Par ce texte je n'ai nulle prétention de porter un jugement sur les religions, car je suis persuadé qu'elles sont le résultat de l'interprétation humaine et que le verbe de dieu transcende le laïus de l'homme. Mon objectif est de revisiter l'histoire du christianisme et de comprendre comment cette réligion s'est adaptée et a participé à fonder le creuset des civilisations occidentales, en comparaison avec l'Islam qui n'arrive pas à se défaire de son discours qui "fâche".
Les intégrismes religieux collent à toutes les religions, et leur point commun est qu’ils sont en rupture avec la «modernité», identifiée à la sécularisation, la laïcisation, le prétendu déclin des valeurs familiales et morales, la moindre visibilité de la religion.
A partir d’une lecture fondamentaliste du texte biblique, des militants radicaux condamnent l’homosexualité, l’avortement, la sexualité hors mariage, la recherche sur les cellules souches d’embryons ou l’euthanasie. Ils (les chrétiens radicaux) usent d'une rhétorique virulente en se référant aux textes sacrés «Je suis venu jeter le feu sur la terre» (Luc 12,49); «Je suis venu non pas pour apporter la paix, mais l’épée» (Matthieu 10,34).
Comment ce christianisme, persécuté puis triomphant, qui a creusé les fondements de la civilisation européenne, compte tant de pages d‘ombre et de sang ? En effet, cette religion qui prône l’égalité entre les races, les classes, les castes, les sexes – « Il n’y a plus ni juif, ni grec; ni esclave, ni homme libre; ni homme, ni femme. Car vous êtes tous un en Jésus-Christ » (épitre de Paul aux Galates) – a nourri la haine, brûlé des hérétiques, servi des pouvoirs monstrueux, saccagé des villes, tué des hommes lors des croisades ou des conquêtes évangélisatrices et coloniales.
La mémoire chrétienne hérite aussi d’une idéologie de «guerre sainte». Il a fallu près de mille ans pour passer du «pacifisme», originel et relatif, de Jésus dans l’Evangile au concept chrétien majeur de «guerre juste», défini à la suite de Saint-Augustin et de Thomas d’Aquin.
Dans le christianisme, le thème de la «pureté» de la foi et la peur de l’hérésie ont aussi conduit aux pires excès. L’Inquisition, avec ses conversions forcées, ses procès sommaires et ses bûchers, elle est devenue l’archétype de la violence religieuse, l’emblême effroyable d’une époque où l’Eglise condamnait à mort pour délits d’opinion, de mœurs et de religion.
L’expansion de la Réforme protestante (Luther, Calvin), la résistance des «papistes» et des pouvoirs catholiques s’accompagnent de violences inouïes, de soulèvements et de guerres intestines. Mais, dans le contexte de l’époque la violence religieuse n’est pas perçue comme un vrai péché. C’est au contraire «une violence purificatrice qui répond à un appel jaloux du Dieu de l’Ancien Testament»,
Après le fracas des armes, des excommunications et des anathèmes, il faudrait encore évoquer la longue lutte contre toute forme de «modernité» menée, après les Révolutions en Europe, par une Eglise romaine obscurantiste. En 1864, le pape Pie IX condamne les «monstrueuses erreurs de la société moderne»: la liberté de presse et d’opinion, le rationalisme, le scientisme, le libéralisme, le socialisme! Les Descartes, Spinoza, Diderot, Voltaire sont vilipendés.
Il faudra attendre le XXe siècle et le concile Vatican II, dans les années 1960, pour que notamment l’Eglise catholique, infaillible et «intransigeante», se montre plus tolérante, se rapproche des protestants, des orthodoxes, des juifs, des musulmans, se rallie aux droits de l’homme et à la démocratie. Au prix d’une longue crise interne elle accepte de relire ses textes sacrés à la lumière des découvertes historiques et critiques, «démythologise» la figure du Christ, rejette les contenus violents de la Bible.
C’est ce travail d’interprétation des textes sacrés, de «contextualisation», qui a été fait dans le christianisme et qui manque tant, aujourd’hui, aux lecteurs du Coran qui restent prisonniers de leur sacralisation de l'exégèse et de la lecture du Coran héritée des premiers musulmans. Ils n'arrivent pas à se défaire du muselage imposé par le courant obscurantiste. Nombreux sont les intellectuels musulmans qui appellent à une re lecture du coran, mais ceux-là sont condamnés par les obscurantistes et non écoutés par le reste.
Je ne suis pas en train de comparer les religions, je ne fait qu'interroger leurs historicités par rapport à ce que nous vivons, en étant le plus neutre possible car, à mon sens, c'est la seule position qui puisse favoriser un raisonnement dépouillé de parti pris.
Je ne suis pas religieux, je ne suis pas spécialiste des religions mais je me donne le droit de les questionner et de les éprouver, sans pour autant les désavouer ou les cautionner.
La problématique que je voulais soulever en invoquant l'inquisition est d'essayer de répondre à la question "comment une réligion est passée de l'intolérance à la compréhension de la nature humaine". Je me rappelle la réponse du Pape à une question sur l'homosexualité, je le cite : "Qui suis-je pour les juger ?"
