maghreb emergent
Confrontés aux mêmes difficultés financières en raison d’un nombre de cotisants insuffisant face à une augmentation rapide des prestations, les régimes de retraites des pays du Maghreb sous soumis à de fortes pressions. Au cours des dernières années, les gouvernements de la région tentent de sauvegarder la viabilité des systèmes existants en introduisant des réformes, vigoureuses dans certains cas mais qui restent encore très timides la plupart du temps.
Le Maroc sera le premier pays du Maghreb à réformer largement son régime de retraite dans le but de réduire un déficit qui s’est creusé dangereusement au cours des dernières années. La Caisse Marocaine des Retraites (CMR) a enregistré un premier déficit historique de 1 milliard de dirhams( environ 100 millions de dollars ) en 2014 du fait du différentiel entre les cotisations perçues et les prestations versées. Le gap s'est creusé en 2015, année durant laquelle le déficit a atteint 3 milliards de dirhams.
Après plus de 2 années de discussion avec les organisations syndicales et plusieurs passages devant les deux chambres du parlement, la réforme du régime des retraites au Maroc, portée à bout de bras par le gouvernement Benkirane dirigé par les islamistes du PJD, a été adoptée définitivement à la fin du mois de juillet dernier .
L’âge de la retraite porté à 63 ans au Maroc
La principale nouveauté de ce nouveau régime, beaucoup moins « généreux » que celui qui l’a précédé, est l'âge de départ à la retraite, qui passera progressivement (en 6 ans) de 60 ans à 63 ans à raison de 6 mois d’augmentation par an. Une période supplémentaire de 2 ans renouvelables une fois est prévue pour les fonctionnaires contre deux fois pour les enseignants chercheurs. Pour ces derniers, l'âge légal de départ à la retraite est fixé à 65 ans.
Une série d’autres dispositions visent également à renforcer la stabilité financière de la CMR dont une hausse de 1% du taux de cotisations, qui passera de 10 à 11% dans un premier temps, puis à terme, en 2019, à 14% du salaire. Avec la nouvelle loi, le calcul de la pension de retraite s’effectuera, en outre, et progressivement d’ici 2019, sur la base de la moyenne des salaires des huit dernières années de travail effectif et non pas sur la base de la dernière rémunération ainsi que c’était le cas jusqu’ici. Enfin, dernière source d’économies importantes pour la CMR, dans le calcul des retraites, le taux par annuité baissera à 2% contre 2,5 % actuellement.
Finalement, la seule mesure favorable aux salariés dans le nouveau ‘’package’’ de la réforme marocaine de la retraite porte sur la pension minimum qui augmentera des 1.000 DH actuels à 1.500 DH en 2019.
En dépit de la rigueur des mesures adoptées par les autorités marocaines, avec ce nouveau régime des retraites, le déficit actuel devrait être réduit sensiblement sans être éliminé totalement. ''Selon les projections effectuées par des organismes officiels, le déficit devrait être réduit en 2019 à moins de 300 millions de dirhams et l'épuisement des réserves constituées par la CMR repoussé à 2028 '', rapporte le journal spécialisé l'Economiste.
Le financement des retraites dans une situation financière très précaire en Tunisie
En Tunisie, la situation de la Caisse nationale de la retraite et de prévoyance sociale (CNRPS) est jugée "catastrophique" par son Directeur Général, M.Mohamed Chérif, qui indiquait récemment que « le déficit cumulé a atteint 996 millions dinars ( plus de 400 millions de dollars )au cours des 10 dernières années avec une moyenne annuelle de 99,6 millions de dinars jusqu'à l'année 2014 et 374,8 millions de dinars en 2015 ».
« Les revenus et les cotisations s'élèvent, à 300 millions de dinars par mois alors que les pensions versées atteignent 324 millions de dinars. La Caisse tunisienne des retraites se trouve ainsi chaque mois dans l'obligation de solliciter une avance auprès du ministère des Finances pour pouvoir verser les pensions de retraite dans les délais impartis. Dans certains cas, elle va même jusqu'à emprunter de la Caisse nationale d'assurance maladie (CNAM), a-t-il révélé, ajoutant que les dettes cumulées auprès de la CNAM ont atteint 1,1 milliard de dinars ».
