9 sept. 2016
Voilà les dix pires mensonges colportés par l'Occident au sujet de la Syrie, dans le but de donner aux habitants des pays occidentaux une vision entièrement fausse du conflit qui ravage le pays depuis 2011, recueillis par le journaliste Neil Clark.
Comme dans le cas de précédentes guerres américaines, menées contre la Yougoslavie, l'Irak et la Libye, les mensonges concernant le conflit en cours en Syrie ont été tout à fait scandaleux.
1. L'Occident n'a pas pu intervenir en Syrie - et c’est ça le problème
Cette affirmation souvent répétée (rien que la semaine dernière le Washington Post, se lamentait de la «désastrueuse non-intervention» en Syrie ) est une inversion complète de la vérité.
Même sans bombarder directement le gouvernement syrien en 2013 (comme le voulaient les super faucons), l'Ouest est intervenu massivement en Syrie, par le biais du financement, du soutien et de la formation de violents «rebelles» anti-gouvernementaux. Un grand nombre d'armes de ces «rebelles» se sont finalement retrouvées entre les mains de Daesh. L'Occident n’a pas seulement enflammé ce conflit ; il l’a également alimenté pendant plus de cinq ans.
Brendan O'Neill a pu trouver la réponse parfaite à la tirade de la brigade des néocons /fausse-gauche «si seulement nous étions intervenus en Syrie» :
«L'intervention occidentale est la créatrice ultime du cauchemar dans le Nord de l'Irak et de la Syrie. Faire quelque chose ? Vous avez déjà fait quelque chose. Vous l’avez fait, vous avez créé cette horreur».
2. Le conflit est la faute du méchant Assad (et de la Russie puisqu’elle le soutient)
Le récit occidental dominant dit que le conflit a été initié par Assad après la répression par le «méchant dictateur» de manifestations pacifiques en opposition à son régime en mars 2011. La réalité est que les manifestations pro-démocratiques pacifiques ont été «détournées» à un stade très précoce par ceux qui étaient déterminés à provoquer une réaction violente de la part des autorités syriennes. Dans la ville frontalière de Daraa, où le conflit a effectivement démarré, sept policiers ont été tués. Le siège du parti Baas et le palais de justice ont été incendiés.
Pendant le premier mois des hostilités, pas moins de quatre-vingt-huit soldats ont été tués.
Lire aussi
Des membres de Jabhat Fateh al Sham Le commandant de l'ancien groupe rebelle Front al-Nosra tué dans une frappe aérienne en Syrie
Chaque fois qu'un pays est ciblé par un changement de régime entrepris par l'Empire américain, son chef est délégitimé
Assad a été confronté à une insurrection violente contre l'Etat syrien, menée par des terroristes dont beaucoup sont venus de l'extérieur du pays. Devrait-il simplement permettre de prendre le pouvoir à ces «rebelles» (comme l’exigeait l'Occident), alors même qu’il n'y avait pas de preuve qu'ils avaient un vrai soutien populaire ? Nous devons nous demander : le gouvernement américain, que ferait-il, s’il était exposé à une insurrection violente de la part de «rebelles» soutenus par l’étranger qui tueraient des fonctionnaires de l'Etat américain et feraient sauter les bâtiments du gouvernement. Sa réponse serait, j’en suis sûr, encore plus impitoyable que celle du gouvernement syrien.
3. Le président Assad bénéficie de peu de soutien en Syrie
Chaque fois qu'un pays est ciblé par un changement de régime entrepris par l'Empire américain, son chef est délégitimé. On nous dit que ledit chef n'a pas de soutien populaire et reste au pouvoir uniquement parce qu'il est un «dictateur brutal». Mais il y a beaucoup de preuves qu’Assad, quoi que n’en pensent les élites occidentales, a un appui considérable dans son pays. Au début de 2012, un sondage a montré que 55% des Syriens voulaient que leur président reste en poste. Lorsqu’un correspondant à l'étranger vétéran du Guardian, Jonathan Steele – un homme qui connaît très bien la Syrie –, a écrit un article à ce sujet intitulé : «La plupart des Syriens soutiennent le président Assad, mais vous n’apprenez jamais cela des médias occidentaux». Steele a été attaqué par les «Gardes Impériaux de Vérité».
En 2014, Assad a remporté une victoire écrasante lors des premières élections présidentielles plurielles du pays depuis cinquante ans.
