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"L’Iran est appelé à devenir un géant économique : la Chine du Moyen-Orient"

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  • "L’Iran est appelé à devenir un géant économique : la Chine du Moyen-Orient"

    Conséquence attendue de la levée imminente des sanctions contre l'Iran : l'arrivée d'un futur géant sur la scène économique et géopolitique internationale. Portrait de l’Iran d’aujourd'hui par l’un de ses fins connaisseurs.

    À l’occasion de l’ouverture d’un bureau à Téhéran, l’avocat Ardavan Amir-Aslani donne toute la mesure de l’impact de la levée, programmée depuis le 16 janvier, des sanctions occidentales appliquées à l’encontre de l’Iran depuis quarante ans. “Ce pays est appelé à devenir un géant économique. Tous les ingrédients du succès sont d’ores et déjà réunis : une population éduquée, des richesses minières inépuisables et surtout le désir de rattraper le temps perdu”, souligne-t-il.

    L’avocat veut croire aussi que ce grand retour de l’Iran aura aussi des effets positifs sur la stabilité de la région et même au-delà. “Sur bon nombre de problèmes, l’Iran peut être la solution. Le pays qui a été le principal partenaire de l’Occident jusqu’en 1979 va le redevenir.” Et il fait valoir les capacités d’évolution du chiisme, sa faculté à s’adapter à la modernité. Contrairement au grand rival, le sunnisme wahhabite de l’Arabie saoudite.


    Propos recueillis par Philippe Plassart

    “On peut véritablement parler d’un retour de l’Iran. À la suite de la révolution iranienne en 1979 et de l’affaire de la prise d’otages à l’ambassade américaine de Téhéran qui a suivi, l’Iran a été placé pendant presque quatre décennies sous sanctions de la part des Américains, le régime le plus drastique qui soit. Lors de la guerre Iran-Irak au cours des années 80, la planète entière a pris fait et cause pour le pouvoir de Saddam et mis l’Iran au ban de la communauté internationale, l’idée sous-jacente étant que l’Iran était une théocratie redoutable et qu’il fallait défendre le régime laïc de Saddam.

    L’histoire a continué par la suite avec le rôle que l’Iran a joué dans “l’exportation” des valeurs de la révolution chiite et son soutien apporté au Hezbollah, une démarche qui a placé l’lran dans un conflit frontal avec Israël et l’Occident. À cela s’est ajoutée depuis dix ans la question du nucléaire qui a débouché sur l’instauration d’un embargo, comme aucun autre pays au monde n’en a subi depuis la Seconde guerre mondiale. Il a par exemple coupé le système bancaire iranien du monde, un régime bien plus drastique que celui imposé à Cuba où les transferts d’argent ont toujours été possibles.

    “La question du nucléaire qui a débouché sur l’instauration d’un embargo, comme aucun autre pays au monde n’en a subi depuis la Seconde guerre mondiale”

    Dans le même temps, l’interdiction de tout investissement en provenance de l’étranger dans le secteur pétrolier, énergétique et des transports a considérablement affaibli l’économie du pays. Or cette séquence de sanctions est proche de sa fin, après que le rapport intérimaire de l’AIEA [Agence internationale de l’énergie atomique] a confirmé que l’Iran respectait ses engagements, notamment en transférant vers la Russie plus de dix tonnes d’uranium enrichi. La voie est donc ouverte pour une levée des sanctions fin janvier. Une perspective dans la lignée de l’accord nucléaire signé l’été dernier qui met un terme définitif à la quête de l’arme nucléaire par l’Iran, tout en permettant à Téhéran de poursuivre un programme nucléaire pacifique. (NDLR : le lancement du processus de levée des sanctions a été lancé le 16 janvier par l’AIEA). Cet accord historique permis par l’arrivée à la présidence, il y a deux ans, de Hossan Rohani, élu sur la promesse faite à son peuple de la levée des sanctions, après 8 années au pouvoir d’Ahmadinejad.

    Cet accord a aussi été rendu possible par un contexte radicalement nouveau. En rivalité avec la Chine pour la domination de l’Asie Pacifique, les États-Unis cherchent à maintenir cette dernière dans une dépendance énergétique, et ont compris que cette stratégie passe par l’Iran, principale réserve gazière au monde et troisième réserve pétrolière de la planète. À cela est venue s’ajouter l’éruption de l’islamo-fascisme de Daech. L’Iran perse chiite apparaît alors comme la seule puissance capable de contrer ce mouvement sectaire abominable, l’État islamique sunnite wahhabite.

