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CRISE ÉCONOMIQUE. Le salut passe-t-il par la femme?

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  • CRISE ÉCONOMIQUE. Le salut passe-t-il par la femme?

    Par Walid AÏT SAÏD

    Elles retroussent les manches et partent à la conquête du monde du travail
    Elles retroussent les manches et partent à la conquête du monde du travail
    Chez nous, on a tendance à minimiser le rôle de nos dames dans le développement économique du pays. Or, des femmes rurales en passant par les femmes au foyer jusqu'à la femme d'affaires, chacune à sa façon, est un «booster» économique. Elles trouvent toujours le moyen de se débrouiller pour sauver leur foyer. Notre salut se trouve certainement entre leurs mains. Jugez-en de vous-mêmes...
    De Fathma n'Soumer en passant par Hassiba Benbouali jusqu'à la femme anonyme qui s'est dressée contre le terrorisme durant la décennie noire, l'histoire de l'Algérie a toujours été marquée par des dames exceptionnelles qui se sont battues pour que «Tahia el Djazaïr». En cette nouvelle ère, le pays entame une nouvelle bataille qui est celle du développement économique. Comme pour les autres combats, les contraintes sociales sont là pour minimiser son rôle et lui faire comprendre que l'économie c'est une histoire d'hommes... Or, la vérité c'est que les Algériennes constituent le maillon essentiel dans le développement de notre économie, et cela à tous les niveaux. Qu'elle soit femme rurale, femme au foyer ou femme d'affaires, chacune à sa façon, est un «booster» économique. Elles s'occupent des tâches ménagères, de nourrir les hommes, jeunes et enfants. Elles assurent la quintessence des efforts. Dans nos villages les plus reculés, elles cultivent les terres et s'occupent de la récolte. Leur rôle inestimable dans le suivi de l'humanité recouvre toute sa valeur chez nous. Nos femmes sont également le meilleur guide des hommes pour leurs choix sociétaux. Mais pas seulement! Avec la dégradation du pouvoir d´achat des foyers, un salaire ne suffit plus. Alors, instruites ou non, les courageuses Algériennes ont retroussé les manches pour conquérir le monde de l'emploi. Sauf que les postes de travail ne courent pas les rues, surtout pour des femmes qui plus est ne possèdent aucune instruction. Néanmoins, battantes comme c'est de leur nature, elles ne se sont pas résignées à leur triste sort. Loin de là, elles ont trouvé une solution qui n´est autre que le «business home». Ce dernier a fait son apparition dans le paysage algérien au début des années 1990 avec la chute du socialisme. A cette époque-là, le «trabendo» était la grande mode. Les femmes avaient pour rôle de vendre les «cabas» que leurs fils, frères ou maris ramenaient de l´étranger. Nana, une sexagénaire avoue avoir «survécu» grâce à ce commerce. «Mon mari est décédé, je me suis donc retrouvée seule à élever cinq enfants», nous raconte Nana. Elle ajoute que si ce n´était la marchandise que lui «ramenait son frère de France et qu´elle revendait dans son voisinage», elle n´aurait jamais pu survire. Autre époque, autres moeurs.

    Un autre modèle économique...

    Le «business home» a évolué et s´est transformé en vente de produits traditionnels à domicile. Les vendeurs de gâteaux traditionnels poussent comme des champignons. De la «kasra» (galette) en passant par le «m´semen». Ces recettes de grands-mères ont un succès fou. Les femmes qui avaient opté pour cette formule afin d´arrondir leurs fins de mois, ont bien senti le coup en développant leurs business. Kahina, une jeune mère de famille a accepté de nous raconter son histoire qui est digne d´un «American Dream». Sans un sou en poche, Kahina et son époux quittent leur village natal pour la capitale. Les débuts sont très difficiles. Le mari de Kahina peine à trouver un emploi stable. Ils vivaient dans un garage, ce qui a poussé la jeune femme à opter pour le système D. Elle s´est mise à «confectionner de la galette traditionnelle qu´elle revendait». Le succès était tel que la femme a diversifié sa «gamme», en proposant toutes sortes de gâteaux tels que «l bradje, le m´semen, ou lakhfafe». Elle s´était même mise à confectionner des pâtes traditionnelles comme «la rechta, ou le berkoukès...». En six ans d´activité, Kahina a réussi à construire un véritable «empire de la kasra». Elle dispose maintenant d´une «franchise» de quatre magasins éparpillés à travers diverses régions du territoire national. Ces boutiques l´ont sortie de la misère, et ont même assuré de l´emploi à pratiquement toute sa famille. Pour plaisanter, elle dit «vouloir exporter ses produits». Toutefois, Kahina, n´est pas un cas isolé. D´autres femmes ont, pour leur part, opté pour la confection de gâteaux pour les mariages. «Ma fille prépare les plus beaux gâteaux de mariage, venez voir de vos propres yeux», nous incitera Khalti Fettouma. Cette dernière nous explique que «c´est grâce aux gâteaux de ma fille que mes autres enfants ont pu terminer leurs études. On a même achevé la construction de notre maison». Les gâteaux de la fille de Khalti Fettouma, sont tellement appréciés qu´elle a décidé d´enseigner ses talents à des jeunes filles. «C´est un échange de bons procédés, ma fille leur apprend à faire les gâteaux, et ses apprentis l´aident à honorer ses nombreuses commandes», dira-t-elle.