Assad et le gouvernement syrien ont affiché à maintes reprises le désir de faire des concessions pour tenter de mettre fin au conflit
Une fois de plus : cela n'a pas reçu beaucoup – voire pas du tout – de couverture à l'Ouest. Tout comme un sondage réalisé en juillet 2015 montrant que 47% des Syriens considéraient qu’Assad avait une influence positive sur les affaires syriennes – à comparer avec les 35% de ceux qui pensent la même chose de l'armée syrienne soutenue par l'Occident et les 26% en faveur de la coalition de l'opposition syrienne.
La preuve supplémentaire qu’Assad bénéficie d’un large soutien est le fait qu'il est toujours au pouvoir après cinq ans et demi de guerre. Faut-il vraiment être surpris que des millions de Syriens préfèrent son pouvoir laïque – respectant tous les droits des femmes et des minorités religieuses – à celui des coupeurs de têtes médiévaux de Daesh et de djihadistes fanatiques ?
Bien sûr, par les faux-démocrates de l'Ouest, le point de vue des Syriens qui soutiennent leur président est ignoré. Ils sont considérés comme des «non-êtres» parce qu'ils ont de «mauvaises» opinions. Le seul point de vue qui compte en Syrie est celui qui correspond au son de cloche des «changeurs» de régime occidentaux.
4. Assad n'a pas fait de concessions et n’est pas intéressé par la paix et la réconciliation
En fait, Assad et le gouvernement syrien ont affiché à maintes reprises le désir de faire des concessions pour tenter de mettre fin au conflit. En 2012, un projet de nouvelle constitution mettant fin au monopole du pouvoir politique du parti Baas qui avait subsisté pendant plusieurs décennies, a été soumis au peuple syrien, qui l’a approuvé avec 89,42% de votes. L’Article 8 de la nouvelle Constitution stipule : «Le système politique de l'État doit être fondé sur le principe du pluralisme politique et l’exercice démocratique du pouvoir à travers les urnes.»
Encore une fois : peu ou pas de couverture de cette importante réforme dans les médias occidentaux. De manière similaire, n’ont pas reçu grande couverture les différentes amnisties accordées par Assad aux «rebelles» (les dernières ont eu lieu au mois de juillet de l’année en cours) ou le Programme de réconciliation nationale du gouvernement. Cela ne correspond pas vraiment au «récit officiel» d'un président sans compromis, seulement intéressé par «tuer son propre peuple».
5. Le conflit en Syrie est uniquement sectaire
Cette rhétorique «les sunnites contre les chiites/alaouites» ignore le fait que les sunnites en plus de servir (en grand nombre) à l’Armée arabe syrienne, y occupent également des postes clés. Les sunnites occupent aussi des postes importants dans le gouvernement syrien, comme le démontre le National Interest.
Quelque 74% des Syriens sont sunnites. Alors est-il probable qu’Assad soit encore au pouvoir après cinq ans et demie de guerre, si tous – ou une grande partie d'entre eux – étaient contre lui ? La vérité est que le gouvernement syrien laïc est soutenu par les sunnites et les chiites, et ce sont les Etats-Unis qui ont tenté tout ce qu'ils pouvaient pour exploiter les divisions religieuses et exacerber les tensions, comme l’a révélé Wikileaks.
En 2006, William Roebuck, chargé d'affaires à l'ambassade américaine à Damas, a qualifié la tentative de déstabiliser le gouvernement syrien d’«action possible» : «Jouer sur les peurs sunnites de l'influence iranienne.»
Diviser pour régner est une stratégie utilisée par les puissances impériales à travers les siècles, et l'empire américain n’est pas une exception.
La Russie et l'armée syrienne ont infligé beaucoup plus de pertes à Daesh en Syrie au cours de la dernière année que les Etats-Unis et ses alliés
6. C’est un fait établi que Assad / le gouvernement syrien a utilisé des armes chimiques à la Ghouta
Si je recevais dix livres à chaque fois que je dis «Assad a gazé son propre peuple à la Ghouta» ou d’autres mots de ce genre, je serais très riche. Mais ce qui est présenté comme un fait incontestable par les propagandistes de guerre occidentaux, est tout sauf incontestable. Trois ans après, on ne sait toujours pas avec certitude qui a réalisé cette attaque aux armes chimiques. Oui, ça aurait pu être les autorités syriennes, mais ce aurait pu également être une opération sous fausse bannière réalisée par le «rebelles» anti-gouvernementaux.
Le bon sens nous dit qu’Assad aurait dû être fou pour ordonner une telle attaque en sachant que les inspecteurs de l'ONU étaient à Damas à l'époque, et les faucons occidentaux cherchaient désespérément une raison de le bombarder.