    Le retour de l’Iran, facteur décisif de stabilité

    L’Iran, seul État souverain au monde à l’intérieur de ses frontières actuelles depuis 3 000 ans, ne prétend qu’à retrouver sa juste place. Parler de l’Iran et de ses 80 millions d’habitants, c’est parler d’une civilisation conséquente, pluri-millénaire, dont le rayonnement s’étend bien au-delà de ses frontières, de l’Arménie à la Géorgie en passant par le Turkménistan, le Tadjikistan, le Kazakhstan et l’Irak. La langue persane est parlée par les Iraniens, mais aussi par les Afghans et les Tadjikes et dans plusieurs autres pays. L’Iran est le berceau du chiisme d’État vers lequel tous les chiites regardent, que ce soit ceux de l’Irak, de Bahreïn ou d’ailleurs.

    Le retour de l’Iran est politiquement fondamental parce que Téhéran est la seule puissance capable de maintenir la paix régionale. Il faut se souvenir que la guerre Iran-Irak et les conflits qui ont eu lieu dans la région sont la conséquence de la destruction de l’alliance militaire qui existait jusqu’en 1979, le CENTO [Central Treaty Organization], qui liait l’Iran, l’Irak, la Turquie et le Pakistan dans un pacte sécuritaire. L’Iran peut redevenir ce vecteur de stabilité parce qu’il est toujours capable d’influencer ses pays voisins et au-delà.

    “Le retour de l’Iran est politiquement fondamental parce que Téhéran est la seule puissance capable de maintenir la paix régionale”

    L’Iran a son mot à dire sur beaucoup de conflits. Aujourd’hui, le régime syrien d’Assad, par exemple, ne tiendrait pas sans le soutien politique, économique et militaire des Iraniens. L’Iran a aussi voix au chapitre dans le conflit au Yémen, à l’autre bout de la péninsule arabique, où les chiites sont en conflit avec les sunnites financés par les wahhabites saoudiens, dans le conflit de Bahreïn et sur la question kurde. Sur toutes ces questions, l’Iran peut-être la solution. L’Iran avait été le principal partenaire de l’Occident, il va le redevenir. L’Iran était un facteur de stabilité, il va rejouer à nouveau ce rôle. La fin des sanctions va donner le signal de ce retour en rendant l’Iran de nouveau fréquentable.

    L’attente en Iran, mélangée d’angoisse, est énorme. Tout peut déraper à n’importe quel moment. Personne ne connaît l’issue des prochaines élections parlementaires de mars 2016. La seule certitude est que les Iraniens en ont assez de l’ostracisme et que l’Iran est la clé d’un changement radical de la donne régionale, et même mondiale. Un fait significatif : tout récemment, la revue américaine ‘Time Magazine’ a fait sa une sur “Iran 2025, comment ce pays en se changeant va changer le monde ?”

    La religion chiite et la version wahhabite de l’islam

    L’Iran chiite est au cœur de l’évolution de la jurisprudence islamique. La religion chiite est en pleine mutation et s’adapte à son environnement. Une disposition qui est dans sa nature même ! La version de l’islam wahhabite telle que pratiquée par les Saoudiens est figée, notamment sur la place des femmes qui ne peuvent toujours pas conduire une voiture. En Iran, les femmes occupent les postes les plus importants de l’État.

    Une femme est vice-président de la République. L’Iran envisage un islam adapté à la modernité comme réponse à la stagnation idéologique de la religion musulmane. Comparé au sunnisme, le chiisme est par essence évolutif et capable de s’adapter. Le signal du changement peut être donné à tout instant par la hiérarchie cléricale très prononcée, à l’inverse du sunnisme qui, dans sa dimension wahhabite et en l’absence de toute autorité cléricale, laisse tout à chacun faire comme il veut en considérant que les réponses que l’humanité se pose sont contenues dans le Coran. Une approche qui a pour effet de bloquer toute évolution.

