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Que faire quand les jeunes ont tort?

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  • Que faire quand les jeunes ont tort?

    Faut-il vraiment s’en surprendre? On apprenait aujourd’hui que la jeune génération se sent moins attachée que les précédentes au Québec. On peut parler d’une dissolution de la conscience nationale qui s'accompagne d'un manque d'intérêt pour la souveraineté. Faut-il pour autant s’en surprendre? Elle est née ou a évolué dans un Québec qui a échoué son indépendance. Elle n’a jamais connu le nationalisme en ascension, seulement le nationalisme vaincu, en position défensive, ce qui n’est pas très inspirant. Elle a vécu dans un pays qui fait du multiculturalisme une doctrine d’État.

    L’époque joue aussi son rôle dans cette dénationalisation: on lui a moins vanté la figure du citoyen d’un pays que celle du citoyen du monde. Au nom d’un écologisme quelquefois mal compris, on a dévalorisé les patries : on lui a présenté l’État-nation comme une forme politique désuète. À l’école, on lui a administré en s’en rendant plus ou moins compte la propagande multiculturaliste, rebaptisée ouverture à l’autre. Même les cours d’histoire contribuaient à la relayer. On a programmé sa dénationalisation.

    Résultat de tout cela : à vivre dans un pays qui est un non-pays et à évoluer dans un environnement où le patriotisme le plus élémentaire est proscrit, on ne développe pas une forte conscience nationale. Et on devient même allergique aux questions identitaires. Certains commentateurs s’appuient sur cela pour enterrer une fois pour toutes le nationalisme identitaire, associé ces dernières années à la Charte des valeurs. La jeunesse n’est-elle pas censée porter la promesse de l’avenir? N’est-elle pas l’avant-garde du progrès?

    Réaction première du stratège politique : il faut aller à la rencontre de ces jeunes dénationalisés. On peut comprendre leur vision, même si on désapprouvera. Car on risque ainsi d’accentuer cette forme d’errance identitaire maquillée en ouverture sur le monde. Mais prenons la chose autrement. Faut-il toujours donner raison à la jeunesse parce qu’elle est la jeunesse? N’est-il pas nécessaire, de temps en temps, de lui indiquer qu’elle erre, qu’elle se trompe, qu’elle fait fausse route? Faut-il se soumettre obligatoirement à son rapport au monde?*

    Transposons-nous dans les années 1970 à la grandeur de l’Occident, quand la jeune génération universitaire, dans son ensemble, était tentée par l’extrême-gauche et faisait des yeux doux aux régimes qui s’en réclamaient, au point même de militer en faveur de la Chine de Mao. Les partis démocratiques devaient-ils, à cause de cela, flirter avec la gauche la plus radicale, ou devaient-ils combattre l’influence de ces idéologies sur la jeunesse? Parce que la jeunesse ne croyait pas à la démocratie libérale et ânonnait le catéchisme althussérien, fallait-il faire de même et adopter une pose séductrice à son endroit?

    Aujourd’hui, le multiculturalisme et le cosmopolitisme ont encore plus d’influence sur elle que le marxisme des années rouges. Je ne dis pas que les deux idéologies sont semblables, mais qu’elles sont en même situation hégémonique chez la jeune génération. Faut-il se rallier au multiculturalisme pour autant? Faut-il s’y convertir? Ne faut-il pas plutôt engager un combat résolu contre lui, en cessant de chercher à s’accommoder avec lui? À trop évoluer sur le terrain de l’adversaire, on en vient à penser comme lui, à intérioriser ses valeurs et sa vision du monde.

    Il faut aussi, et c’est indispensable, combattre l’idéologie dominante et cesser de ruser avec elle, en espérant se faire décerner un certiticat de bonne conduite idéologique. Trembler devant l’idéologie dominante, c’est refuser de l’attaquer en son cœur, c’est multiplier les fausses concessions rhétoriques pour éviter la persécution morale des censeurs. On se condamne alors à une position perdante, qui pousse à l’aseptisation de son projet politique. On tolère la création de tabous et la multiplication des interdits dans le débat public.

    Alors que si on critique l’idéologie dominante, on la découvre plus fragile qu’on ne le croyait, et on peut faire renaître dans le cœur des hommes des aspirations depuis trop longtemps étouffées. C’est en luttant ouvertement contre l’idéologie dominante qu’on peut faire découvrir à ceux qui vivaient sans trop douter de ses vertus qu’une autre vision du monde est possible. Il faut pour cela de la pugnacité et du courage et ne pas succomber à l’intimidation idéologique. Il ne faut pas douter non plus des vertus de son propre projet : dans le cas présent, un nationalisme enraciné appelé à faire du Québec un pays.

    Il n’est pas dit non plus que la jeunesse sera toujours victime d’aussi funestes illusions. Le sens de l’appartenance se développe avec les années et plus on avance dans la vie, plus on risque de s’enraciner. Le modèle identitaire dominant n’est pas tenable : il déracine les peuples et les condamne à la sécheresse existentielle. Il pousse à la dissolution des nations. En d’autres mots, il faut inviter l’individu contemporain, et même le jeune l’individu contemporain, à remettre en question les grandes évidences auxquelles il adhère - à remettre en question ses préjugés multiculturalistes.
    Ce contre-discours doit être assumé. Et la vigueur intellectuelle est créatrice de mouvement. Dans les périodes historiques difficiles, quand l'horizon se dérobe, quand on ne parvient plus à imaginer le grand soir, et quand on ne s'imagine même pas sortir de l'opposition, une chose est plus importante que toutes les autres: tenir. Ne pas se coucher. Ne pas se laisser convaincre d'abandonner. Oui, tenir. Ce n'est pas toujours glorieux. Mais c’est la seule manière de renverser vraiment la tendance. Et c’est ainsi qu’une philosophie politique qui semble condamnée à l’opposition peut reprendre l’offensive. Un peuple, un jour, peut renaître.


    Le devoir

  • #2
    Que faire quand les jeunes ont tort?
    En Musulman, voilà comment qu’il faut se comporter dans ce cas de figure et dans toutes les situations du genre.
    « CRAINS ALLAH OU QUE TU SOIS. FAIS SUIVRE LA MAUVAISE ACTION PAR LA BONNE ACTION, CELLE-CI L’EFFACERA. COMPORTE-TOI AVEC LES GENS EN FAISANT PREUVE D’UNE HAUTE MORALITE. »
    Hadith authentique
    "نحن قوم أعزنا الله بالإسلام ..." Omar Ibn El Khettab RA

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