Voilà les dix pires mensonges colportés par l'Occident au sujet de la Syrie, dans le but de donner aux habitants des pays occidentaux une vision entièrement fausse du conflit qui ravage le pays depuis 2011, recueillis par le journaliste Neil Clark.
Comme dans le cas de précédentes guerres américaines, menées contre la Yougoslavie, l'Irak et la Libye, les mensonges concernant le conflit en cours en Syrie ont été tout à fait scandaleux.
1. L'Occident n'a pas pu intervenir en Syrie - et c’est ça le problème
Cette affirmation souvent répétée (rien que la semaine dernière le Washington Post, se lamentait de la «désastrueuse non-intervention» en Syrie ) est une inversion complète de la vérité.
Même sans bombarder directement le gouvernement syrien en 2013 (comme le voulaient les super faucons), l'Ouest est intervenu massivement en Syrie, par le biais du financement, du soutien et de la formation de violents «rebelles» anti-gouvernementaux. Un grand nombre d'armes de ces «rebelles» se sont finalement retrouvées entre les mains de Daesh. L'Occident n’a pas seulement enflammé ce conflit ; il l’a également alimenté pendant plus de cinq ans.
Brendan O'Neill a pu trouver la réponse parfaite à la tirade de la brigade des néocons /fausse-gauche «si seulement nous étions intervenus en Syrie» :
«L'intervention occidentale est la créatrice ultime du cauchemar dans le Nord de l'Irak et de la Syrie. Faire quelque chose ? Vous avez déjà fait quelque chose. Vous l’avez fait, vous avez créé cette horreur».
2. Le conflit est la faute du méchant Assad (et de la Russie puisqu’elle le soutient)
Le récit occidental dominant dit que le conflit a été initié par Assad après la répression par le «méchant dictateur» de manifestations pacifiques en opposition à son régime en mars 2011. La réalité est que les manifestations pro-démocratiques pacifiques ont été «détournées» à un stade très précoce par ceux qui étaient déterminés à provoquer une réaction violente de la part des autorités syriennes. Dans la ville frontalière de Daraa, où le conflit a effectivement démarré, sept policiers ont été tués. Le siège du parti Baas et le palais de justice ont été incendiés.
Pendant le premier mois des hostilités, pas moins de quatre-vingt-huit soldats ont été tués.
Lire aussi
Des membres de Jabhat Fateh al Sham Le commandant de l'ancien groupe rebelle Front al-Nosra tué dans une frappe aérienne en Syrie
Chaque fois qu'un pays est ciblé par un changement de régime entrepris par l'Empire américain, son chef est délégitimé
Assad a été confronté à une insurrection violente contre l'Etat syrien, menée par des terroristes dont beaucoup sont venus de l'extérieur du pays. Devrait-il simplement permettre de prendre le pouvoir à ces «rebelles» (comme l’exigeait l'Occident), alors même qu’il n'y avait pas de preuve qu'ils avaient un vrai soutien populaire ? Nous devons nous demander : le gouvernement américain, que ferait-il, s’il était exposé à une insurrection violente de la part de «rebelles» soutenus par l’étranger qui tueraient des fonctionnaires de l'Etat américain et feraient sauter les bâtiments du gouvernement. Sa réponse serait, j’en suis sûr, encore plus impitoyable que celle du gouvernement syrien.
3. Le président Assad bénéficie de peu de soutien en Syrie
Chaque fois qu'un pays est ciblé par un changement de régime entrepris par l'Empire américain, son chef est délégitimé. On nous dit que ledit chef n'a pas de soutien populaire et reste au pouvoir uniquement parce qu'il est un «dictateur brutal». Mais il y a beaucoup de preuves qu’Assad, quoi que n’en pensent les élites occidentales, a un appui considérable dans son pays. Au début de 2012, un sondage a montré que 55% des Syriens voulaient que leur président reste en poste. Lorsqu’un correspondant à l'étranger vétéran du Guardian, Jonathan Steele – un homme qui connaît très bien la Syrie –, a écrit un article à ce sujet intitulé : «La plupart des Syriens soutiennent le président Assad, mais vous n’apprenez jamais cela des médias occidentaux». Steele a été attaqué par les «Gardes Impériaux de Vérité».
En 2014, Assad a remporté une victoire écrasante lors des premières élections présidentielles plurielles du pays depuis cinquante ans.