    “La version de l’islam wahhabite telle que pratiquée par les Saoudiens est figée, notamment sur la place des femmes qui ne peuvent toujours pas conduire une voiture. En Iran, les femmes occupent les postes les plus importants de l’État. Une femme est vice-président de la République”

    C’est ainsi que, pour prendre un exemple, le droit économique chiite est beaucoup plus moderne que le droit économique sunnite, et que le rôle et la place des femmes sont reconnus en Iran. Une situation qui n’a rien à voir avec la version rigoriste de l’islam telle que pratiquée en Arabie saoudite, au Qatar ou dans les autres pays arabes du golfe Persique. L’Iran chiite est certes minoritaire dans le monde musulman, mais il est majoritaire du point de vue des ressources énergétiques et de l’islamologie. La tragédie du monde sunnite wahhabite est d’avoir connu sa Renaissance avant son Moyen Âge. La pensée chiite, même quand elle est minoritaire dans l’islam, pourra le faire évoluer en y apportant la modernité.

    L’Iran et l’Arabie saoudite

    Il faut comparer ce qui est comparable. L’Arabie saoudite n’existe que depuis les années 30, l’Iran depuis 3 000 ans. L’Iran est un pays avec 83 millions d’habitants, contre une population de 15 millions en Arabie saoudite – si l’on écarte les travailleurs immigrés présents dans le pays et que Ryad comptabilise pour gonfler ses chiffres. Les Iraniens ont un niveau d’éducation égal ou supérieur au monde occidental, alors que les Saoudiens sont très loin derrière, avec une immense majorité des jeunes aspirant à devenir fonctionnaires.

    En outre, l’Iran est la réponse aux besoins énergétiques de l’Occident, parce que le pétrole chiite d’Iran, d’Irak et du Koweït (où les chiites sont majoritaires) est plus important que celui du pétrole sunnite vendu par les Saoudiens et les Émiratis. En réalité, l’Arabie saoudite tremble aujourd’hui pour au moins deux raisons. D’abord, le retour de l’Iran risque de la reléguer dans une position de seconde zone, place qu’elle occupait lorsqu’à l’époque impériale sous le Chah, l’Iran était le pilier de toute la région et l’allié des Occidentaux. Les Saoudiens ont peur également de la version démocratique de l’Iran et d’un régime où les résultats des élections ne sont pas connus à l’avance. L’exécution du cheikh Al-Nimr, contrairement à ce qu’en pensent certains, n’était pas destinée à l’Iran comme une soi-disant mise en garde.

    “L’Arabie saoudite n’existe que depuis les années 30, l’Iran depuis 3 000 ans. L’Iran est un pays avec 83 millions d’habitants, contre une population de 15 millions en Arabie saoudite – si l’on écarte les travailleurs immigrés présents que Ryad comptabilise”

    En fait, elle ne vise qu’à acculer au silence la minorité chiite du pays représentant plusieurs millions de Saoudiens, et à consolider la base du pouvoir saoudien en donnant des gages d’orthodoxie aux wahhabites les plus réactionnaires. L’Arabie saoudite a à cet égard très mal calculé son coup. En exécutant un religieux qui n’avait jamais appelé à la violence avec plus d’une quarantaine de terroristes condamnés pour des faits remontant à 2003, elle a donné un air de Golgotha à l’exécution du cheikh. Cette exécution a encore davantage terni l’image déjà désastreuse de ce pays, et a servi d’événement fédérateur pour l’ensemble de la communauté chiite au Moyen-Orient et en Asie du Sud.

    Pour moi, cette exécution marque un point de non-retour pour la royauté saoudienne qui s’est engagée inexorablement sur la pente descendante. Rappelons que la totalité des gisements saoudiens se situe dans la province dite de l’Est, où plus de 80 % de la population est chiite.

    La suite..................
    Si vous ne trouvez pas une prière qui vous convienne, inventez-la.” Saint Augustin

  • #2
    Le soutien à la Syrie d’Assad

    La Syrie est devenue un champ de confrontation entre la position iranienne et la position wahhabite saoudienne. Les Saoudiens, en finançant le terrorisme islamique, celui de Daech et du front Al Nosra, ont transformé le conflit syrien en un conflit religieux. Les Iraniens, qui veulent maintenir un pied dans le monde arabe, doivent soutenir la Syrie d’Assad, qui a été le seul pays arabe à aider l’Iran pendant la guerre Iran-Irak. Ils savent que si Assad tombait, Bagdad chuterait à son tour et que les frontières de l’Iran seraient menacées. L’Iran ne laissera jamais les islamistes arriver au pouvoir.

