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Industrie : l'Arabie saoudite mise sur les transferts de technologie

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  • Industrie : l'Arabie saoudite mise sur les transferts de technologie

    L'Arabie Saoudite accélère son industrialisation au travers de transferts de technologie. Le Royaume cherche à réduire sa dépendance aux exportations de pétrole et rattraper son retard technologique.

    En 1979, le ministre saoudien de l’Industrie déclarait que « la vraie richesse n’était pas le pétrole, mais se trouvait dans l’industrialisation ». Aujourd’hui, l’Arabie Saoudite met les bouchées doubles pour booster son industrialisation. Elle mise notamment sur les transferts de technologie. Les investisseurs doivent prendre en compte qu’ils devront procéder à des transferts de technologie s’ils veulent s’installer durablement sur ce marché.

    Le transfert de technologie est un processus désignant le transfert à l’industrie de découvertes résultant de la recherche afin de les commercialiser. Ces transferts peuvent concerner des droits de propriété intellectuelle, des matériels, des logiciels, la formation de personnels et/ou des services (engineering, design…).

    Ces transferts peuvent soit découler d’un achat direct de technologie (financé en Arabie saoudite par le surplus budgétaire engendré par la production pétrolière), soit être la contrepartie d’un contrat offset (ou contrat de compensation). Ce dernier est un contrat pour lequel la transaction est réglée par la transmission de biens, appelés produits de compensation (transferts de technologie, troc ou contre-achat). Une entreprise pourra ainsi se voir autoriser à investir dans un pays sous condition de transférer, à court ou à long terme, sa technologie.

    Diversifier son économie

    Encore trop dépendant de ses exportations de pétrole brut, l’Arabie Saoudite a signé ses premiers contrats offset dès 1984 et a mis en place en 1985 un Plan National pour la Science, la Technologie et l’Innovation, dont les objectifs sont de rattraper son retard technologique, favoriser son industrialisation et réduire sa dépendance au pétrole en le transformant en produits industriels.

    Le royaume cherche également à réduire sa dépendance aux importations en s’industrialisant localement afin de satisfaire la demande nationale en biens de consommation. Ces transferts permettent en outre de rendre le pays moins vulnérable aux fluctuations des cours du brut.

    Le processus de diversification de l’économie, dans une perspective de l’après-pétrole, commence à porter ses fruits.
    Si en 2008 les exportations de pétrole brut représentaient 93 % des exportations totales du royaume, elles n’en représentaient "plus que" 84 % en 2013.

    Conscient de l’importance des technologies dans le développement économique, l’ambassadeur saoudien auprès de l’OMC a ainsi pris la tête, en juin 2014, du nouveau Groupe de travail sur le commerce et le transfert de technologie, établi à Doha, et dont l’objectif est de favoriser le commerce et les transferts de technologie des pays développés vers les pays émergents.

    Peu de temps après, en décembre 2014, au sommet de Lima sur le climat, les Saoudiens ont déclaré souhaiter plus de coopération internationale pour favoriser le transfert de technologie dans les énergies renouvelables afin, encore une fois, de réduire la dépendance au pétrole. En parallèle, le royaume investit dans le développement du nucléaire civil.

    Cette stratégie de diversification énergétique permettra en outre au royaume de réduire sa consommation de pétrole et ainsi satisfaire sa propre demande : si au moment des chocs pétroliers, le pays ne consommait que 5 % de sa production de pétrole, il en consommait 25 % en 2012. L’âge moyen étant très bas dans le royaume (33 % de la population a moins de 14 ans), la demande intérieure devrait augmenter encore plus rapidement dans les années à venir. À rythme d’extraction constant, le pays pourrait ainsi devenir importateur de pétrole d’ici 2037.

    Ainsi, les transferts de technologie, provenant en majorité des États-Unis, de la Grande-Bretagne et de la France, concernent principalement les secteurs de l’énergie (nucléaire et renouvelables), de l’industrie (pétrochimie, mines, aéronautique, etc.), de la santé et de la défense.

