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Algerie : Faute de paiements, les entreprises du BTP au bord de la faillite

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  • Algerie : Faute de paiements, les entreprises du BTP au bord de la faillite

    Les entreprises du bâtiment vivent dans une situation difficile marquée par une crise sans précédent amorcée en janvier 2016 et qui s’est accentuée depuis juin dernier.
    Première conséquence de la crise économique qui touche de plein fouet l’Algérie : les entreprises du BTP sont asphyxiées par les politiques budgétaires de plus en plus restrictives.
    Un tournant pris depuis la chute des recettes tirées des exportations d’hydrocarbures.

    L’impact immédiat est sévère pour les entreprises.
    Après une première vague d’austérité survenue en 2015, un nouveau choc est survenu encore pour pénaliser davantage la progression de la commande publique depuis plusieurs mois.
    À Alger, de nombreuses entreprises ont déjà établi des plans sociaux pour faire face à la crise. « Les budgets sont bloqués depuis mai dernier.
    Les entreprises ne sont plus payées par l’administration.
    Les chantiers sont à l’arrêt, il n’y a quasiment plus d’appels d’offres.

    Nous avons décidé de ne pas renouveler les contrats arrivés à terme et mis en place un plan de départ volontaire », affirme le patron d’une entreprise privée spécialisée dans les études des infrastructures de bases.
    À Bejaïa, le secteur du bâtiment et de l’hydraulique est en pleine déprime. « Depuis le mois de juin dernier, le trésor public est à court de liquidité.
    Malgré les signatures des décisions de crédit par les donneurs d’ordre, le trésor n’a plus d’argent pour payer les entreprises engagées dans la réalisation des projets publics », témoigne un chef d’entreprise.

    « Faute de paiement, les trésoreries des entreprises sont au rouge.
    La grande majorité des chantiers tournent au ralenti, d’autres sont carrément à l’arrêt », poursuit ce patron de PME spécialisée dans la réalisation des ouvrages hydrauliques.
    Les chefs d’entreprises se préparent au pire d’autant que les perspectives de relance économique sont inexistantes.
    L’État doit encore tailler dans son budget d’équipement pour faire face à la crise.

    « On attend le mois de mars prochain pour voir s’il y aura de nouveaux projets.
    Mais d’ores et déjà, il faut dire que faute de budgets, il n’y aura plus de nouveaux grands projets.
    Les pouvoirs publics vont se contenter des petits projets communaux (PCD) », prévoit ce chef d’entreprise.
    Pour les entreprises déjà en difficultés, les années à venir pourraient leur être fatales.
    « Nous sommes au bord de la faillite.
    Nous faisons face à des retards énormes pour se faire payer.

    Le gouvernement avait pourtant promis d’épargner les secteurs vitaux des cures budgétaires.
    Mais visiblement, ce n’est plus le cas.
    Le pire c’est que nous n’avons plus de visibilité à l’avenir», se plaint un chef d’entreprise du bâtiment en charge de réaliser un programme de logements à Chlef affilié à l’association des entrepreneurs algériens.
    Le président du FCE Ali Haddad, lui-même patron d’un grand groupe de BTP, a demandé au gouvernement de ne pas bloquer les budgets destinés à la réalisation des projets de bâtiment et de routes.

    Mais faute d’argent, le gouvernement a décidé de geler les projets confiés aux entreprises algériennes.
    Les contrats attribués aux groupes étrangers n’ont pas encore été affectés.
    « Nous risquons la cessation pure et simple de nos activités à cause des difficultés liées au retard de paiement des situations de travaux et à la réduction du plan de charge », se plaint ce chef d’entreprise.

    À Chlef, les entreprises en charge de réaliser les logements publics sont dans la déprime depuis neuf mois. « Certaines entreprises ont déjà libéré près de la moitié de leurs effectifs », témoigne un entrepreneur. « Les entreprises en charge de réaliser des projets publics dans les secteurs de l’habitat, des équipements publics et des travaux publics n’ont pas perçu leur argent depuis janvier 2016 et sont également confrontées à la rareté des projets publics », relate ce chef d’entreprise. « Si ces retards continuent, nous serons contraints de recourir à la justice pour recouvrir nos droits puisque la loi prévoit des intérêts moratoires dès que le retard de paiement dépasse 40 jours », prévient un autre chef d’entreprise du bâtiment.
    TSA
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