    “Les Saoudiens, en finançant le terrorisme islamique, celui de Daech et du front Al Nosra, ont transformé le conflit syrien en un conflit religieux”

    Les Français ont tendance à regarder le conflit syrien à travers le seul prisme de l’abdication d’Assad, alors que la question posée est prioritairement celle de savoir comment détruire Daech et en finir avec cette déstabilisation du monde qu’a produite cette caste religieuse en attirant en particulier des jeunes issus de nos banlieues. Or ce n’est pas parce qu’Assad partirait que Daech cesserait d’exister. Dans ce conflit, l’Iran a pris en quelque sorte la place de la France en tant de protecteur des minorités, rôle historique que la France n’assume plus.

    L’Iran comble un vide : sans son aide, les chrétiens auraient été massacrés en Syrie, et les Kurdes en Irak. Quant à l’engagement des Russes aux côtés d’Assad, elle s’explique, outre la base militaire de Tartous à défendre, par la présence dans le camp de Daech de quelque 17 000 combattants russes, tchétchène et autres, que les militaires russes veulent “achever” sur place avant qu’ils ne rentrent chez eux…

    L’attitude vis-à-vis d’Israël

    Ahmadinejad disait qu’Israël devait disparaître, mais l’actuel président Rohani ne s’exprime pas ainsi. Et si ce dernier pose la question de la légitimité d’Israël, force est de constater que cette problématique n’est pas propre aux Iraniens, puisque plus de la moitié des pays du monde et la totalité des pays arabes, hormis l’Égypte et la Jordanie, ne reconnaissent pas Israël ! Ce que veut dire le président iranien, c’est que tant que le peuple palestinien et Israël n’ont pas réussi à régler leur conflit, la question de la légitimité demeurera. Pour autant, l’Iran, qui a cessé d’appeler à la destruction d’Israël, a remisé sa stratégie militaire fondée sur une puissance nucléaire. Et aujourd’hui, selon le principe “les ennemis de mes ennemis sont mes amis”, Iran et Israël peuvent se retrouver pour lutter contre Daech.

    Rohani, le Gorbatchev iranien ?

    Rohani représente l’espoir d’un peuple de voir l’Iran retrouver sa juste place. Il représente aussi l’espoir du changement, c’est-à-dire d’un mouvement graduel du conservatisme religieux vers un mode de vie plus ouvert et moderne. Récemment il s’est exprimé sur France 2 en affirmant qu’il n’était pas forcément en accord avec des groupes de pensée en Iran, notamment sur le rôle des femmes dans la société. Ma conviction est que Rohani sera le Gorbatchev iranien.

    “Rohani représente l’espoir du changement, c’est-à-dire d’un mouvement graduel du conservatisme religieux vers un mode de vie plus ouvert et moderne”

    Il y a en Iran deux camps. Le premier camp pousse à un islam modéré, veut laisser plus d’espace à la population et est pour le retour de l’Iran dans les échanges internationaux. Le second camp est celui des conservateurs, qui ont profité du régime des sanctions contre l’Iran pour développer leurs affaires illicites et mafieuses et s’enrichir. Ceux-là ont peur de l’ouverture et ils ont bien raison, car leur survie est en jeu.

    Un potentiel considérable à bien des égards

    Avec ses 83 millions d’habitants, l’Iran pèse plus lourd démographiquement que l’ensemble des pays arabes de la région. Le marché domestique est important avec une classe moyenne nombreuse. L’Iran possède la principale réserve gazière au monde devant la Russie et le Qatar. C’est aussi le troisième pays en matière de ressource pétrolière. Les infrastructures à l’intérieur du pays sont bonnes. Sous le régime des sanctions, le pays a dû – et su – devenir quasiment indépendant en matière de ressources industrielles et agroalimentaires.

    Dans un supermarché iranien, on trouve de façon étonnante tous les produits – des spaghetti à la conserve de sardine en passant par la poudre pour machine à laver et les téléphones fabriqués “made in Iran”. La société nationale Iran Khodro est la plus importante société de construction automobile au Moyen-Orient. La corruption est forte, sans doute. Mais c’est le propre de tous les régimes mis au ban de la communauté internationale, fermés et repliés sur eux-mêmes, d’être un terreau sur lequel la corruption prolifère. Ce n’est qu’à travers l’ouverture sur le monde et le rehaussement du niveau de vie que la corruption cessera.

