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Israël/USA : à qui profite l'aide américaine à Israël ?

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  • Israël/USA : à qui profite l'aide américaine à Israël ?

    Le nouvel accord d’assistance militaire pour les années 2019-2028 bénéficiera davantage aux entreprises américaines qu’israéliennes.

    38 000 000 000 $ : on pourrait aussi écrire 38 milliards de dollars, mais l’Israélien préfère aligner les zéros lorsqu’il s’agit de grosses sommes d’argent qui le font rêver. L’accord est donc signé : Israël recevra des États-Unis une assistance militaire d’un montant de 3,8 milliards de dollars par an pendant dix ans, contre 3 milliards de dollars en vertu du programme actuel.

    La générosité des États-Unis vis-à-vis d’Israël paraît inhabituelle, même si Benjamin Netanyahu avait initialement cherché à obtenir 4,5 milliards par an. Paraphé mercredi dernier à Washington, le nouveau plan décennal d’assistance militaire conclu entre les États-Unis et Israël entrera en vigueur à l’expiration du programme actuel, en 2018.

    AIDE LIÉE

    Si l’aide est en nette augmentation, elle comprend des clauses qui ne sont pas toujours favorables à l’État juif. Ainsi, Israël s’est engagé à ne pas réclamer de fonds supplémentaires au Congrès au-delà de ce qui est convenu annuellement dans le plan ; de même, Israël s’engage à dépenser l’ensemble de l’aide aux États-Unis alors qu’aujourd’hui 26% sont dépensés en Israël.

    L’assistance des États-Unis deviendra donc ce que les économistes appellent une « aide liée » : les dons accordés devront être entièrement dépensés auprès des entreprises du pays donneur. Souvent, l’aide liée empêche les pays bénéficiaires d’utiliser de façon optimale les fonds alloués pour l’achat de biens ou services.

    Certes, 38 milliards de dollars représentent une coquette somme, qui va alléger le budget de l’État d’Israël : en 2019, l’aide américaine financera environ le quart du budget militaire israélien. Mais à y voir de plus près, le nouvel accord met en danger l’existence même des industries militaires israéliennes, au profit des industries américaines.

    ISRAËL : 4 000 EMPLOIS DÉTRUITS

    L’augmentation de l’assistance militaire s’accompagne donc d’une clause défavorable à Israël. Le nouvel accord met fin à une disposition qui permettait à l’État juif, depuis les années 1980, de dépenser 26% de l’aide américaine en Israël pour financer sa propre industrie de défense et sans se fournir sur le marché américain.

    Dorénavant, Israël devra dépenser toute l’assistance militaire auprès des entreprises américaines, privant les industries militaires israéliennes d’importantes commandes. Autrement dit, les industries militaires israéliennes perdront des commandes pour un montant de 1 milliard de dollars par mois. Certes, cette clause n’entrera en vigueur que 6 ans après la mise en application de l’accord, soit en 2025, ce qui laisse un délai d’adaptation.

    Les grands perdants seront donc les trois sociétés publiques qui dominent le marché de la production d’armement en Israël : Israel Military Industries (IMI), Israel Aerospace Industries (IAI) et Rafael. Mais elles ne seront pas les seules perdantes : la production de ces entreprises est sous-traitée par de nombreux fabricants du secteur privé, comme Elbit et Elisra.

    Selon certaines estimations, le secteur militaire en Israël devrait perdre 4.000 salariés au cours de la prochaine décennie. Pour toute l’économie israélienne, les retombées seront plus larges : la coopération entre Tsahal et les industries militaires ralentira dans la mesure où Tsahal se fournira davantage aux États-Unis. De même, ce sont les exportations militaires d’Israël (8 milliards de dollars par an) qui devraient en pâtir : les armées étrangères rechigneront à se fournir en Israël si Tsahal se fournit aux États-Unis.

    ÉTATS-UNIS : BOOM DES INDUSTRIES MILITAIRES

    En revanche, le nouvel accord d’assistance militaire devrait contribuer à un boom de l’industrie militaire américaine. Car selon le plan décennal, l’argent octroyé par les États-Unis à Israël retournera dans son pays d’origine ; ou plus exactement, il n’en sortira pas. D’ici à six ans, les entreprises bénéficieront de commandes israéliennes équivalentes au montant total de l’aide américaine, soit 3,2 milliards de dollars par an.

    Par ailleurs, le nouvel accord incitera des entreprises israéliennes à investir aux États-Unis pour mieux pénétrer le marché américain. Elles pourraient implanter aux Etats-Unis des filiales ou développer des coopérations avec des sociétés locales ; ce qui leur permettraient indirectement de bénéficier d’une partir de l’assistance américaine, mais au détriment du marché israélien.

    C’est donc tout le secteur américain qui sortira renforce de l’assistance militaire aux États-Unis : les retombées ne se traduiront pas seulement par la hausse des ventes de matériel, mais aussi par des emplois supplémentaires et des avancées technologiques sensibles.

    Jacques Bendelac (Jérusalem)
    Israêil Valley
    Dernière modification par zek, 22 septembre 2016, 06h57.
    Si vous ne trouvez pas une prière qui vous convienne, inventez-la.” Saint Augustin

  • #2
    C'est du pareil au même.
    Qui sont les actionnaires de ces sociétés....
    Le géant des groupes de défense Lockheed Martin reste le premier vendeur d'armes de la planète, avec 40,128 milliards de dollars de chiffre d'affaires (dans l'armement). Boeing (29 mds USD) est deuxième

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