M. Mohamed Chérif, cité par la TAP, considère que "l'âge de la retraite en Tunisie fait partie des facteurs essentiels du déficit", précisant qu'il varie entre 55 ans pour les professions pénibles et 60 ans pour les autres professions. Selon M. Chérif « le taux de la retraite est de 72% en Tunisie alors que dans d'autres pays, il ne dépasse pas les 50% ou 60% ».
Revenant sur les causes de cette crise financière du régime de retraite tunisien, le PDG de la CNRPS a précisé que le nombre des départs à la retraite au cours des années 80 ne dépassait pas 3.000 ou 3.500 retraités par an, alors qu'il s’élève aujourd'hui à 17.000 par an et doublera en 2024.
Le taux d’accroissement du nombre de retraités tunisiens atteint actuellement 5,1%, dépassant largement le rythme d’augmentation des postes d'emploi. La Tunisie compte près de 900 000 retraités en 2016, dont 650 000 du secteur privé et 250 000 du secteur public. Le ratio est de 4.3 actifs occupés par retraité pour le privé, il n'est que de 2.5 actifs dans le public, là où il en faudrait 5.5 pour assurer l'équilibre des caisses.
En dépit de cette situation financière très précaire du régime de retraite tunisien, les pouvoirs publics, dans un contexte politique agité, n’ont au cours des dernières années pas envisagé de réforme comparable à celle proposée par les autorités marocaines. Un projet de loi a cependant été adopté en Conseil des ministres le 13 juillet 2015 et transmis à l’Assemblée des représentants du peuple. Le nouveau texte stipule le relèvement facultatif (à la demande de l’intéressé ) de l’âge de départ à la retraite pour une période de 5 ans, c’est-à-dire de 60 à 65 ans. Aux dernières nouvelles, il n’avait pas encore été adopté définitivement par le parlement tunisien.
Confrontés aux mêmes difficultés financières en raison d’un nombre de cotisants insuffisant face à une augmentation rapide des prestations, les régimes de retraites des pays du Maghreb sous soumis à de fortes pressions. Au cours des dernières années, les gouvernements de la région tentent de sauvegarder la viabilité des systèmes existants en introduisant des réformes, vigoureuses dans certains cas mais qui restent encore très timides la plupart du temps.
Le Maroc sera le premier pays du Maghreb à réformer largement son régime de retraite dans le but de réduire un déficit qui s’est creusé dangereusement au cours des dernières années. La Caisse Marocaine des Retraites (CMR) a enregistré un premier déficit historique de 1 milliard de dirhams( environ 100 millions de dollars ) en 2014 du fait du différentiel entre les cotisations perçues et les prestations versées. Le gap s'est creusé en 2015, année durant laquelle le déficit a atteint 3 milliards de dirhams.
Après plus de 2 années de discussion avec les organisations syndicales et plusieurs passages devant les deux chambres du parlement, la réforme du régime des retraites au Maroc, portée à bout de bras par le gouvernement Benkirane dirigé par les islamistes du PJD, a été adoptée définitivement à la fin du mois de juillet dernier .
L’âge de la retraite porté à 63 ans au Maroc
La principale nouveauté de ce nouveau régime, beaucoup moins « généreux » que celui qui l’a précédé, est l'âge de départ à la retraite, qui passera progressivement (en 6 ans) de 60 ans à 63 ans à raison de 6 mois d’augmentation par an. Une période supplémentaire de 2 ans renouvelables une fois est prévue pour les fonctionnaires contre deux fois pour les enseignants chercheurs. Pour ces derniers, l'âge légal de départ à la retraite est fixé à 65 ans.
