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La rentrée en cours montre qu’en matière de progrès qualitatif dans l’école, rien n’est gagné. La propension du personnel en charge de l’éducation à instiller dans l’esprit des nos enfants de la rigidité dogmatique à la place de la connaissance et de la sensibilité a été parfaitement illustrée par le “selfie” de cette jeune institutrice. Sa “pédagogie du perroquet” ne laisse aucune issue à des gamins sommés, pas seulement d’écouter ses certitudes militantes, mais également de les répéter comme des actes de foi ! Drôle de manière de convaincre des élèves que “l’arabe est la plus belle langue du monde”, juste en le proclamant et en les obligeant à le crier après, et derrière elle ! Et cette invention, dont la fausseté n’a d’égale que le chauvinisme de l’institutrice qu’elle veut insuffler à sa classe : le paradis aurait donc une langue !
Le savoir vous accable de doute et d’interrogations. Mais l’ignorance vous barde de certitudes et vous donne de l’assurance. Le “selfie pédagogique” a, certes, déclenché des commentaires scandalisés sur “la Toile” ; mais il a provoqué un mouvement de solidarité d’une égale ampleur, sinon supérieure, avec la jeune femme. Parmi ses collègues notamment. Et une télévision, au moins, lui a tendu le micro pour qu’elle s’explique, soutenue par les commentaires rassurants de l’animatrice, sur la beauté de son geste. Cela prouve que cette “pédagogie” du mimétisme étourdi par laquelle on gave des tout petits des sentences à l’emporte-pièce rallie une large opinion professionnelle. Une opinion qui a manifesté sa solidarité filmée, elle aussi. Concrète. D’ailleurs, l’animatrice qui a interviewé l’héroïne n’a pas manqué de brandir tacitement la menace de mouvement de soutien en lui posant la question : “Va-t-on vous sanctionner seule ou sanctionner tous ceux qui ont diffusé des ‘selfies’ de même nature ?”
Pendant ce temps, les adeptes d’une école de la méthode continuent à soutenir la ministre. Mais dans le style “armons-nous et allez-y !”. Battez-vous, madame, mais sans nous. La facilité avec laquelle tous les secteurs de la vie nationale ont plongé dans la régression procède de cette paresse politique que cultivent les hommes et femmes de progrès en Algérie : ils sont toujours disposés à sous-traiter leurs causes à qui veut bien la prendre en charge. Pourvu que cela leur évite d’essayer la sueur du combat ou la poussière du terrain.
L’école, dont dépend la formation de l’esprit de nos enfants, aurait dû être le dernier terrain à être déserté par les citoyens du progrès. Or, de même qu’ils ont toujours regardé les démocrates engagés se démener en minorité, ils se contentent, aujourd’hui encore, d’applaudir l’audace réformiste de Benghabrit. Ce n’est pas un hasard si le dogmatisme sommaire et le fanatisme simpliste contrôlent notre société : leurs personnels sont à pied d’œuvre. En face, on attend le miracle : gagner un combat qu’on refuse de mener !
M. H.
Le savoir vous accable de doute et d’interrogations. Mais l’ignorance vous barde de certitudes et vous donne de l’assurance. Le “selfie pédagogique” a, certes, déclenché des commentaires scandalisés sur “la Toile” ; mais il a provoqué un mouvement de solidarité d’une égale ampleur, sinon supérieure, avec la jeune femme. Parmi ses collègues notamment. Et une télévision, au moins, lui a tendu le micro pour qu’elle s’explique, soutenue par les commentaires rassurants de l’animatrice, sur la beauté de son geste. Cela prouve que cette “pédagogie” du mimétisme étourdi par laquelle on gave des tout petits des sentences à l’emporte-pièce rallie une large opinion professionnelle. Une opinion qui a manifesté sa solidarité filmée, elle aussi. Concrète. D’ailleurs, l’animatrice qui a interviewé l’héroïne n’a pas manqué de brandir tacitement la menace de mouvement de soutien en lui posant la question : “Va-t-on vous sanctionner seule ou sanctionner tous ceux qui ont diffusé des ‘selfies’ de même nature ?”
Pendant ce temps, les adeptes d’une école de la méthode continuent à soutenir la ministre. Mais dans le style “armons-nous et allez-y !”. Battez-vous, madame, mais sans nous. La facilité avec laquelle tous les secteurs de la vie nationale ont plongé dans la régression procède de cette paresse politique que cultivent les hommes et femmes de progrès en Algérie : ils sont toujours disposés à sous-traiter leurs causes à qui veut bien la prendre en charge. Pourvu que cela leur évite d’essayer la sueur du combat ou la poussière du terrain.
L’école, dont dépend la formation de l’esprit de nos enfants, aurait dû être le dernier terrain à être déserté par les citoyens du progrès. Or, de même qu’ils ont toujours regardé les démocrates engagés se démener en minorité, ils se contentent, aujourd’hui encore, d’applaudir l’audace réformiste de Benghabrit. Ce n’est pas un hasard si le dogmatisme sommaire et le fanatisme simpliste contrôlent notre société : leurs personnels sont à pied d’œuvre. En face, on attend le miracle : gagner un combat qu’on refuse de mener !
M. H.