    L’Arabie Saoudite et les autres pays arabes se sont également rendu compte, lors des révolutions du printemps arabe, que la montée du terrorisme était entre autres liée à la pauvreté et au chômage. Les transferts de technologie, dans un pays où 65 % des chômeurs sont des jeunes, pourraient donc permettre de former et diversifier la main-d’oeuvre afin de l’employer dans des industries à forte valeur ajoutée.

    Cette problématique de formation de la main-d’oeuvre locale et de baisse du chômage rentre dans un projet plus vaste de "saoudisation" de l’économie. En juin 2011, le ministère du Travail a lancé le Nitaqat, un programme qui oblige les entreprises saoudiennes de plus de dix salariés à employer un certain pourcentage de nationaux, variant selon la taille de l’entreprise, sous peine de sanctions financières.

    Cependant, la réalité du terrain est tout autre. Très peu de Saoudiens sont en effet prêts à accepter des emplois dans le secteur privé (80 % des Saoudiens étaient employés dans la fonction publique en 2001), jugeant les salaires insuffisants et refusant des emplois subalternes, principalement pour des raisons de pression sociale. Les objectifs fixés n’ont ainsi pas été atteints.

    Des organismes spécialisés

    En Arabie Saoudite, les transferts de technologie, qu’ils fassent l’objet d’un contrat offset ou d’un achat direct, sont soumis à une réglementation stricte, établie au plus haut sommet de l’État. Les transferts de technologie dépendent ainsi de plusieurs organismes qui définissent les besoins, évaluent les propositions et transmettent les technologies à travers tout le pays.

    Le Surpeme Economic Council (SEC), fondé en 1999 et dirigé par le roi et plusieurs ministres, établit tout d’abord la liste des secteurs dans lesquels les entreprises étrangères ne peuvent pas investir. Cette liste, remise à jour chaque année, est disponible sur le site de la SAGIA .

    La promotion et la gestion des investissements dans le royaume sont alors assurées par la Saudi Arabian General Investment Authority (SAGIA), qui a tout pouvoir pour examiner les projets d’investissement dans le pays, en fonction des directives établies par le SEC, ainsi que les contrats offset.

    En ce qui concerne les transferts de technologie, c’est la King Abdulaziz City for Science and Technology (KACST) qui définit la politique en matière de science et technologie, de collecte de données et de financement de la recherche. Cette institution, qui rend directement compte au premier ministre, est chargée de la mise en oeuvre du Plan National pour la Science, la Technologie et l’Innovation dont l’objectif est de bâtir une économie fondée sur le savoir.

    Pour cela, le gouvernement saoudien recrute des universitaires spécialisés en sciences et en techniques et passe des accords de coopération scientifique et technique avec les plus prestigieuses institutions internationales afin d’accumuler expérience et savoir-faire. Cette institution est en outre responsable de la gestion du bureau des brevets et des transferts de technologie entre les centres de recherche et les entreprises.

    L’Economic Offset Office (EOO) évalue et approuve les propositions de contrats offset. L’EOO a ainsi mis en place en 1984 le Saudi Economic Offset Program (EOP), dans le but d’inciter les entreprises étrangères à réinvestir sur place une partie de leurs bénéfices, notamment grâce aux contrats offset.

    D’après cet organisme, qui dépend du Ministère de la Défense, 35 % de la valeur des contrats offset doit ainsi être investie dans la création de postes et la formation de personnels saoudiens ainsi que dans la diversification économique et/ou les transferts de technologie. Les contrats validés, les entreprises ont alors 10 à 12 ans pour identifier les projets, recevoir les autorisations nécessaires, trouver des partenaires saoudiens et initier le projet.

    Afin d’aider les entreprises à s’engager dans des contrats offset, le Saudi Industrial Development Fund (SIDF) peut, sous certaines conditions, financer jusqu’à 50 % de l’investissement.

    Confiance et patience

    Les transferts de technologie permettent donc à l’Arabie saoudite de rattraper son retard technologique, former sa population, diversifier sa main-d’oeuvre et développer une industrie qui réduira sa dépendance aux importations et au pétrole.