Une série d’autres dispositions visent également à renforcer la stabilité financière de la CMR dont une hausse de 1% du taux de cotisations, qui passera de 10 à 11% dans un premier temps, puis à terme, en 2019, à 14% du salaire. Avec la nouvelle loi, le calcul de la pension de retraite s’effectuera, en outre, et progressivement d’ici 2019, sur la base de la moyenne des salaires des huit dernières années de travail effectif et non pas sur la base de la dernière rémunération ainsi que c’était le cas jusqu’ici. Enfin, dernière source d’économies importantes pour la CMR, dans le calcul des retraites, le taux par annuité baissera à 2% contre 2,5 % actuellement.
Finalement, la seule mesure favorable aux salariés dans le nouveau ‘’package’’ de la réforme marocaine de la retraite porte sur la pension minimum qui augmentera des 1.000 DH actuels à 1.500 DH en 2019.
En dépit de la rigueur des mesures adoptées par les autorités marocaines, avec ce nouveau régime des retraites, le déficit actuel devrait être réduit sensiblement sans être éliminé totalement. ''Selon les projections effectuées par des organismes officiels, le déficit devrait être réduit en 2019 à moins de 300 millions de dirhams et l'épuisement des réserves constituées par la CMR repoussé à 2028 '', rapporte le journal spécialisé l'Economiste.
Le financement des retraites dans une situation financière très précaire en Tunisie
En Tunisie, la situation de la Caisse nationale de la retraite et de prévoyance sociale (CNRPS) est jugée "catastrophique" par son Directeur Général, M.Mohamed Chérif, qui indiquait récemment que « le déficit cumulé a atteint 996 millions dinars ( plus de 400 millions de dollars )au cours des 10 dernières années avec une moyenne annuelle de 99,6 millions de dinars jusqu'à l'année 2014 et 374,8 millions de dinars en 2015 ».
« Les revenus et les cotisations s'élèvent, à 300 millions de dinars par mois alors que les pensions versées atteignent 324 millions de dinars. La Caisse tunisienne des retraites se trouve ainsi chaque mois dans l'obligation de solliciter une avance auprès du ministère des Finances pour pouvoir verser les pensions de retraite dans les délais impartis. Dans certains cas, elle va même jusqu'à emprunter de la Caisse nationale d'assurance maladie (CNAM), a-t-il révélé, ajoutant que les dettes cumulées auprès de la CNAM ont atteint 1,1 milliard de dinars ».
M. Mohamed Chérif, cité par la TAP, considère que "l'âge de la retraite en Tunisie fait partie des facteurs essentiels du déficit", précisant qu'il varie entre 55 ans pour les professions pénibles et 60 ans pour les autres professions. Selon M. Chérif « le taux de la retraite est de 72% en Tunisie alors que dans d'autres pays, il ne dépasse pas les 50% ou 60% ».
Revenant sur les causes de cette crise financière du régime de retraite tunisien, le PDG de la CNRPS a précisé que le nombre des départs à la retraite au cours des années 80 ne dépassait pas 3.000 ou 3.500 retraités par an, alors qu'il s’élève aujourd'hui à 17.000 par an et doublera en 2024.
Le taux d’accroissement du nombre de retraités tunisiens atteint actuellement 5,1%, dépassant largement le rythme d’augmentation des postes d'emploi. La Tunisie compte près de 900 000 retraités en 2016, dont 650 000 du secteur privé et 250 000 du secteur public. Le ratio est de 4.3 actifs occupés par retraité pour le privé, il n'est que de 2.5 actifs dans le public, là où il en faudrait 5.5 pour assurer l'équilibre des caisses.
En dépit de cette situation financière très précaire du régime de retraite tunisien, les pouvoirs publics, dans un contexte politique agité, n’ont au cours des dernières années pas envisagé de réforme comparable à celle proposée par les autorités marocaines. Un projet de loi a cependant été adopté en Conseil des ministres le 13 juillet 2015 et transmis à l’Assemblée des représentants du peuple. Le nouveau texte stipule le relèvement facultatif (à la demande de l’intéressé ) de l’âge de départ à la retraite pour une période de 5 ans, c’est-à-dire de 60 à 65 ans. Aux dernières nouvelles, il n’avait pas encore été adopté définitivement par le parlement tunisien.
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