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Quand les enfants souffrent à l’école

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  • Quand les enfants souffrent à l’école

    Dans son livre Souffrances à l’école, (à paraître le 28 septembre chez Albin Michel) Nicole Catheline explique, âge par âge, ce qui peut être source de difficultés pour les élèves. Pour cette pédopsychiatre, qui a créé à Poitiers un centre spécialisé dans l’accompagnement des enfants déscolarisés, repérer ces enjeux peut permettre aux parents de mieux les accompagner.

    En maternelle
    Les petits peuvent souffrir d’une trop grande indisponibilité de l’adulte dans des classes trop chargées. Et surtout du bruit et de l’espace trop grand. A cet âge-là, ils ont besoin de calme et d’adultes proches et bienveillants. Les entourer davantage contribue à les rassurer.

    En primaire
    Vers 6-8 ans, ils commencent à sentir les attentes des adultes sur leur capacité à apprendre et risquent de perdre confiance en eux. Certains se disent déjà « je suis bête, je n’y arrive pas ». La peur d’être jugés les poursuit longtemps. Ils ont besoin de conditions d’apprentissage attentives à leurs besoins. Les uns adorent le défi et la compétition. D’autres ont besoin d’être rassurés et surtout pas comparés.

    Vers 8-11 ans, il peut y avoir des souffrances liées aux relations. Plus les enfants s’éloignent de leur famille, plus ils ont besoin d’être rassurés par les copains. A cet âge-là, ils ont encore plusieurs groupes de copains assez mouvants (contrairement aux clans l’adolescence). C’est le moment où ils commencent à s’opposer aux adultes, et où il faut faire allégeance au groupe (surtout ne pas rapporter, sous peine d’exclusion).

    Au collège


    L’enjeu, pour les ados, est surtout de se confronter à un nouveau milieu et de s’y montrer à la hauteur. La puberté les bouscule beaucoup. Les filles sont plus précoces (elles ont des seins dès le CM2, leurs règles en cinquième), les garçons deviennent pubères vers 13 ans (ils ont leurs premières éjaculations vers la fin de quatrième). Tout cela crée des classes très excitées et excitantes, surtout pour les garçons. Par ailleurs, le groupe, à cet âge-là, prend encore plus le relais. Il fait autorité. Si l’on est exclu, c’est encore pire. Beaucoup d’ados cherchent des copains qui vont encore plus mal qu’eux pour se rassurer. Les phénomènes de harcèlement se multiplient.

    A ce moment-là, les apprentissages passent au second plan des préoccupations des ados, alors même que les parents sont particulièrement fébriles avant le grand tri de fin de troisième. Les adultes sont obsédés par l’avenir, quand l’horizon des collégiens s’arrête à la fin de semaine. Ils sont capables de dire des choses aberrantes (« tu seras éboueur ») pour les remotiver, qui s’avèrent totalement contreproductives. Du coup, il y a beaucoup de conflits autour de la scolarité. D’autant que c’est au collège que se révèlent les « apprentissages à trous » (ces lacunes que l’école a laissé s’accumuler au primaire). Et que la croissance du cerveau crée chez l’ado un mauvais ajustement émotionnel et d’importants troubles de l’humeur. L’incompréhension qui s’installe entre eux les fait tous beaucoup souffrir.

    Au lycée
    C’est la pression qui fait souffrir. Les jeunes ont peur de se tromper de filière en pleine période où ils se cherchent. Ils cultivent des looks singuliers après le conformisme du collège. La grande question pour eux, c’est le choix d’objet sexuel. La liberté dont ils jouissent à notre époque leur complique pas mal les choses. Et la réussite scolaire s’en ressent. Là encore, les adultes sont hyper inquiets. Certains profs, blasés, peuvent se montrer méchants et faire des prédictions inadaptées. Ils ne prennent plus de gants quand les jeunes ont dépassé l’âge de la scolarité obligatoire.

    Ce qui est compliqué à ce moment-là, c’est l’écart colossal entre les attentes des jeunes et celles de la société. Les parents ont vu la société évoluer, ils craignent que l’école n’assure plus un avenir à leurs enfants. Ils sont à la fois plus exigeants envers eux et plus durs envers l’institution. Cette inquiétude leur fait parfois préférer le privé, où ils pensent que leur enfant sera mieux « tenu ». Il faut que l’enfant ait vraiment été maltraité par l’école pour qu’ils cherchent une aide du côté des pédagogies alternatives.

    Psychologies
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