont donc totalement passé sous silence que dans quelques jours, les trois plus puissantes armées de la planète feront des joutes militaires rivales au même endroit afin de protéger des intérêts concurrents. Pour rajouter à l’élément de dangerosité, des sanctions financières décidées en mars par Washington à l'encontre de Kim Jong-un et dix autres hauts responsables de la Corée du Nord pour violations des droits de l'Homme le rendent encore plus dangereux que d’habitude. Il n’a d’ailleurs pas hésité à réaliser trois tirs de missiles pendant le G20 pour montrer qu’il est prêt à tout. Comme si ce n’était pas assez, l'Inde vient d’annoncer qu'elle allait accorder au Vietnam 500 millions de dollars en crédits pour lui permettre de renforcer sa défense contre l’armée chinoise.

    Quand les membres du G20 ont décidé de ne pas s’occuper sérieusement du conflit en mer de Chine pour ne pas offenser leur hôte, ils ont peut-être perdu la dernière occasion de désamorcer une situation qui pourrait mener à une confrontation militaire. S’ils avaient formé un front commun pour demander le respect du droit international, la Chine aurait peut-être compris qu’on ne peut pas devenir une superpuissance aimée et suivi en foulant au pied les droits des autres.


    le matin dz

  • #2
    S’ils avaient formé un front commun pour demander le respect du droit international, la Chine aurait peut-être compris qu’on ne peut pas devenir une superpuissance aimée et suivi en foulant au pied les droits des autres.
    Combien de pays dans ce G20 respectent ce droit international?
    L’annexion de la Crimée,les agressions répétés des américains, français et britaniques.
    Le soutien a des pays terroristes qui piétinent ce droit,Israël a annexé le Golan avec le soutien et la protection des USA,l'appui apporté a la sanguinaire Arabie saoudite dans son agression au Yémen,explique leurs silence.

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