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Mohammed Racim, promoteur de la miniature algérienne

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  • Mohammed Racim, promoteur de la miniature algérienne

    Un artiste que hantait son rêve ancestral aura, sans trop y penser, rouvert les portes du palais merveilleux, fait refleurir le jardin et jaillir les jets d'eau au-dessus des vasques de marbre.” ( G. Marçais)

    Ceux qui ont eu l'occasion de visiter le vieil Alger, ont certainement emprunté la célèbre ruelle des Racim et admiré à l'ombre des auvents de tuiles vertes, la maison natale du célèbre miniaturiste algérien. C'est en effet dans cette demeure que Mohammed Racim est né le 24 juin 1896 dans une famille d'artistes qui lui a légué une tradition d'art et le nom “Er Racim” qui, en arabe, signifie peintre. Son père Ali excellait dans l'art de sculpter et peindre le bois des appliques, des cadres et des coffres de mariées. Il savait créer des miniatures et enluminures sur verre qui décoraient alors les intérieurs des familles algériennes.

    Son oncle comme son frère aîné Omar avaient aussi exercé ce métier délicat dans l'atelier familial. C'est là également que Mohammed Racim reçut les premiers enseignements du métier et les multiples secrets de l'art de la miniature. Il révèle, dès son enfance, des qualités exceptionnelles : une remarquable maîtrise dans l'exécution, un sens inné du dessin et de la couleur et une imagination pleine de grâce et d'élégance.

    A l'école des Beaux-Arts d'Alger et au Cabinet de dessin de l'Académie, il confirme la technique transmise par son père.

    Sa première oeuvre magistrale est la réalisation pour l'Édition Piazza de l'ornementation de La Vie de Mahomet que Dinet avait illustrée. Racim peut alors se rendre à Paris, travailler au département des manuscrits de la Bibliothèque Nationale. Plus tard, une bourse lui permet de visiter l'Espagne et de connaître les vestiges musulmans de Cordoue et Grenade.

    En Angleterre, Sir Denison Ross, maître des Études iraniennes, lui facilite l'accès des musées et des collections de Londres. Ses chefs-d’oeuvre sont alors exposés à Paris, au musée Galliéra et à la Galerie Ecalle, au Caire, à Rome, Vienne, Bucarest, puis Oslo, Stockholm, Copenhague, Tunis, Alger, Varsovie.

    De 1924 à 1932, il est choisi comme ornemaniste des Mille et une Nuits de Mardrus pour lesquelles il compose avec une harmonie et une richesse prestigieuse, les mille et un bandeaux couronnant les chapitres de leurs guirlandes d'entrelacs, de lacis, de fleurs stylisées où la fantaisie et l'élégance reflètent la maîtrise de l'artiste.

    Il s'agit d'une oeuvre gigantesque qui a nécessité huit années d'effort et une patience inouïe pour réaliser ce subtil chatoiement de couleurs et de tons. Il continue pour l'Édition Piazza l'ornementation de Khadra de Dinet, le Jardin des Roses de Saadi, le Koran de Franz Toussaint, la Sultane Rose de Maraval-Berthoin et les Chants de la Caravane de S. Oudiane.

    Le prestigieux talent de l'artiste est universellement reconnu avec l'obtention en I924 de la Médaille des Orientalistes et en 1933 le Grand Prix Artistique de l'Algérie. Il est nommé, cette même année, Professeur à l'École des Beaux-Arts d'Alger. C'est alors qu'il commence à travailler avec le grand spécialiste de l'art musulman, G. Marçais, qui parmi les premiers a su découvrir et apprécier les dons exceptionnels de Racim qu'il a surnommé le “chantre d'Alger”.

    “Algérois, il a le culte de sa ville natale, il en aime le passé d'hier et de jadis, il restitue ce passé héroïque ou familier à l'aide de ses souvenirs encore vivants autour de lui.”

    Pour marquer le succès des expositions de Racim dans les trois capitales des pays scandinaves, la “Société Royale d'Angleterre des miniaturistes et peintres” l'élit en 1950 membre honoraire.

    Dès 1957, Mohammed Racim entreprend avec G. Marçais, l'édition de La Vie Musulmane d'hier qui paraît en 1960 aux éditions des “Arts et Métiers Graphiques” de Paris. Une pléiade de jeunes peintres s'adonnent alors à l'enluminure et à la miniature, conquis par son exemple et son enseignement. Ainsi cet art connaît grâce à Racim une véritable renaissance et prend alors un essor surprenant.

    Au lendemain de l'indépendance de l'Algérie, Mohammed Racim continue à oeuvrer pour l'épanouissement de la miniature, à encourager ses disciples et à dispenser de précieux conseils. Il est, dès lors, Conseiller de M. le Ministre dans le domaine artistique.

