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Le contrat Rafale approuvé par les autorités indiennes

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  • Le contrat Rafale approuvé par les autorités indiennes

    La confirmation est venue de New Delhi. Après huit ans d'évaluations et de négociations, l'Inde devrait signer la semaine prochaine le contrat pour l'achat de 36 avions de combat Rafale. Des sources indiennes indiquent que ce contrat porte sur près de 8 milliards d'euros avec une part importante de transfert de technologies.

    Cette fois, le feuilleton du Rafale en Inde touche à sa fin. La date du 23 septembre pour la signature est déjà évoquée. Il n'y a aucun commentaire toutefois à ce niveau côté français, qu'il s'agisse de l'Élysée ou de la Défense. Mais un pas important a été franchi après le feu vert du cabinet de sécurité indien, qui réunit notamment le Premier ministre Narendra Modi, le ministre de la Défense, le ministre des Affaires étrangères et le ministre des Finances. Il ne manque finalement que les signatures des chefs d'États indiens et français, voire du ministre français de la Défense Jean-Yves Le Drian, très impliqué dans les dossiers d’exportations de matériel de guerre, pour conclure le marché.

    L'Inde souhaitait un transfert de technologies

    Depuis 2012, la négociation n'a jamais été vraiment bloquée, mais les objectifs indiens autour de ce programme ont changé. Au départ, il s'agissait de trouver un avion polyvalent de taille moyenne pour équiper l'armée de l'air indienne (MMRCA pour Medium Multirole Combat Aircraft ). Un programme qui comportait un important volet industriel. Le projet de New Delhi était d'obtenir assez de transfert de technologies autour de ce contrat militaire pour faire progresser son industrie de pointe, et surtout remettre à niveau le constructeur aéronautique national indien Hal. C'est la fameuse politique indienne du Make In India. Mais en 2015, Dassault, tout comme les autorités indiennes, en est venu à la conclusion qu'il serait très couteux et complexe d'un point de vue technique comme juridique, de fabriquer des Rafale en Inde. Et le gouvernement indien a revu ses ambitions à la baisse en mettant fin au programme initial : le MMRCA et en décidant de traiter directement avec le gouvernement français, et non plus avec Dassault et les industriels associés. C'est ce qu'avait annoncé le Premier ministre indien en visite à Paris le 10 avril 2015.

    De sources industrielles françaises, on précise que les Indiens ont alors choisi de lancer une procédure d'achat en « urgence», d'État à État, sur 36 avions et pas sur 126 comme prévu à l'origine, tout simplement pour gagner du temps, en évitant de relancer un appel d'offres complet, comme l'exige la législation indienne concernant les achats d'armement. C'est l'accord intergouvernemental qu'est venu signer François Hollande en Inde, en début d'année mais jusqu'au bout, les officiels indiens, et particulièrement le ministre indien de la Défense, ont cherché à négocier le prix de l'avion, assurant que le Rafale était trop cher.


    36 et non pas 126

    Les 36 avions seront fabriqués dans les usines françaises. A l'origine seuls les 18 premiers devaient être assemblés en France. En terme de cadence, cela garantit à Dassault et ses partenaires industriels 2 avions à fabriquer chaque mois alors qu'avant les succès à l'exportation du Rafale (Égypte, Qatar), c'était 11 avions par an et uniquement pour le compte de l'armée de l'air française.

    Côté indien, les premières livraisons n'auront pas lieu avant 3 ans, mais l'accord s'accompagne d'un transfert de technologie à hauteur de 50% de la valeur du contrat, donc l'industrie aéronautique indienne va bénéficier d'importantes retombées technologiques. Fabrications locales de pièces, et d'équipements qui seront montés sur les Rafale indiens : c'est une manière aussi de « fidéliser le client », car l'objectif pour les industriels français c'est de décrocher tôt ou tard une nouvelle commande de Rafale, comme cela s'était fait à plus de 10 ans d'intervalles avec les Mirages 2000H indiens. Cette fois-ci Dassault aimerait aller plus vite et propose déjà la version marine du Rafale à l'Inde qui vient de se doter d'un nouveau porte-avion de fabrication nationale (l'INS Vikrrant).

    L'Inde veut prendre de l'avance sur la Chine

    Le premier programme indien pour un chasseur polyvalent de taille moyenne (MMRCA) remonte à 2001. Cela fait donc 15 ans que l'Inde sait qu'il faut qu'elle trouve un successeur à ses vieux Mig-21 et Mig-23. Alors bien sûr l'Inde a acheté en Russie, des Sukhoï 30 dans les années 90 qui sont des avions imposants, qui vont être modernisés, qui sont en partie fabriqués en Inde, mais le problème c'est que le voisin chinois dispose de matériels presque identiques. En Chine, cela s'appelle le J-11 mais en réalité c'est une copie chinoise de Sukhoi (SU-27 et SU-30). Les Pakistanais aussi réfléchissent à acheter de nouveaux chasseurs performants, en Chine et peut-être même en Russie, puisque les Américains refusent toujours de leur livrer de nouveaux F-16C/D.

    Avec le Rafale, l'Inde cherche donc l'avantage technologique. Un avion de taille moyenne, capable de mener des raids très ciblés, de manière rapide et discrète par exemple avec des missiles de croisière. Un avion aux normes occidentales, donc pouvant aussi s'intégrer facilement dans une coalition internationale. Les Rafale indiens seront par ailleurs équipés du missile Meteor considéré comme le meilleur missile air-air du monde occidental, et enfin le Rafale ne l'oublions pas est capable de mener des missions de frappes nucléaires, puisque c'est l'une des tâches qui lui est confiée dans l'armée de l'air française. Des capacités qui répondent bien aux défis que devra relever l’Inde dans les années à venir.

    RFI
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