Pourquoi les religieux musulmans ont du mal à adopter un tel positionnement ? Je ne généralise pas, car je sais beaucoup d'intellectuels musulmans luttant au prix de leurs vies contre l'obscurantisme intégriste.
Les intégrismes religieux collent à toutes les religions, et leur point commun est qu’ils sont en rupture avec la «modernité», identifiée à la sécularisation, la laïcisation, le prétendu déclin des valeurs familiales et morales, la moindre visibilité de la religion.
A partir d’une lecture fondamentaliste du texte biblique, des militants radicaux condamnent l’homosexualité, l’avortement, la sexualité hors mariage, la recherche sur les cellules souches d’embryons ou l’euthanasie. Ils (les chrétiens radicaux) usent d'une rhétorique virulente en se référant aux textes sacrés «Je suis venu jeter le feu sur la terre» (Luc 12,49); «Je suis venu non pas pour apporter la paix, mais l’épée» (Matthieu 10,34).
Comment ce christianisme, persécuté puis triomphant, qui a creusé les fondements de la civilisation européenne, compte tant de pages d‘ombre et de sang ? En effet, cette religion qui prône l’égalité entre les races, les classes, les castes, les sexes – « Il n’y a plus ni juif, ni grec; ni esclave, ni homme libre; ni homme, ni femme. Car vous êtes tous un en Jésus-Christ » (épitre de Paul aux Galates) – a nourri la haine, brûlé des hérétiques, servi des pouvoirs monstrueux, saccagé des villes, tué des hommes lors des croisades ou des conquêtes évangélisatrices et coloniales.
La mémoire chrétienne hérite aussi d’une idéologie de «guerre sainte». Il a fallu près de mille ans pour passer du «pacifisme», originel et relatif, de Jésus dans l’Evangile au concept chrétien majeur de «guerre juste», défini à la suite de Saint-Augustin et de Thomas d’Aquin.
Dans le christianisme, le thème de la «pureté» de la foi et la peur de l’hérésie ont aussi conduit aux pires excès. L’Inquisition, avec ses conversions forcées, ses procès sommaires et ses bûchers, elle est devenue l’archétype de la violence religieuse, l’emblême effroyable d’une époque où l’Eglise condamnait à mort pour délits d’opinion, de mœurs et de religion.
L’expansion de la Réforme protestante (Luther, Calvin), la résistance des «papistes» et des pouvoirs catholiques s’accompagnent de violences inouïes, de soulèvements et de guerres intestines. Mais, dans le contexte de l’époque la violence religieuse n’est pas perçue comme un vrai péché. C’est au contraire «une violence purificatrice qui répond à un appel jaloux du Dieu de l’Ancien Testament»,
Après le fracas des armes, des excommunications et des anathèmes, il faudrait encore évoquer la longue lutte contre toute forme de «modernité» menée, après les Révolutions en Europe, par une Eglise romaine obscurantiste. En 1864, le pape Pie IX condamne les «monstrueuses erreurs de la société moderne»: la liberté de presse et d’opinion, le rationalisme, le scientisme, le libéralisme, le socialisme! Les Descartes, Spinoza, Diderot, Voltaire sont vilipendés.
Il faudra attendre le XXe siècle et le concile Vatican II, dans les années 1960, pour que notamment l’Eglise catholique, infaillible et «intransigeante», se montre plus tolérante, se rapproche des protestants, des orthodoxes, des juifs, des musulmans, se rallie aux droits de l’homme et à la démocratie. Au prix d’une longue crise interne elle accepte de relire ses textes sacrés à la lumière des découvertes historiques et critiques, «démythologise» la figure du Christ, rejette les contenus violents de la Bible.
C’est ce travail d’interprétation des textes sacrés, de «contextualisation», qui a été fait dans le christianisme et qui manque tant, aujourd’hui, aux lecteurs du Coran qui restent prisonniers de leur sacralisation de l'exégèse et de la lecture du Coran héritée des premiers musulmans. Ils n'arrivent pas à se défaire du muselage imposé par le courant obscurantiste. Nombreux sont les intellectuels musulmans qui appellent à une re lecture du coran, mais ceux-là sont condamnés par les obscurantistes et non écoutés par le reste.
Je ne suis pas en train de comparer les religions, je ne fait qu'interroger leurs historicités par rapport à ce que nous vivons, en étant le plus neutre possible car, à mon sens, c'est la seule position qui puisse favoriser un raisonnement dépouillé de parti pris.
Je ne suis pas religieux, je ne suis pas spécialiste des religions mais je me donne le droit de les questionner et de les éprouver, sans pour autant les désavouer ou les cautionner.
La problématique que je voulais soulever en invoquant l'inquisition est d'essayer de répondre à la question "comment une réligion est passée de l'intolérance à la compréhension de la nature humaine". Je me rappelle la réponse du Pape à une question sur l'homosexualité, je le cite : "Qui suis-je pour les juger ?"
Pourquoi les religieux musulmans ont du mal à adopter un tel positionnement ? Je ne généralise pas, car je sais beaucoup d'intellectuels musulmans luttant au prix de leurs vies contre l'obscurantisme intégriste.
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