    En 1975, sa fin tragique, à l'âge de 79 ans1, a profondément touché le monde de la culture.

    Dernière modification par wiwla, 19 septembre 2016, 09h15.
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  • #2
    C'est à la Casbah d'Alger, dans l'atelier de son père et de son oncle que débute la formation de cet artiste exceptionnel. Il apprend de ces décorateurs et sculpteurs sur bois, de talent, le maniement du pinceau et l'application de l'or. Il entre à quatorze ans au Cabinet de dessins de l'Enseignement professionnel. Mais c'est en consultant les trésors de la Bibliothèque Nationale qu'il a la révélation de la miniature persane. Il devait, comme nous le verrons, lui donner un souffle nouveau.
    Il trouvera en Algérie des appuis déterminants, entre autres celui du Recteur Ardaillon. C'est ainsi qu'il se trouve associé à la décoration de plusieurs ouvrages dont La vie de Mahomet, illustrée par Etienne Dinet.
    Il se documente auprès d'un célèbre expert en art iranien, à Londres. Il obtient une bourse du Gouvernement Général pour étudier en Espagne, notamment à Cordoue. Désormais les étapes d'une carrière brillante s'annoncent avec la décoration des Mille et une nuits, ouvrage illustré par Léon Carré et qui ne demandera pas moins de huit années de travail ... Il crée alors son propre répertoire, inspiré de l'Algérie ancienne, intégrant dans un style personnel les données de l'art occidental.
    Il avait obtenu en 1924 la médaille d'or de la Société des Peintres orienta- listes français. Mais, après plusieurs expositions remarquées, c'est le Grand Prix artistique de l'Algérie qui lui est décerné en 1933. Nommé professeur à l'Ecole des Beaux-arts d'Alger l'année suivante, il dispense un enseignement qui influencera de nombreux élèves, français et algériens. Une sélection de ses œuvres est présentée au Pavillon de l'Algérie en 1937. Il travaillait en étroite symbiose avec son frère Omar, lui-même professeur de calligraphie et d'enluminure.
    Georges Marçais (1876-1962) l'éminent universitaire arabisant, enseignant à la Faculté des Lettres d'Alger et spécialiste de l'art musulman, a publié en 1960 (édition Arts et Métiers graphiques - Paris) un superbe recueil La vie musulmane d'hier vue par Mohammed Racim. C'est de cet ouvrage que nous extrayons les commentaires suivants, ainsi que, succinctement, les notes accompagnant quelques-unes des illustrations.
    Georges Marçais précise bien la différence entre enluminure, étroitement liée au Coran et à l'encadrement des sourates du Livre Saint, et miniature. Celle-ci apparaît plusieurs siècles après l'enluminure. Son origine est obscure et remonterait à l'art hellénistique. Au Moyen- Orient, à une production artistique dite Ecole de Bagdad, vont succéder en Perse des peintures fécondées par l'art mongol. Autrement dit la miniature persane laisse deviner l'influence de l'art chinois.
    Mais, au contraire du peintre chinois, le miniaturiste persan se soucie peu des éléments naturels. Son monde est élégant mais irréel, les visages figés ne reflètent aucun sentiment et la perspective est déconcertante, ce qui produit une œuvre décorative à la manière d'un tapis ou d'un vitrail. C'est au début du XVIe siècle que se situe l'âge d'or de la miniature persane avec les foyers d'art de Herat et de Tabriz. Ces productions font la gloire des collections privées et publiques et ce sont celles-là que Racim vient étudier à Paris. Le fabuleux " métier" de Racim, hérité des artistes de sa famille va lui permettre, tout en approchant l'excellence des œuvres de la Perse médiévale, de prouver qu'en tant que miniaturiste il est de son temps et de son pays.
    Il va donc produire un art tout à fait rénové où les lois de la perspective, ignorées jusqu'alors, vont faire une entrée discrète et inédite. Tout autant on pourra remarquer de légers modelés sur la figure humaine et la représentation des heures de la journée, jusque-là absente de l'art persan. Racim se trouve par cela même plus proche des Indopersans qui ont intégré eux aussi les apports de l'Occident.
    Georges Marçais dit que, pour notre bonheur, Mohammed Racim a cherché ses sources d'inspiration dans un monde que nous connaissons bien, celui de la cité des corsaires et des collines ondulées du Sahel. Si les scènes qu'il compose sont empruntées à l'époque de la Course, ce sont aussi les fêtes et les réunions intimes de l'Algérie que nous connaissons et dont il restitue tout le charme.
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