Tweet
par Laly Zanchi/ofu - Une mère a laissé son enfant de 2 ans seul dans une voiture pour aller danser, le week-end passé à Schaffhouse. Selon une experte, cette affaire n'est pas un cas isolé.
La police est venue à la rescousse d'un garçon de 2 ans, dimanche peu après minuit à Schaffhouse. L'enfant avait été laissé seul dans une auto alors que sa mère, âgée de 25 ans, dansait non loin de là. Elle a été dénoncée au Ministère public.
Interrogée par «20 Minuten», Sefika Garibovic, experte alémanique en éducation et thérapeute sociopédagogique, affirme qu'il ne s'agit pas d'un cas isolé: «Il m'arrive régulièrement d'être confrontée à des parents qui veulent continuer de s'amuser. Ils craignent de passer à côté de quelque chose.» Les parents qui font passer leurs propres intérêts avant ceux de l'enfant constituent, selon elle, une «tendance inquiétante»: «Il arrive souvent que les parents sortent les deux le soir. De nombreux parents sont égoïstes.»
Maman ne rentre pas pendant plusieurs jours
Sefika Garibovic se rappelle avoir reçu une fois un coup de fil au beau milieu de la nuit d'une fille de 12 ans. La petite était apeurée parce qu'elle ne trouvait pas sa maman. L'experte a alors immédiatement contacté la mère, qui était alcoolisée et en train de faire la fête. «Après que je lui ai parlé, elle est rentrée à la maison et s'est immédiatement endormie.» Une autre fille se serait par ailleurs plainte auprès d'elle parce que sa mère était rentrée à 4h00 du matin accompagnée d'un homme.
L'experte affirme aussi avoir été contactée par un ado de 13 ans parce que sa maman n'était pas rentrée depuis plusieurs jours. Une fois contactée, la femme a expliqué à Sefika Garibovic qu'elle était partie en week-end prolongé avec des amies. Sefika Garibovic explique que les parents dont elle s'occupe sont issus de toutes les couches sociales: «Certains sont suisses, d'autres étrangers. Ça peut aller de l'ouvrier à l'académicien.»
«Très important de dire où l'on va»
La thérapeute met en garde contre les effets néfastes que ce type de comportement peut avoir sur les petits. «Ça peut être très traumatisant pour un enfant de ne pas savoir où sont ses parents. Lorsqu'on part, il est très important de dire où l'on va et quand on revient à la maison», explique-t-elle.
Markus Engel, vice-président de l'autorité de protection de l'enfant et de l'adulte du canton de Berne, a lui aussi déjà été confronté à des parents qui préfèrent faire la fête que de se s'occuper de leurs petits: «Il arrive que des parents se saoulent lors de fêtes populaires et que des passants retrouvent des enfants laissés seuls dans leur poussette.» Il note cependant que le fait de délaisser momentanément son enfant pour assouvir ses propres besoins n'est pas un phénomène nouveau. Et d'ajouter: «Le lendemain, la plupart des parents sont très choqués de voir à quel point ils ont agi de manière irresponsable.» Contrairement à ce qu'affirme Sefika Garibovic, il assure que des cas tels que celui de Schaffhouse sont très rares.
A partir de quand parle-t-on de négligence?
Selon Christoph Häfeli, expert alémanique en protection de l'enfant et de l'adulte, on parle de négligence lorsqu'un «petit écolier» doit se lever seul le matin et se rendre seul à l'école. Pour les nourrissons, on considère qu'il y a négligence lorsque ceux-ci restent plus de deux heures seuls.
Pour Charles Baumann, directeur du centre d'aide aux enfants et adolescents de Winterthour (ZH), il est raisonnable de laisser des jeunes à partir de 9 ans sans surveillance pendant une heure au cours de la journée. A partir de 12 ans, il estime qu'il est possible de laisser l'enfant de temps en temps seul jusqu'à maximum minuit, a-t-il expliqué au bimensuel «Beobachter».
20 minutes
La police est venue à la rescousse d'un garçon de 2 ans, dimanche peu après minuit à Schaffhouse. L'enfant avait été laissé seul dans une auto alors que sa mère, âgée de 25 ans, dansait non loin de là. Elle a été dénoncée au Ministère public.
Interrogée par «20 Minuten», Sefika Garibovic, experte alémanique en éducation et thérapeute sociopédagogique, affirme qu'il ne s'agit pas d'un cas isolé: «Il m'arrive régulièrement d'être confrontée à des parents qui veulent continuer de s'amuser. Ils craignent de passer à côté de quelque chose.» Les parents qui font passer leurs propres intérêts avant ceux de l'enfant constituent, selon elle, une «tendance inquiétante»: «Il arrive souvent que les parents sortent les deux le soir. De nombreux parents sont égoïstes.»
Maman ne rentre pas pendant plusieurs jours
Sefika Garibovic se rappelle avoir reçu une fois un coup de fil au beau milieu de la nuit d'une fille de 12 ans. La petite était apeurée parce qu'elle ne trouvait pas sa maman. L'experte a alors immédiatement contacté la mère, qui était alcoolisée et en train de faire la fête. «Après que je lui ai parlé, elle est rentrée à la maison et s'est immédiatement endormie.» Une autre fille se serait par ailleurs plainte auprès d'elle parce que sa mère était rentrée à 4h00 du matin accompagnée d'un homme.
L'experte affirme aussi avoir été contactée par un ado de 13 ans parce que sa maman n'était pas rentrée depuis plusieurs jours. Une fois contactée, la femme a expliqué à Sefika Garibovic qu'elle était partie en week-end prolongé avec des amies. Sefika Garibovic explique que les parents dont elle s'occupe sont issus de toutes les couches sociales: «Certains sont suisses, d'autres étrangers. Ça peut aller de l'ouvrier à l'académicien.»
«Très important de dire où l'on va»
La thérapeute met en garde contre les effets néfastes que ce type de comportement peut avoir sur les petits. «Ça peut être très traumatisant pour un enfant de ne pas savoir où sont ses parents. Lorsqu'on part, il est très important de dire où l'on va et quand on revient à la maison», explique-t-elle.
Markus Engel, vice-président de l'autorité de protection de l'enfant et de l'adulte du canton de Berne, a lui aussi déjà été confronté à des parents qui préfèrent faire la fête que de se s'occuper de leurs petits: «Il arrive que des parents se saoulent lors de fêtes populaires et que des passants retrouvent des enfants laissés seuls dans leur poussette.» Il note cependant que le fait de délaisser momentanément son enfant pour assouvir ses propres besoins n'est pas un phénomène nouveau. Et d'ajouter: «Le lendemain, la plupart des parents sont très choqués de voir à quel point ils ont agi de manière irresponsable.» Contrairement à ce qu'affirme Sefika Garibovic, il assure que des cas tels que celui de Schaffhouse sont très rares.
A partir de quand parle-t-on de négligence?
Selon Christoph Häfeli, expert alémanique en protection de l'enfant et de l'adulte, on parle de négligence lorsqu'un «petit écolier» doit se lever seul le matin et se rendre seul à l'école. Pour les nourrissons, on considère qu'il y a négligence lorsque ceux-ci restent plus de deux heures seuls.
Pour Charles Baumann, directeur du centre d'aide aux enfants et adolescents de Winterthour (ZH), il est raisonnable de laisser des jeunes à partir de 9 ans sans surveillance pendant une heure au cours de la journée. A partir de 12 ans, il estime qu'il est possible de laisser l'enfant de temps en temps seul jusqu'à maximum minuit, a-t-il expliqué au bimensuel «Beobachter».
20 minutes