    “Sous le régime des sanctions, le pays a dû – et su – devenir quasiment indépendant en matière de ressources industrielles et agroalimentaires. Dans un supermarché iranien, on trouve de façon étonnante tous les produits”

    Le pays, de par son emplacement, sa matière grise et son industrie, recèle un potentiel de croissance important. Sa position géostratégique le place aux portes de l’Asie centrale et du monde arabe. Par Téhéran, les vols aller-retour vers l’Asie sont raccourcis de trois heures par rapport aux autres lignes. Un gain de temps et des économies considérables. L’Iran présente une solution économique pour toute la région.

    Le retour de l’Iran peut par exemple permettre le désenclavement des pays comme le Turkménistan et le Kazakhstan, qui dépendent de la Russie pour l’acheminement de leurs produits miniers et leurs hydrocarbures. L’Iran est appelé à devenir un géant économique : la Chine du Moyen-Orient. Tous les ingrédients du succès futur sont d’ores et déjà réunis : une population éduquée, des richesses minières inépuisables et surtout le désir de rattraper le temps perdu. Le jour où l’Iran regagnera sa juste place dans le concert des nations, son retour dans le système économique international, marquera le plus grand rajout à ce dernier depuis la réintégration des pays de l’Europe de l’Est, après la chute du mur de Berlin.

    La compréhension de la pensée et du business iranien

    Les relations d’affaires avec les Iraniens restent particulières. Ils ont le niveau universitaire et technique, mais ils n’ont pas le savoir-faire dans les relations internationales et les négociations contractuelles. Vous pouvez vous retrouver face à un interlocuteur maîtrisant parfaitement la physique mais qui ne comprend pas ce que signifie une lettre d’intention, ou qui a du mal avec le mécanisme du crédit bancaire ou du paiement à terme. Une telle ignorance peut se comprendre : les Iraniens ont été coupés du monde pendant 40 ans ! Un tas de questions se pose pour aborder une relation d’affaires.

    “Vous pouvez vous retrouver face à un interlocuteur maîtrisant parfaitement la physique mais qui ne comprend pas ce que signifie une lettre d’intention, ou qui a du mal avec le mécanisme du crédit bancaire ou du paiement à terme”

    Quel est le bon partenaire ? Quelle est la crédibilité de la personne que l’on a en face de soi ? Peut-on lui faire confiance ? Comment rédiger un contrat avec lui et gérer par la suite de la relation et ses risques ? Autant d’interrogations qui nécessitent des clés de compréhension de la pensée et du business iranien.

    Un Iranien ne vous dira jamais non. La courtoisie iranienne (Taarof) amène à dire les choses pour faire plaisir à son interlocuteur sans vraiment le penser. Par exemple, si vous complimentez un Iranien pour son tapis dans son salon, il vous dira : ce tapis est à vous, je vous l’offre. Et il insistera même pour que vous partiez avec. Seulement il ne faut pas partir avec ! L’Iranien utilise un langage imagé. L’Iran est un pays sophistiqué, difficile d’accès, complexe. C’est aussi un pays qui, ayant encore peur, a besoin d’apprendre à nouveau à faire confiance. Tout cela exige une certaine finesse et compréhension de l’art persan.


    Bio express

    Un expert de l’Iran et de l’Orient.

    “J’ai toujours maintenu le contact avec mon pays d’origine.” Ardavan Amir-Aslani n’a pas attendu le grand retour annoncé de l’Iran pour s’intéresser à la Perse et accompagner aujourd’hui les entreprises françaises dans leurs investissements. Associé du cabinet d’avocats Cohen Amir-Aslani, ce docteur en droit, spécialiste de droit public international, est le fondateur de l’Association des orientalistes de France et auteur de nombreux ouvrages dont, en mai 2013, un prémonitoire ‘Iran États-Unis : Les amis de demain, ou l’après Ahmadinejad’ (éd. PGDR). Ardavan Amir-Aslani dispense un enseignement de “géopolitique du Moyen-Orient” à l’École de Guerre Économique. Le cabinet Cohen Amir-Aslani a ouvert un bureau à Téhéran en septembre 2015.

    Source : le nouvel économiste
    Si vous ne trouvez pas une prière qui vous convienne, inventez-la.” Saint Augustin

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