Assad et le gouvernement syrien ont affiché à maintes reprises le désir de faire des concessions pour tenter de mettre fin au conflit
Une fois de plus : cela n'a pas reçu beaucoup – voire pas du tout – de couverture à l'Ouest. Tout comme un sondage réalisé en juillet 2015 montrant que 47% des Syriens considéraient qu’Assad avait une influence positive sur les affaires syriennes – à comparer avec les 35% de ceux qui pensent la même chose de l'armée syrienne soutenue par l'Occident et les 26% en faveur de la coalition de l'opposition syrienne.
La preuve supplémentaire qu’Assad bénéficie d’un large soutien est le fait qu'il est toujours au pouvoir après cinq ans et demi de guerre. Faut-il vraiment être surpris que des millions de Syriens préfèrent son pouvoir laïque – respectant tous les droits des femmes et des minorités religieuses – à celui des coupeurs de têtes médiévaux de Daesh et de djihadistes fanatiques ?
Bien sûr, par les faux-démocrates de l'Ouest, le point de vue des Syriens qui soutiennent leur président est ignoré. Ils sont considérés comme des «non-êtres» parce qu'ils ont de «mauvaises» opinions. Le seul point de vue qui compte en Syrie est celui qui correspond au son de cloche des «changeurs» de régime occidentaux.
4. Assad n'a pas fait de concessions et n’est pas intéressé par la paix et la réconciliation
En fait, Assad et le gouvernement syrien ont affiché à maintes reprises le désir de faire des concessions pour tenter de mettre fin au conflit. En 2012, un projet de nouvelle constitution mettant fin au monopole du pouvoir politique du parti Baas qui avait subsisté pendant plusieurs décennies, a été soumis au peuple syrien, qui l’a approuvé avec 89,42% de votes. L’Article 8 de la nouvelle Constitution stipule : «Le système politique de l'État doit être fondé sur le principe du pluralisme politique et l’exercice démocratique du pouvoir à travers les urnes.»
Encore une fois : peu ou pas de couverture de cette importante réforme dans les médias occidentaux. De manière similaire, n’ont pas reçu grande couverture les différentes amnisties accordées par Assad aux «rebelles» (les dernières ont eu lieu au mois de juillet de l’année en cours) ou le Programme de réconciliation nationale du gouvernement. Cela ne correspond pas vraiment au «récit officiel» d'un président sans compromis, seulement intéressé par «tuer son propre peuple».
5. Le conflit en Syrie est uniquement sectaire
Cette rhétorique «les sunnites contre les chiites/alaouites» ignore le fait que les sunnites en plus de servir (en grand nombre) à l’Armée arabe syrienne, y occupent également des postes clés. Les sunnites occupent aussi des postes importants dans le gouvernement syrien, comme le démontre le National Interest.
Quelque 74% des Syriens sont sunnites. Alors est-il probable qu’Assad soit encore au pouvoir après cinq ans et demie de guerre, si tous – ou une grande partie d'entre eux – étaient contre lui ? La vérité est que le gouvernement syrien laïc est soutenu par les sunnites et les chiites, et ce sont les Etats-Unis qui ont tenté tout ce qu'ils pouvaient pour exploiter les divisions religieuses et exacerber les tensions, comme l’a révélé Wikileaks.
En 2006, William Roebuck, chargé d'affaires à l'ambassade américaine à Damas, a qualifié la tentative de déstabiliser le gouvernement syrien d’«action possible» : «Jouer sur les peurs sunnites de l'influence iranienne.»
Diviser pour régner est une stratégie utilisée par les puissances impériales à travers les siècles, et l'empire américain n’est pas une exception.
La Russie et l'armée syrienne ont infligé beaucoup plus de pertes à Daesh en Syrie au cours de la dernière année que les Etats-Unis et ses alliés
6. C’est un fait établi que Assad / le gouvernement syrien a utilisé des armes chimiques à la Ghouta
Si je recevais dix livres à chaque fois que je dis «Assad a gazé son propre peuple à la Ghouta» ou d’autres mots de ce genre, je serais très riche. Mais ce qui est présenté comme un fait incontestable par les propagandistes de guerre occidentaux, est tout sauf incontestable. Trois ans après, on ne sait toujours pas avec certitude qui a réalisé cette attaque aux armes chimiques. Oui, ça aurait pu être les autorités syriennes, mais ce aurait pu également être une opération sous fausse bannière réalisée par le «rebelles» anti-gouvernementaux.
Le bon sens nous dit qu’Assad aurait dû être fou pour ordonner une telle attaque en sachant que les inspecteurs de l'ONU étaient à Damas à l'époque, et les faucons occidentaux cherchaient désespérément une raison de le bombarder.
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