    Ainsi, une entreprise qui cherche à s’implanter dans le pays sera d’autant plus la bienvenue qu’elle permettra au pays d’acquérir les technologies qui lui sont nécessaires.

    Le gouvernement saoudien étant très présent au sein de ces institutions, il demeure un acteur incontournable pour qui veut investir dans le pays. Les entreprises devront donc mettre en place des stratégies d’influence et de lobbying, parfois même sous couvert de la diplomatie économique de leur gouvernement respectif.

    Tout investisseur sera néanmoins tenu de bien se renseigner auprès des autorités compétentes avant de s’engager. Les investisseurs doivent faire confiance au régulateur saoudien, veiller à bien choisir leur partenaire local et prendre le temps adéquat au développement d’un partenariat durable.

    Ils devront néanmoins se garder de franchir la mince frontière qui existe entre influence et corruption.

    Il est également important de prendre en compte que, toutes proportions gardées, l’Arabie Saoudite privilégie la qualité des technologies au montant des contrats. S’unir pourrait ainsi permettre de présenter des projets de qualité.

    Cependant, si les transferts de technologie peuvent s’avérer rémunérateurs pour les pays technologiquement avancés, ils peuvent, sur le long terme, les menacer. En effet, le rattrapage technologique et la mise en place de ses propres laboratoires permettront à l’Arabie Saoudite de développer ses propres technologies et de devenir ainsi un nouveau concurrent pour les entreprises étrangères qui, aujourd’hui, investissent dans le royaume.

    Par Frédéric Paquay, conseil en stratégie internationale

    source Square Strategy
    Dernière modification par zek, 14 septembre 2016, 11h03.
    Si vous ne trouvez pas une prière qui vous convienne, inventez-la.” Saint Augustin

  • #2
    c'est pour ça que j'invite les americains a voter donald trump -le seul a mon avis qui a la capacité de sauver le monde du desastre qui nous attend si les saoudiens maitrisent l'arme nucleaire.

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    • #3
      Asdecoeur
      Arrête de dire de la m

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      • #4
        C'est important de faire des réformes et faire des réformes pour sortir de l'engrenage de la rente qui encourage la paresse et l'argent facile

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        • #5
          Il faut d abord investir dans la greffe ses cerveaux
          « Great minds discuss ideas; average minds, events; small minds, people. » Eleanor ROOSEVELT

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          • #6
            Les investisseurs doivent prendre en compte qu’ils devront procéder à des transferts de technologie s’ils veulent s’installer durablement sur ce marché.
            les saoudiens imposeront cette règle aux investisseurs dans l'industrie,ils ont la capacité pour ca,le modèle anglo-saxon qu'ils ont adopté depuis des années leur permet de bien négocier pragmatiquement avec les occidentaux,
            loin d'eux les idées vicieuses francophonisées qui transfèrent les technologies au compte goutte.

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            • #7
              Il faut d abord investir dans la greffe ses cerveaux
              a date ils gerent leur rente beaucoup mieux que tes caporaux bac moins 10 qui ont delapider des milliards sans resultat mais il est vrai s'ils investissent dans la greffe des cerveaux il y a un grand marché au palais d'Alger

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              • #8
                elles n’en représentaient "plus que" 84 % en 2013.
                16 % des exportations sont hors hydrocarbures !

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                • #9
                  Industrie : l'Arabie saoudite mise sur les transferts de technologie

                  une chanson que repete tous les sous developpés, il y aura pas de transfert de technologies sans contre partie et encore de quel technologie, la friture de chips ou la mayonnaise?
                  "Qui ne sait pas tirer les leçons de 3 000 ans, vit au jour le jour."
                  Johann Wolfgang von Goethe

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                  • #10
                    L'Arabie Saoudite reste quand même le plus grand producteur d'acier dans le monde arabe. La Sabic doit être la 3 ème ou 4 ème compagnie mondiale dans la chimie.

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