    Elles ont investi tous les secteurs

    D'une pierre, deux coups donc avec ces femmes: non seulement elles font entrer de l'argent, mais en plus, elles créent de l'emploi et forment même la relève, et ce, sans trop dépenser. Mieux encore, elles contribuent grandement dans la relance de la consommation et la pérennité de certains commerces. L'achat des ingrédients nécessaires a ainsi des impacts indirects sur plusieurs intervenants. «Les Femmes de mon pays» trouvent toujours le moyen de se débrouiller pour sauver leur foyer et faire entrer de l'argent, tout en gardant la tête haute et leur dignité. Quand l'argent manque, et quelles que soient les difficultés de la vie, elles arrivent à faire tourner les foyers. Nos mères et soeurs ont toujours la solution, l'exemple de ces femmes en est la meilleure preuve. Leur ténacité, leur habilité à pouvoir gérer les foyers et surtout cette force à avoir su créer une nouvelle économie sans formations et moyens, devraient donner à réfléchir à nos dirigeants. Elles sont un exemple à suivre en haut lieu. Surtout que les Algériennes sont très sérieuses au travail. On les côtoient tous les jours, et on voit leur abnégation à donner le meilleur d'elles-mêmes. Cela commence déjà à l'école où elles «squattent» les premières places. Elles y font une «révolution tranquille» en étant chaque année plus nombreuses que les garçons à obtenir le BEM et leur bac. Ce n'est donc pas une surprise de les voir investir le monde du travail et des affaires. Tout en douceur, la prise du pouvoir est en marche. Leur rôle dans l'avenir économique du pays est incontestable. Car elles ont acquis la majorité dans les secteurs de la santé et de l'éducation. Dame justice se met aussi à la mode. Elle se féminise, elle aussi, puisque le taux de présence des femmes dans le corps de la justice dépasse 42%, dans le secteur de la magistrature (2 064 femmes magistrates). De même qu'elle sont présentes au niveau de toutes les juridictions, y compris à la Cour suprême et le Conseil d'Etat présidé par une femme. Elle sont présentes dans l'administration centrale, les écoles de formation et les greffes où le nombre de femmes avoisine les 66% et les différents métiers d'auxiliaires de justice représentés par 32% de femmes, tandis que la Fonction publique compte plus de 607 000 femmes soit 31,8% de travailleurs. On a même deux femmes chefs de partis politiques, cinq femmes ministres et plusieurs femmes d'affaires dont l'une est à la tête d'une confédération de patronat. La femme algérienne participe à l'activité économique à hauteur de 17,6% (1900.000 femmes) de la totalité de la population active. Ce sont les chiffres des activités officielles, si on devait parler des activités «parallèles» et de l'économie qu'elles ont créée, l'impact serait beaucoup plus important, que ce soit d'un point de vue direct ou indirect.

    Le Président Bouteflika compte sur elles

    Le président de la République Abdelaziz Bouteflika, a depuis son investiture en 1999 compris le pouvoir qu'ont les femmes pour l'expansion économique et sociale d'une société. Le chef de l'Etat a toujours oeuvré à leur promotion. De son premier mandat jusqu'au mandat actuel, il n'a cessé de se battre pour qu'elles aient la place qu'elles méritent. C'est d'ailleurs grâce à ses réformes qu'elles ont réussi à bouleverser les moeurs d'une société patriarcale. Il a tout fait pour que la généralisation de l'enseignement leur soit le plus profitable possible. Il a renforcé leurs droits à tous les niveaux. On cite l'exemple de la révision de la loi de la famille, de celle de la nationalité. Il leur a également permis d'entrer dans les assemblées élues par la grande porte, avec une loi unique au monde qui oblige qu'elles soient représentées à plus de 30% C'est grâce à cette loi que notre Assemblée populaire nationale compte désormais 146 femmes. Il les a aussi protégées contre les dérives de la société, en mettant en place une nouvelle loi criminalisant les violences faites aux femmes, et ce malgré les tentatives de «sabordage» des conservateurs.
    Bouteflika sait très bien que les femmes algériennes sont courageuses, volontaires et prêtes à relever n'importe quel défi pour changer les choses. C'est dans ce sens, que le 8 mars dernier, il a publiquement soutenu qu'il comptait sur elles pour sauver le pays. Il les a ainsi appelées à relever trois défis majeurs et qui sont: la protection des générations montantes, la sauvegarde de la sécurité du pays et la participation au processus de développement économique. Car pour lui, elles sont le moteur de la société sans qui l'Algérie n'existerait pas et n'existera pas. Ce sont nos mères, nos soeurs, nos femmes ou nos filles. Notre salut se trouve certainement entre leurs mains...
    The truth is incontrovertible, malice may attack it, ignorance may deride it, but in the end; there it is.” Winston Churchill
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